Covergarden augmente son capital et veut rendre son gazon plus durable
Arnaud Dugast, dirigeant de l'entreprise Sitoflor. Crédits : Covergarden
La société Sitoflor boucle une augmentation de capital auprès de Crédit Mutuel Equity. Son ambition est double : étoffer sa gamme de rouleaux de gazon via sa marque Covergarden, et s’installer sur le marché des simulateurs de golf, avec Covergolf.
Il y a six mois, l’entreprise girondine Sitoflor, plus connue sous sa marque Covergarden, annonçait une opération de croissance externe. Elle officialisait alors le rachat de SM Serlec, TPE lyonnaise commercialisant des simulateurs de golf du géant Trackman. Un écart pas si grand pour Sitoflor, spécialisée dans les rouleaux de gazon naturels comme synthétiques, car « il faut du gazon pour jouer au golf », rappelle le dirigeant de l’entreprise, Arnaud Dugast. Aujourd’hui, c’est une nouvelle évolution qu’annonce ce dernier : l’entrée au capital de Crédit Mutuel Equity, via un tour de table d’environ un million d’euros. Objectif ? « Aller plus vite que ce que j’aurais pu faire tout seul », répond Arnaud Dugast. Soit doubler la taille de Sitoflor (8 millions d’euros de CA) dans les cinq ans à venir.
Des produits plus vertueux
En l'occurrence, cela signifie étendre la gamme de gazons commercialisés, pour donner une coloration plus RSE à ces derniers. Comprenez, des gazons naturels moins gourmands en eau et plus résistants aux maladies, et des rouleaux synthétiques très majoritairement recyclables. Une façon de répondre aux demandes des clients ? Pas aussi vite qu’outre-Atlantique, par exemple, selon notre interlocuteur. « Il faut abandonner le culte du gazon anglais qui est parfait, que l’on tond tous les trois jours. Il faut travailler sur de nouvelles variétés, des méthodes d’entretien plus responsables, et que le propriétaire de jardin ne s’offusque pas quand un petit trèfle pousse - c’est naturel ! Aujourd’hui les choses changent, les bons paysagistes commencent à prendre à revers les enseignements de leurs prédécesseurs, mais c’est long. Durant des décennies, ils ont travaillé sans contraintes environnementales et on leur a dit que le trèfle était de la mauvaise herbe. Alors que pour moi, c’est l’une des variétés qui va le plus répondre aux contraintes climatiques ! »
Autre levier de croissance, le réseau de distribution. Si Covergarden structurera un canal de distribution en e-commerce, l’entreprise entend ouvrir de nouveaux points de vente en France, après Bordeaux et Nice. Mais ne demandez pas à son dirigeant où les prochains se situeront : tout dépendra des opportunités qui se présenteront à lui. « Notre retour sur investissement est plutôt long, je veux faire les bons choix dès le départ », explique-t-il. Et concernant Covergolf ? Si l’activité démarre plus calmement que ce que l’entrepreneur pouvait espérer, « depuis deux mois, on commence à mettre en place la marque, les opérations de communication, on crée de nouveaux partenariats avec des fournisseurs », souligne Arnaud Dugast. Qui entend recruter de nouveaux profils en 2025, notamment commerciaux… et implanter des simulateurs de golf là où on ne les attend pas ? « Je veux pouvoir proposer des locations courtes, moyennes ou longues, dans des structures de padel par exemple. Pour initier leurs clients au golf, amener une nouvelle population de sportifs. »