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Transmission d’entreprises : un collectif régional pour sensibiliser et accompagner

Écosystème
mardi 31 octobre 2023

En Nouvelle-Aquitaine, 110.000 dirigeants de TPE ont aujourd’hui plus de 55 ans, dans les secteurs de l’artisanat, du commerce, de l’industrie et des services. Photo d'illustration : Adobe Stock Freedomz

Le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine vient d’officialiser un collectif des acteurs de la transmission d’entreprises. Composée pour le moment de 35 structures et EPCI, cette entité se veut être une « porte d’entrée » pour les chefs d’entreprise, comme pour les repreneurs.

Informer au mieux le grand public et les chefs d’entreprise, sur l’accompagnement et les aides qui existent pour transmettre - ou reprendre - une société. Tel est l’objectif du fraîchement né collectif des acteurs de la transmission d’entreprises. Un projet imaginé il y a un an, lorsque le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine a voté sa feuille de route dédiée à la transmission. Douze mois plus tard, 35 structures et EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) ont adhéré au collectif, autour de quatre objectifs : le partage des connaissances et des bonnes pratiques ; l’amélioration et la facilitation des acteurs sur le terrain ; la contribution au bon déploiement de ladite feuille de route et la proposition d’expérimentations dans les territoires ; et la promotion/valorisation de la transmission/reprise. « Ce sujet est important pour la vitalité de notre économie, car en cas d’échec ce sont des emplois et de précieux savoir-faire qui peuvent disparaître, voire même une forme de souveraineté de notre territoire que l'on perd », déroule Andréa Brouille, vice-président de Nouvelle-Aquitaine chargée de l’économie, de l’innovation et de l’accompagnement à la RSE des entreprises.

En ce 30 octobre, elle est entourée de plusieurs représentants du monde économique, tous parties prenantes dans ce collectif. Luc Servant, président de la Chambre d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine, Jean-Paul Calès, vice-président de la CCI Bordeaux Gironde et président de la commission transmission à la CCI régionale, et Gérard Gomez, président de la CMA de Nouvelle-Aquitaine. Car quel que soit le domaine ou la taille des entreprises, toutes sont aujourd’hui concernées : en France, 185.000 entreprises sont susceptibles d’être transmises chaque année et seulement la moitié changeraient finalement de main. « Selon un rapport du Sénat de 2017, plusieurs causes expliquent cela, reprend Andréa Brouille. Et notamment le manque d’informations, d’anticipation, et la survalorisation de l’entreprise au moment de sa mise en vente. » Ce constat n’épargne d’ailleurs pas la Nouvelle-Aquitaine : 110.000 dirigeants de TPE ont aujourd’hui plus de 55 ans, dans les secteurs de l’artisanat, du commerce, de l’industrie et des services. Soit 34% du nombre total de très petites entreprises en région.

Reprendre les bonnes pratiques des territoires

Les chambres consulaires n’ont pour autant pas attendu la création de collectif pour initier des actions en faveur de la transmission d’entreprises. À l’instar de la CCI Bordeaux Gironde, qui organisait ce lundi 30 octobre la 26e édition de ses Nocturnes de la transmission, auxquelles participaient quelque 200 cédants et potentiels repreneurs. Tout comme la Chambre d’agriculture, qui propose un Point Info Transmission pour trouver de jeunes repreneurs, et surtout les accompagner. Luc Servant : « C’est un sujet qui nous inquiète toujours, car en Nouvelle-Aquitaine, 25.000 agriculteurs partiront à la retraite dans les dix ans à venir. Notre travail est d’aller voir les futurs cédants le plus tôt possible car lorsque le repreneur est hors cadre familial, c’est parfois compliqué. Une exploitation agricole c’est toute une histoire, parfois sur plusieurs générations. Il y a un attachement au foncier, au troupeau s’il y en a un, à la maison. »

Si les dispositifs existent déjà, quelle sera donc la plus-value de ce collectif ? « Surtout fédérer, identifier et sensibiliser les dirigeants proches de céder leurs entreprises et être une porte d’entrée », avance Andréa Brouille. Qui précise que les expérimentations, si elles restent à définir, porteront sur des initiatives, des « bonnes pratiques » déjà déployées à une échelle restreinte. Pourquoi pas, par exemple, la création d’un fichier commun ; car l’un des enseignements du rapport sénatorial de 2017, c’est notamment le manque de statistiques, de données fiables et accessibles. Aucun budget n’a pour le moment été défini pour faire vivre le collectif des acteurs de la transmission, mais une enveloppe dédiée sera dotée, dès l'année prochaine, de 200.000 à 300.000 euros. Trois réunions au cours du premier semestre 2024 permettront de lancer véritablement les travaux, et de déterminer les actions concrètes à mener.

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