Gaz : GRDF multiplie les conduites pour accompagner le développement de la méthanisation - Premium

Calendrier tenu, et même un peu d’avance. Les 20km de conduite de gaz devant relier le réseau et Peyrehorade à celui d’Oeyrelui devaient être mis en service en avril : ils sont finalement « en pression et en gaz » depuis le 22 mars, annonce Frédéric Soulier, directeur territorial Pyrénées-Landes de GRDF. Le projet aura coûté au total 2,5 millions d’euros et mobilisé deux entreprises locales : Coreba, basée à Morlaas et Hasparren, et ETPM à Arcangues ont chacune réalisé dix kilomètres de la canalisation, « pour aller plus vite » explique Frédéric Soulier.Objectif de la construction de cette canalisation : accueillir le gaz produit par le méthaniseur de Came. « Avant, il injectait uniquement dans la zone de Cames-Peyrehorade, raconte Frédéric Soulier. Mais la consommation dans la zone n’étaient pas assez importante pour accueillir sa production ». En particulier, racontait en octobre dernier à Placéco Didier Dolheguy, gérant du méthaniseur de Came, suite à la décision du plus important consommateur du territoire de cesser son approvisionnement en gaz de ville. Un désistement qui avait mis en péril l’intégralité du projet de méthanisation.À lire également - Comment la SCEA de Cabana a dû revoir le modèle pour son méthaniseur à Came « Avec les 10 GWh annuels qu’il produit aujourd’hui, le méthaniseur de Came arrive à couvrir 70% de la consommation annuelle de sa maille réseau, précise Frédéric Soulier. Mais sa production est linéaire, alors que la consommation de gaz varie d’un mois sur l’autre ». Si, en hiver, la production du méthaniseur ne couvre que 70% des besoins de la zone, en été, elle représente plus de 100%. « L’idée était de ne pas perdre ce gaz renouvelable et de le faire remonter sur l’agglomération de Dax », reprend Frédéric Soulier.« Maintenant qu’on a tiré cette canalisation, on va pouvoir relier plusieurs méthaniseurs, se félicite le directeur de GRDF. La zone que la canalisation traverse a du potentiel : il y a de l’élevage, des déchets verts… Si on a pris la décision de la mettre en place, c’est en ayant dans l’idée qu’il y aura des projets futurs qui vont s’y raccorder. » D’ailleurs, reprend Frédéric Soulier, la construction de l’ouvrage a nécessité l’autorisation de la Commission de régulation de l’énergie : « Si elle a validé le dossier, c’est parce qu’il y a à la fois un besoin d’un producteur actuel et un potentiel de développement sur le tracé de la canalisation. »Un type de chantier appelé à se multiplierAvec l’essor de la méthanisation sur le territoire, GRDF s’attend à devoir multiplier les chantiers de ce genre dans les années à venir. « Surtout au démarrage, précise Frédéric Soulier. « En ce moment, par exemple, on est en train de tirer une nouvelle canalisation en Béarn, entre Espoey et Pierrefite, pour les projets Méth'Enclaves de Gardères et Méthagri Pau Est à Artigueloutan. »À lire également - Deux ans après son lancement, promesses tenues pour le méthaniseur de Pardies-Pietat La méthanisation représente aujourd’hui 10% de la consommation de gaz en Pyrénées-Atlantiques et 15% dans les Landes. « Dans deux ou trois ans, on sera à plus de 15% dans les Pyrénées-Atlantiques et à plus de 25% dans les Landes. Il faut voir que les premiers méthaniseurs datent de 2018, on en est arrivés là en cinq ans seulement. C’est un secteur qui se développe très vite ». Et le potentiel existe pour que cette croissance se poursuive à un rythme soutenu. Une étude de l’ADEME estime ainsi que le potentiel méthanisable des Landes est supérieur à 100% de la consommation du département. « Pour les Pyrénées-Atlantiques, c’est plutôt 50% avec la méthanisation, détaille Frédéric Soulier, mais il y a d’autres types de gaz renouvelables qui pourraient permettre au département d’être autonome. » Et de citer la pyrogazéification (combustion sans flamme de biomasse dégageant un gaz dont on extrait du méthane) et la méthanation, ou power-to-gaz, qui permet de synthétiser de l’e-méthane à partir d’hydrogène et de CO2, une technologie déjà mise en œuvre par la station d’épuration de Lescar par exemple.

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