Chemparc tient son assemblée générale et annonce un changement de présidence - Premium

Quand Lidl a dû choisir un site pour son futur centre logistique, raconte Pierre Nerguararian, « ils avaient un autre endroit en vue ». « Ils sont venus nous voir, un peu dubitatifs, et ils ont demandé à voir la DREAL, le préfet, les élus locaux, le département, la SOBEGI… Je leur ai dit ‘’pas de problème, ça sera la semaine prochaine et vous verrez tous le monde en deux heures’’. Deux jours après, conclut-il en souriant, ils rappelaient pour dire qu’ils allaient s’installer chez nous, parce que cette efficacité-là, ils ne l’avaient trouvée nulle part ailleurs. » L’anecdote, pour Pierre Nerguararian, résume ce qu’est Chemparc : un « parlement de l’industrie », comme il le dit parfois, qui « met de l’huile dans les rouages quand les relations entre les projets et les donneurs d’ordres locaux sont compliquées ». Ce mardi en marge de l’assemblée générale de Chemparc, il a annoncé quitter, à la fin de l’année, la présidence du GIP. Son successeur est déjà connu, mais ne sera annoncé que dans six mois, ajoute Pierre Nerguararian. Le président de Chemparc quitte ses fonctions « après douze années fantastiques », précise-t-il, pendant lesquelles « on a maintenu les emplois au niveau des années 1980 », avec environ 8.000 personnes employées dans les industries du bassin. « Le gaz a décru, mais il a été compensé par d’autres sociétés qui ont accepté de venir, et nous avons aujourd’hui une vision assez optimiste pour les dix ans à venir, avec de gros projets. » Même si, précise Pierre Nerguararian, la situation politique actuelle provoquera sans doute des délais sur certains de ces projets. À l’horizon dix ans, trois milliards d’euros d’investissements sont prévus à Lacq, qui généreront plus de 1.500 emplois directs.À lire également - Législatives 2/4 : « Il y aura forcément des remises en cause d'investissements » La nouvelle ligne de Toray, investissement de 125 millions d’euros, devrait entrer en service en 2025, avec « presque un mois d’avance sur leur calendrier ». Carester et sa technologie de recyclage d’aimants et de terres rares devrait annoncer la décision finale d’investissement en septembre, début des travaux prévu en 2025, à la clé de ce projet 170 millions d’euros et 92 ETP. La plateforme logistique de Lidl, ses 130 millions d’euros et 300 ETP, a pris un retard considérable en grande partie à cause de l’augmentation du coût du chantier. Mais « Ils viennent d’acheter le foncier » (67 hectares dont 15 bâtis), et le dossier devrait maintenant bien avancer, assure Pierre Nerguararian. Les biobcarburants du projet Nacre sont attendus pour 2027-2028 (50 ETP), on attend aussi la ligne de production de champignons d’Alpha Chitin (250 millions d’euros et 250 emplois), la nouvelle usine de M2i (5 millions d’euros, 8 ETP), et pour finir le projet Elyse Energy, 2 milliards d’euros et 800 ETP, qui risque de prendre du retard à cause de la situation politique. « Notre zone est connue et reconnue, de plus en plus de projets viennent à nous, se félicite le président de Chemparc. Il y a un vrai changement de braquet depuis deux ou trois ans, et la dynamique s’accélère depuis un an. »Agrandissement à venir de Chemstart'upAu chapitre des réalisations, Pierre Nerguararian se félicite de l’arrivée à Chemparc d’Audrey le Bars au poste de directrice générale - « amener des forces vives et jeunes c’est toujours une bonne idée », déclare-t-il - ainsi que de la labellisation « Site industriel clé en mains » de la plateforme Induslacq et du site de Pardies/Noguères/Besingrand. Lacq est également labellisé ZiBAC (Zone industrielle bas carbone, un appel à projet lancé à l’ADEME, dont Chemparc est lauréat depuis janvier 2024) avec un programme de décarbonation à l’horizon 2050. Ce programme, intitulé « LACQ iz BACarbone », prévoit un investissement de 4 millions d’euros, subventionnés à 50% par l’ADEME. Un chef de projet ZiBAC doit être recruté en juillet 2024.À lire également - Patrice Laurent à B to Biarnes : « l'industrie fait le boulot pour décarboner » Pierre Nerguararian s’attarde un peu plus sur Chemstart'up. « C’est un peu mon bébé », commence-t-il, pour parler de l’incubateur de startups du secteur de la chimie verte, ouvert en 2011. « Quand j’étais chez TotalEnergies, le groupe m’avait envoyé au MIT de Boston pour voir le fonctionnement de cette université qui était capable de créer des startups à partir de choses qui se faisaient en laboratoire, se souvient-il. Ils avaient dans leurs maillons quelque chose de très important, entre les gens qui travaillent aux paillasses et les industriels : c’est le passage au stade pilote et c’est fondamental. » Chemstart'up est donc pensé comme « une entité où les gens qui ont des idées vont rencontrer ceux qui peuvent les utiliser ». Et de donner en exemple l’entreprise M2i, spécialisée dans la production de phéromones de synthèse remplaçant les produits phytosanitaires : « Quand ils sont arrivés, en 2013, ils étaient cinq ingénieurs. Aujourd’hui ils sont 250 » sur plusieurs sites en France. 85 personnes travaillent à ChemStart'up, dont les bâtiments sont complets. Avec l’arrivée prochaine de deux nouvelles entreprises, dont la startup BioMimGel, un nouveau bâtiment va donc être construit, d’au moins 1.500 m², annonce Audrey le Bars. Enfin, Chemparc annonce aussi se doter d’une nouvelle feuille de route, qui se donne pour objectif de dépasser les 10.000 emplois industriels et les 3 milliards d’euros d’investissements à l’horizon 2030. Celle-ci doit mener le bassin de l’industrie pétrochimique à la chimie fine et les nouveaux matériaux, puis la chimie verte et la transition énergétique, les carburants bas carbone, et finalement au recyclage et à l’économie circulaire (recyclage des batteries, mais aussi utilisation raisonnée des bioressources). Le tout, souligne Pierre Nerguararian, en prêtant une attention particulière aux questions du foncier, avec un travail mené conjointement avec la CCLO, de la sécurité, « qui a toujours été au cœur de notre culture ici à Lacq », de l'attractivité, mais aussi et de l’acceptabilité sociétale des projets. « Elle est ici assez importante, conclut le président de Chemparc, mais il ne faut pas la déstabiliser ».

