Mondin entrevoit la phase industrielle pour son cuir en marc de raisin - Premium

« En 2023, on avait rencontré beaucoup de prospects et des business partners. Cette année, on cherche des collaborations avec des marques, qui voudraient proposer notre matière dans toutes leurs gammes. » Rencontrés lors du dernier VivaTech, sur le stand collectif animé par le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, les deux fondateurs de la startup basque Mondin expliquent le chemin parcouru en un an et celui qu’ils se donnent, pour le Nisiar. Ce nom (raisin, à l’envers) est celui du « cuir » fabriqué principalement à partir de marc de raisin, qu’ils ont imaginé et développent depuis 2021. « On était en développement produit, pour finaliser le procédé et avoir une matière stable. » Au gré de collaborations, expérimentations et itérations, ils ont abouti à un « procédé et une composition très simples ». D’un côté le fameux marc de raisin (35%). De l’autre, 55% de biopolymère « en grande partie issu de ressources végétales, de la fermentation de la biomasse » et 10% de ressources minérales, « elles aussi naturelles et qui servent à stabiliser le procédé », détaillent les fondateurs. Résultat ? « On est à plus de 75% de ressources naturelles, contre 10 à 15% pour les alternatives. On a développé une matière sans backing textile, monocouche, avec une très bonne résistance et durabilité, que ce soit à l’eau ou aux UV et qui vieillit un peu comme du cuir. Il y a une patine qui se fait avec le temps », vantent-ils.Pour l’instant, Mondin cible principalement « le marché de l’horlogerie, avec des bracelets de montre, mais également de la petite maroquinerie ». La raison ? « Ils ont besoin de peu de volume, leurs produits sont de petites tailles et ils sont très demandeurs de matières écoresponsables, végan. » Pour l’instant, la startup développe des « variétés », au rythme de deux par an. Chacune va avoir un marc spécifique et va reprendre les couleurs et une texture particulière, données par les cépages. Ainsi de la collaboration menée avec la famille Perrin, groupe viticole de la vallée du Rhône, ou des articles (couvre-bouteilles, ceintures…) développés pour Bernard Magrez, par ailleurs actionnaire minoritaire. « On a pour but d’étendre les collaborations, avec des maisons de cognac, d’autres grands crus, dans un esprit de collections capsules. Par la suite, on compte développer une gamme générale, assise sur des contrats de plus longue durée. C’est prévu pour la fin de l’année prochaine », annoncent les dirigeants.Lever des fonds et créer une usine« C’est principalement l’idée de volume qui est derrière », éclairent-ils. Cette gamme générique permettrait d’aller sur des marchés comme l’ameublement, l’automobile, l’aviation aussi. Pour l’heure, la production est sous-traitée auprès de partenaires. Le modèle pourrait rapidement évoluer. Au soutien de cette prochaine étape, les cofondateurs planchent sur une levée de fonds. Programmée pour 2025, l’opération serait accompagnée d’une partie dette et de subventions publiques, pour un financement total aux alentours de trois millions d’euros. « Pour une première petite usine, il faudra à peu près 1,5 million pour les machines », souligne Rodolphe Mondin, président de la SAS. Le duo fondateur, pour l’heure seul à bord, pourra ainsi commencer à étoffer l’équipe avec des profils marketing, communication, ingénierie… L’effectif pourrait ainsi compter une dizaine de personnes en 2026. Mondin table sur 500 à 600 mètres linéaires de Nisiar vendu en 2024, puis 1.500 mètres linéaires l’année prochaine, pour arriver « dès la création de l’usine à dépasser les 3.000 mètres », traduisant bien les ambitions de montée en puissance. D’autant les laizes produites, actuellement 30 cm de large, passeront à 60 cm dès l’année prochaine.MondinSAS fondée en décembre 2020Siège social à Arcangues2 personnesCA : n.c.

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