Terr'Arbouts : du nouveau dans l'avancement du projet - Premium

« Cette autorisation représente pour nous la reconnaissance d’une solution d’avenir porteuse de sens, alliant innovation, durabilité, solidarité, respect des attentes locales et passage à un mode de production zéro-phyto ou Bio. Une rotation de cultures fourragères, d’oléagineux et de cultures riches en oméga-3 a été retenue pour le projet agricole, répondant aux besoins de développement des exploitations d’élevage et aux débouchés identifiés sur le territoire », explique Jean-Michel Lamothe, président de l’association des agriculteurs PATAV (Pujo Arbouts Territoire Agrivoltaïsme) à l’origine du projet. Le 23 août dernier, la préfecture des Landes a délivré les autorisations relatives au projet agrivoltaïque. Un bond en avant pour ce projet, qui a pris racine en 2018.Charte d'engagement zéro phyto à échéance de 10 ansÀ l'époque, 35 exploitants agricoles ont découvert que l'utilisation des pesticides sur leurs parcelles avait entraîné une pollution durable de l'eau potable. « On a retrouvé du S-métolachlore dans l’eau. Il s'agit d'une molécule qui entre dans la composition d’un herbicide qu’on utilisait pour faire du maïs », avait expliqué Marlène Duru, l'une des agricultrices qui fait partie du projet. Un arrêté préfectoral pris en 2018 a alors donné trois ans aux professionnels, pour « un retour à une distribution d’eau conforme pour le paramètre pesticide. » Les agriculteurs se sont questionnés : comment réinventer leurs pratiques et éviter une dévaluation des terres ? C'est à cette époque que l'association Patav (association Pujo Arbouts territoire agrivoltaïque) voit le jour et que les agriculteurs signent une charte d’engagement « zéro phyto » à échéance de dix ans. Un changement radical dans leurs pratiques s'impose.Mais comment y parvenir ? Ils décident de se tourner vers une alternative financière aux baisses de rendement inhérentes à l’arrêt des intrants : l’agrivoltaïsme. Une pratique qui combine sur la même surface production agricole et production photovoltaïque, et permet d’assurer des revenus pérennes par la production d’énergie verte. « Nous avons alors mené une réflexion sur la mutualisation des solutions que nous pouvions trouver ensemble », explique Jean-Marc Fabius, PDG de Green Lighthouse Développement. Son entreprise, installée en périphérie de Bordeaux, s'est donné pour mission de créer des fermes agrivoltaïques de grande ampleur, qui permettront de préserver les cultures tout en produisant de l’électricité solaire. « Ces projets sont systématiquement menés en association avec des collectifs d'agriculteurs, afin qu'ils répondent au mieux au besoin d'un territoire donné », explique t-il. Au moins 400 emplois directs Des projets qui sont aussi menés, et les porteurs de projet insistent sur ce point, en concertation et en local. « Le projet a été co-construit, en accord avec les élus de communautés de communes, avec les collectivités, les institutions, les associations locales mais aussi avec les populations », explique Jean-Marc Fabius. « Notre but était qu'il y ait vraiment cet esprit de concertation. Et lorsque nous avions des oppositions, nous avons essayé au maximum d'établir un dialogue plutôt que d'aller à la confrontation. » Ainsi, depuis plusieurs années déjà, la concertation se poursuit et une grande étape vient d'être franchie puisque 53 permis de construire ont été validés.Selon lui, la concertation va se poursuivre, toujours en fil rouge, avec, en parallèle, le lancement du financement. Un financement qui devrait avoisiner les 270 millions d'euros. « Ce n'est pas anodin d'amener 270 millions dans un territoire comme l'Est des Landes. C'est un moyen pour les collectivités de pouvoir réinvestir, d'avoir une certitude de revenus à long terme », estime encore le PDG de GLHD. Un financement qui passe notamment par des actionnaires que sont EDF Renouvelable et Cero Generation. « Ce qu'il faut comprendre, c'est que ce projet est non délocalisable pour une très grande partie. On estime qu'il nécessitera à peu près 400 emplois pendant la phase de construction. 400 emplois directs, sans compter les emplois indirects, puisqu'il va falloir bien entendu loger, nourrir tout ce monde-là. C'est un projet qui va rayonner bien au-delà de son territoire d'implantation et sur l'intégralité du département », affirme encore Jean-Marc Fabius. « Des filières qui sont créées » « On va avoir des besoins également de logistique, de travaux publics, et tout ça, c'est du local. Sans parler des retombées économiques que seront les taxes. On va atteindre, me semble-t-il, les 46 millions d'euros d'IFER (Imposition Forfaitaire sur les Entreprises de Réseaux) qui, là, seront redistribués entre le conseil départemental et les communautés de communes et les communes. » La pose de la première pierre, estimée d'ici deux ans et demi, avant une mise en exploitation qui pourrait être envisagée pour 2028. Ainsi, sur 46 îlots agricoles représentant une surface cumulée de 700 hectares, le projet prévoit d’installer environ 200 ha de panneaux en synergie « avec des productions agricoles diversifiées pour répondre à un triple enjeu : la reconquête agricole, la préservation de l’environnement et la transition énergétique », affirme encore Jean-Marc Fabius. « Ce qui est important, c'est ce qu'on appelle les externalités positives d'un projet comme Terr'Arbouts, qui va créer de nouvelles dynamiques. Les filières qui sont créées grâce à la diversification agricole, elles concernent de belles entreprises du département des Landes, notamment Aqualandes par exemple. » À noter que la contribution du projet énergétique à la neutralité carbone représentera, selon les indications des porteurs de projet, une puissance installée de 450 MWc. La production annuelle d’électricité décarbonée d’environ 650 gigawatts/heure peut être comparée à la consommation de 140.000 foyers.

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