Victoire des autodidactes : trois entrepreneurs néo-aquitains récompensés à Bordeaux

Ils n’ont pas, ou peu, de diplômes, mais ils ont des idées, et des bonnes. Trois entrepreneurs ont été récompensés lundi lors de la nouvelle édition régionale des Victoires des Autodidactes, ce prix fondé en 1989 par l’association des anciens élèves de la Harvard Business School, et désormais coorganisé, en Nouvelle-Aquitaine, avec l’association Bordeaux Place Financière et Tertiaire (BPFT), présidée par Axel Champeil.

Premier des trois prix décernés, la victoire de la performance est allée à Nicole Pizzamiglia, fondatrice et présidente de la société Seli, qu’elle a réussi à imposer comme l’un des leaders français de l’organisation de transport de vrac, avec 120 collaborateurs et 125 millions d’euros de chiffre d’affaires sur ses différentes activités. « Nous sommes toujours entre le marteau et l’enclume », a plaisanté la lauréate, en référence à la spécificité du métier de commissionnaire, qui implique de concilier les exigences des chargeurs à celles des transporteurs. En lui remettant son prix, Denis Lauretou, directeur régional de la Banque de France, a souligné les solides fondamentaux financiers de l’entreprise et sa stratégie de diversification, incarnée récemment par une prise de participation dans la startup MyBen.

En Gironde, Véronique Gasciolli dirige elle aussi une entreprise familiale : ECP (pour Etude et Conception Polyester), plus connue sous le nom de sa marque commerciale, Aboral Piscines, dont le développement s’accompagne de la création de nouvelles usines aux quatre coins de France. Patrick Seguin, président de la CCI Bordeaux-Gironde, lui a remis lundi le prix de l’engagement sociétal, en récompense de ses nombreux engagements, personnels comme professionnels, autour de l’insertion et du mécénat.

Le grand prix régional, ouvrant la voie vers les victoires nationales, a enfin été remis à Denis Lavaud, président et fondateur du glacier L’Angélys, installé à Fontcouverte près de Royan. Il a rappelé en quelques mots comment ses premières vies professionnelles et le hasard des rencontres l’ont finalement amené à s’intéresser aux produits laitiers, puis à la glace, avant de créer L’Angélys, de l’imposer durablement dans le monde de la grande distribution, et d’initier une activité de distribution directe. Pas de quoi motiver des discours de self made man. « J’ai toujours accepté les mains tendues », a souligné Denis Lavaud, accompagné de ses deux filles, récemment portées à des fonctions de direction au sein de ce groupe qui réalise 13,8 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022 et vise les 20 millions pour 2023.