Eco-construction : Coop&Bat fédère désormais à l'échelle régionale - Premium

L’année 2023 aura été chargée pour Coop&Bat, spécialiste de l’éco-construction au modèle atypique. Comme Placéco l'expliquait il y a deux ans, l’entreprise fonctionne depuis sa création sur le modèle d’une coopérative d’activité et d’emploi (CAE). Une forme qui permet aux porteurs de projets de lancer leur micro-entreprise, tout en bénéficiant du statut d’entrepreneur salarié, et d’être donc protégés. Et si son siège social est girondin, la société a fusionné, en juin dernier, avec une autre coopérative d’activité et d’emploi : l’AlterBative, à Poitiers. « La structure conserve son nom, précise en préambule Yannick Puisset, directeur général de Coop&Bat. Mais la fusion nous a amené une vingtaine d’entrepreneurs supplémentaires, et un gros million d’euros de chiffre d’affaires… en plus de la progression de notre CA de 10%, à périmètre constant. » Aujourd’hui, Coop&Bat oscille entre 7,5 et 8 millions d’euros de chiffre d’affaires, pour environ 160 entrepreneurs. « Même si c’est difficile de répondre pour tout le monde, disons que la plupart des professionnels ont progressivement adapté leurs tarifs - ils étaient souvent en deçà du marché. La plupart continuent d'avoir pas mal d’activité, d’où cette hausse de chiffre d’affaires… On travaille beaucoup sur la rénovation chez les particuliers, on sent que le marché est encore porteur. » Une gouvernance élargie Une activité qui a poussé la coopérative à changer de statut, en décembre dernier, pour passer d’une SARL SCOP à une SA SCOP. Une volonté de Yannick Puiset, qui ne souhaitait plus que « tout repose sur un seul gérant ». Désormais, Coop&Bat dispose d’un conseil d’administration dont les membres, élus, sont issus de tous les territoires sur lesquels exerce l’entité : l'ex-Poitou-Charentes, le Périgord Limousin et la Gironde. « Et puis, fin décembre nous étions 95 associés, précise Yannick Puisset. On n’aurait pas pu rester plus longtemps en SARL car la limite juridique est fixée à 99 associés, il fallait qu’on aille vers un nouveau statut. » En effet pour protéger le salariat et « éviter que n’importe quelle entreprise devienne une CAE pour payer ses salariés selon les bénéfices qu’ils dégagent », la loi oblige chaque entrepreneur salarié à devenir associé de Coop&Bat dans les trois ans après son arrivée. Clothilde Garnier, qui dirige une entreprise de maçonnerie, est ainsi la nouvelle présidente de la structure, et Yannick Puisset, son directeur général. En parallèle de ces évolutions, l’entité a dû faire face à un sérieux contretemps dans la construction de son futur siège social à Bassens, les premiers architectes ayant « faussé compagnie » à Coop&Bat. « Nous avons été obligés de tout recommencer à zéro, le dépôt de permis, etc. C’est un an et demi à deux ans de retard sur le projet », soupire le DG, accompagné désormais du cabinet bordelais Moonwalklocal. Les marchés de travaux ont été signés en décembre dernier, et les travaux de VRD (voiries et réseaux divers) doivent commencer ce mois-ci. « Ensuite, il y aura 13 ou 14 mois de travaux, donc en étant optimistes nous pouvons espérer une livraison en mars ou avril 2025 », résume notre interlocuteur. L’investissement en propre, soutenu par Bordeaux Métropole, s’élève à 1,3 million d’euros pour 300 m² de SDP, dont Coop&Bat est propriétaire.Former aux métiers de l'éco-construction Comme si la structure avait peur de l'ennui, elle a également participé, l’an passé, à la relance d’une scierie périgourdine. S’il ne s’agit pas d’une acquisition mais d’une « incubation de projets », la scierie basée à Tursac (24) et reprise de façon associative, bénéficie aux entrepreneurs de Coop&Bat. Yannick Puisset : « C’est un outil de travail qui existait mais ne fonctionnait plus. Nous l’avons au départ relancé avec nos entrepreneurs charpentiers, pour leur permettre de trouver du bois dans les forêts alentour, de le scier puis de l’utiliser sur leurs propres ouvrages. La plupart sont en circuit-court autour de Tursac. » D’ailleurs, le bois de charpente du futur siège social sera scié là-bas. En attendant que ce dernier soit réalisé, Coop&Bat a posé ses valises dans la récente technopole de Bassens, Innogaronne… d’où elle incube un autre projet : l’IFAB, l’institut de formation au bâti écoresponsable. Une initiative née de l’esprit de Gilles Guerreschi, entrepreneur au sein de la coopérative. « On l’a aidé à concrétiser cette formation, et une première session a eu lieu autour de la paille. La plupart des entreprises du BTP savent faire du béton, mais pas forcément un mur en terre ou une isolation en paille - des matériaux qui deviennent très importants, et qu’il va falloir apprendre à mettre en œuvre. Derrière, l’idée est aussi pour Coop&Bat, d’avoir un vivier d'entrepreneurs important, qui pourraient trouver une diversification de revenus en devenant formateurs au centre », déroule Yannick Puisset. Qui précise avoir répondu à des appels à projets régionaux, et espère annoncer un jour le lancement de formations longues, pour devenir par exemple OPEC - opérateur polyvalent en éco-construction. « En 2024, on va se reposer un peu, sourit notre interlocuteur. Il s’agira de renforcer la gouvernance partagée, voir comment elle peut vivre. »Coop&BatFondée en 2012Basée à Bassens160 entrepreneurs salariésCA 2023 : 8M€

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