Chemparc tient son assemblée générale et annonce un changement de présidence - Premium

Sur le même sujet

Législatives 2/4 : « Il y aura forcément des remises en caus ...

Recrutement : Comment Lacq Plus veut attirer des candidats v ...

Forum des mobilités bas carbone : « nous aurons besoin de l ...

Découvrez les membres du comité de pilotage de Résolution en ...

Découvrez le programme des Rencontres de l'e-tourisme 2024

Le Congrès international du tourisme sportif revient à Pau

Cette année, le symposium NextSpace ira « to the Moon and ba ...

Nouvelle-Aquitaine : l’association Transtech organise une jo ...

Les nouveaux lauréats du Réseau Entreprendre Adour à l'honne ...

Nouvelle-Aquitaine : des rencontres pour lier davantage arch ...

La CCNEB lance un programme de formation pour chefs d'entrep ...

DigitÉco #12 : souveraineté des données, comment accélérer ?

ESS : Comment Util'Eco valorise le matériel informatique usagé

Comment Marboré a gagné son indépendance

Lacq : m2i veut faire passer ses phéromones de synthèse « à une autre échelle »

DigitÉco #11 : votre IA, open source ou propriétaire ?

VIDEO - Revivez le premier anniversaire de Placéco Béarn

DigitÉco #10 : IA et santé, enjeux et perspectives