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Girondins de Bordeaux : le club va abandonner son statut professionnel

Stratégie
jeudi 25 juillet 2024

Fondé en 1881 et professionnel depuis 1937, le Football Club des Girondins de Bordeaux est plus que jamais au bord du gouffre. Crédit : FCGB

Le Football Club des Girondins de Bordeaux a fait savoir à la Fédération française de football qu’il renonçait à son statut professionnel. La fin d’une ère entamée en 1937, dont les conséquences économiques seront lourdes pour l’écosystème local.

C’est la fin d’une ère, aux Girondins de Bordeaux. Sans même attendre la semaine prochaine et l’audition au Tribunal de commerce de Bordeaux - pour la déclaration de cessation des paiements - qui décidera de prononcer une liquidation ou une mise en redressement judiciaire, le Football Club des Girondins de Bordeaux (FCGB) a fait le choix de renoncer à son statut professionnel. L’information a été révélée cet après-midi par notre confrère, le journal Sud Ouest. Le club a communiqué à la Fédération française de football son intention d’abandonner le statut professionnel acquis en 1937, quand bien même il serait autorisé à évoluer en National (3e division) lors de la saison 2024-2025. L’audition devant la commission Ligue (clubs professionnels) de la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion) qui était prévue le jeudi 1er août a été annulée.

La 3e division dans laquelle les Girondins de Bordeaux ont accepté mardi dernier d’être administrativement relégués - ils avaient fini 12e du dernier championnat de Ligue 2 mais n’ont pu présenter les fonds nécessaires pour préparer le budget de la prochaine saison - est intermédiaire entre le monde professionnel et celui amateur : un club relégué en National perd son statut pro, mais peut bénéficier d’une dérogation pendant deux ans, avec l’espoir de profiter de ce délai pour retrouver la Ligue 2.

Conséquences en cascade

Les Girondins de Bordeaux ont fait un autre choix, dans l’obligation de considérablement alléger une masse salariale qu’ils n’ont plus les moyens d’assumer, le président et principal actionnaire, l’homme d’affaires hispano-luxembourgeois Gérard Lopez, ne souhaitant plus remettre au pot. Lors de la saison 2023-2024, la masse salariale du club s’élevait à 26 millions d’euros - charges comprises - dont 25 millions pour le staff et les joueurs de l’équipe professionnelle. Les contrats de ces derniers vont automatiquement être rompus, suite directe de l’abandon par le club de son statut pro. Autre conséquence, le centre de formation, qui regroupe quelque 70 jeunes dont la moitié sont hébergés sur place, va perdre son agrément et sera fermé. Tous vont être libérés, sans possibilité pour le club de récupérer des indemnités sur d’éventuels futurs transferts. Pour les joueuses de l’équipe féminine du club - reléguée en Seconde Ligue à l’issue de la dernière saison - mêmes conséquences que pour leurs homologues masculins.

Au 30 juin dernier, le club accusait une perte nette de 40 millions au titre de son dernier exercice. Il se présentera mardi 30 juillet devant le Tribunal de commerce de Bordeaux pour demander sa mise en redressement judiciaire, ce qui gèlera l’ensemble des dettes. Celles-ci, évaluées à 90 millions d’euros, sont d’ordre fiscal, social mais concernent aussi les fournisseurs et prestataires du club. « Allégé » de ses joueurs et joueuses professionnels, le club diminue très sensiblement ses charges et les fonds à apporter pour construire son prochain budget, qui devra toutefois permettre de payer les salaires des employés administratifs. Pour ces derniers aussi, un plan social de grande ampleur devrait rapidement être décidé.

Redressement ou liquidation

Si le tribunal de commerce décide une mise en redressement judiciaire, le FCGB devra présenter dans les tout prochains jours un budget pour la saison à venir (qui débute mi-août), devant la commission fédérale (clubs amateurs) de la DNCG. Un effectif composé de joueurs sous contrats fédéraux devrait alors être construit à partir de zéro. Mais si le président-propriétaire du club n’apporte pas de garanties financières suffisantes, le tribunal de commerce aura plusieurs choix : lui demander de présenter un nouveau plan ou le saisir d’une demande de mise en liquidation judiciaire.

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