Placéco Nouvelle-Aquitaine, le média qui fait rayonner l’écosystème

Votre édition locale

Découvrez toute l’actualité autour de chez vous

Nouvelle-Aquitaine : l’Etat attendu au chevet des défis ferroviaires

Écosystème
jeudi 25 avril 2024

Alain Rousset et Matthieu Chabanel font preuve d'une "entente cordiale" sur le ferroviaire en région, en attente des financements promis par l'Etat. Crédit : AL

De passage à Bordeaux pour une rencontre avec Alain Rousset, président du conseil régional, Matthieu Chabanel, PDG de SNCF Réseau, a annoncé une augmentation de 50% des investissements dédiés à la régénération du réseau ferré régional à compter de 2027, ainsi que la mise en route de certains chantiers très attendus. La Région, qui a remporté une bataille sur la question des péages face à son invité du jour, met de son côté la pression sur l’Etat quant aux financements futurs de la modernisation du réseau, services express régionaux métropolitains en tête.

Serpent de mer des relations financières entre l’Etat, la Région et la SNCF, l’état des 3.400 kilomètres du réseau ferré néo-aquitain a fait l’objet mercredi d’une réunion de travail entre Alain Rousset et Matthieu Chabanel, PDG de SNCF Réseau, de passage à Bordeaux. Au sortir de cette rencontre, l’entente cordiale est de rigueur, même si chacun tient ses positions. Du côté de la Région, on argue d’une offre en hausse de 12% et d’une fréquentation en progression de 33% depuis 2019 sur le TER, alors même que l’état du réseau a entraîné son lot de récriminations de la part des usagers. « Depuis un an et demi, c’est compliqué, et un tiers des retards viennent du réseau », lance Alain Rousset, qui estime devoir composer avec « le réseau le plus long et le plus dégradé de France ». « SNCF Réseau, je le reconnais volontiers, fait face à un défi gigantesque qui est à la fois de réparer, de régénérer et de maintenir les voies, tout en innovant, notamment sur le plan de la signalisation, et en construisant les lignes nouvelles dont on a besoin. »

À ses côtés, Matthieu Chabanel, joue la carte diplomatique, avec quelques chiffres à l’appui. « SNCF Réseau investit 200 millions d’euros par an dans la régénération et le renouvellement du réseau structurant, qui s’est agrandi au 1er janvier des liaisons Bordeaux-Limoges et Bordeaux-La Rochelle, auparavant considérées comme des lignes de desserte fine », indique-t-il, avant d’annoncer que cette enveloppe annuelle serait portée à 300 millions d’euros à partir de 2027. « Sur la ligne Bordeaux-La Rochelle, où l’on sait qu’on a un patrimoine très ancien, nous avons prévu un plan de 70 millions d’euros sur les prochaines années pour remettre à niveau la voie. » Également au programme à court terme : la mise en œuvre des travaux sur la ligne Niort-Saintes, avec une fermeture programmée au mois de mai. « Ces efforts sont accompagnés par ceux de la Région et de l’Etat sur la desserte fine », ajoute Matthieu Chabanel.

Financements : un billard à trois bandes

Reste à confirmer les engagements respectifs. « Il y a un modèle budgétaire à inventer de la part du gouvernement dans les années qui viennent. L’an dernier, Élisabeth Borne avait annoncé 100 milliards pour le ferroviaire. On a acheté un certain nombre de baguettes de sourcier pour les trouver », ironise Alain Rousset, dans l’attente du nouveau volet mobilité du contrat de plan Etat-Région (CPER), au sein duquel le ferroviaire devrait représenter 77% de la dotation globale.

La question du financement ramène également sur la table la question des péages facturés par SNCF Réseau pour les trains TER, avec une augmentation annoncée, puis attaquée devant le conseil d’Etat par huit régions, avec succès. « Le sujet demande une réévaluation, nous n’avons pas renoncé », glisse Matthieu Chabanel, qui rappelle que les subventions de l’Etat et ces péages constituent les deux seules sources de revenus de SNCF Réseau. « On veut bien acheter des trains, rajouter de l’offre, développer une billettique unifiée, mais à un moment s’il n’y a pas plus de financements de l’Etat, il n’y aura pas plus de travaux », grince Renaud Lagrave, le vice-président de la Région en charge des transports.

Quels seront les arbitrages, entre les investissements liés à la modernisation du réseau, et ceux qui alimenteront les projets de Services express régionaux métropolitains (SERM, autrefois appelés RER métropolitains), dont le ministre délégué aux Transports, Patrice Vergriete a présenté mardi le processus de « labellisation » qui doit permettre de sélectionner les dossiers soutenus, parmi la trentaine de projets déjà annoncés ? Il a dans le même temps annoncé, pour l’été, une conférence dédiée au financement. « Il y a besoin d’un débat, ça tombe bien », estime Renaud Lagrave.

Sur le même sujet