IA et data : Maïsadour sème des graines pour l'avenir dans la Ferme du Futur - Premium

Des drones qui repèrent les mauvaises herbes, des tracteurs autonomes équipés de panneaux solaires, des applications qui vous disent quand et comment irriguer… Ce jeudi 12 septembre au matin, il fallait cependant une bonne vieille paire de bottes en caoutchouc pour arpenter le site détrempé de la Ferme du Futur, du côté de Carcarès-Sainte-Croix dans les Landes. Sur les 4 hectares aménagés pour l'occasion, près d'un millier d'agriculteurs et industriels ont pu découvrir les innovations qui préfigurent l'agriculture de demain, du moins celle envisagée par la coopérative Maïsadour. « L’innovation nous offre une palette de solutions pour optimiser les rendements agricoles tout en réduisant l’impact environnemental », indiquait Daniel Peyraube, président de Maïsadour. La véritable révolution réside dans l'IA et les datas. « La transformation actuelle est surtout liée à l'utilisation de l'intelligence artificielle et des datas, estime le directeur des systèmes d'information du groupe Maïsadour, Grégory Gonzalez. Cela nous permet d'accompagner les agriculteurs dans la gestion de leur exploitation et de rendre plus performants les systèmes de production. »Pilotage et aide à la décisionL'idée n'est pas nouvelle mais le mouvement s'accélère depuis quelques années : choix des semences, dates de semis et de récolte, pilotage de l'irrigation au plus près des besoins, détection des maladies et conseils de traitement, gestion des adventices, prévisions de rendement, connaissance des sols… Tous les aspects de la production végétale passent désormais dans la moulinette des systèmes d'information. « L'objectif est double, aller chercher de la performance économique et améliorer ses performances RSE », selon Grégory Gonzalez. Pour ce faire, Maïsadour sonde en permanence le marché très dynamique des solutions agri-digitales, le plus souvent développées par des start-ups, et propose à ses adhérents un catalogue de services pour coller au plus près de leurs besoins. Parmi les solutions mises en avant dans les allées de la Ferme du Futur, citons l'application Agrotempo, développée par Mas Seeds, la branche semences de Maïsadour, qui regroupe toutes les données nécessaires au pilotage des parcelles de maïs grain, maïs fourrage, tournesol, colza ou luzerne ; Irri'farm, qui permet de modéliser ses besoins en irrigation en fonction des conditions météo, de l'avancée des cultures et de la structure des sols ; ou encore la start-up Abelio, qui développe de son côté une solution de détection des adventices par drone afin de cibler les traitements et d'économiser jusqu'à 80% d'herbicide. Notons également, côté élevage, ces cabanes connectées pour volailles, dont on peut piloter à distance l'ouverture des trappes, la luminosité, la ventilation, la distribution de nourriture et d'autres paramètres…Mas Seeds, la branche semences de Maïsadour, qui regroupe toutes les données nécessaires au pilotage des parcelles de maïs grain, maïs fourrage, tournesol, colza ou luzerne. Crédits : SLRécolte des donnéesLa constitution de cette offre de services est la responsabilité de Leslie Vives, directrice Marketing, Expertises et Solutions du groupe : « Nous regardons ce qui existe sur le marché ou ce que nous devons développer pour répondre aux besoins des agriculteurs, explique-t-elle. Puis nous accompagnons nos adhérents dans la prise en main de ces outils grâce à un pool d'experts. Nous cherchons tout ce qui va aider à la transition vers une agriculture régénératrice, c'est-à-dire des techniques de production dont les buts principaux sont de régénérer les sols, d’augmenter la biodiversité, la séquestration du carbone atmosphérique par le sol, la résilience des sols face aux fluctuations du climat, d’optimiser le cycle de l’eau et d'améliorer la fourniture de services écosystémiques. » Maïsadour vise ainsi la conversion de 100 000 hectares en agriculture régénératrice. « Pour cela, on doit savoir d'où l'on part et donc construire un système de mesure, pour tracer ensuite une trajectoire d'amélioration » poursuit-elle. C'est l'autre intérêt de ces outils de pilotage : mesurer, quantifier, dater, enregistrer, collecter les données et les compiler pour établir des modèles et qualifier la production tout au long de la chaîne de transformation et de commercialisation. « Nos clients, comme Bonduelle pour les légumes ou Carghill pour le maïs grain par exemple, veulent en savoir davantage sur ce qu'ils achètent, reprend Leslie Vives. Non seulement pour leur propre politique RSE mais parce qu'ils sont eux aussi challengés par leurs clients sur les questions des pratiques et des impacts environnementaux. » Pour les agriculteurs engagés dans des productions contractuelles avec Maïsadour, la collecte des données est obligatoire depuis cette année via l'outil Smag Farmer. Elle est aussi rémunérée. « Demain, la dématérialisation et l'enregistrement des données sera un standard » , anticipe déjà Leslie Vives. Le futur n'attend pas.Pour aller plus loin : Mas Seeds : la R&D pour anticiper l’agriculture de demain

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