Comment SEI se tourne vers l’IA pour affiner ses services - Premium

« Nous avons fait un très grand pas en 2023 avec la sortie d’Akolade », souligne Régis Castillon, le directeur de SEI, entreprise de service numérique (ESN) et éditeur de logiciel « supply chain » basée à Bidart, au sein de la Technopole d’Izarbel. Un produit différenciant « Il y a cinq ou six ans, on s’est retrouvé avec quatre logiciels différents et la problématique de les faire travailler ensemble. On a lancé une démarche de convergence vers un seul produit », détaille-t-il. Après plusieurs années de travaux de R&D, une première version du logiciel unifié, nommé Akolade, a ainsi été lancé en 2023. Un travail toujours en cours sur 2024/2025 pour parfaire l’outil. « Le domaine principal d’Akolade est la « supply chain ». On a maintenant un logiciel qui couvre tout de la planification à l’exécution (budget de vente, prévisions, exécution avec les achats, stocks, logistique…) », précise Régis Castillon. « En ça, on est un peu particuliers sur le marché. Il n’y a pas énormément de solutions logicielles qui ont une telle couverture fonctionnelle. C’est ce qui fait notre particularité, et nous permet de nous positionner sur des grands groupes qui sont de tailles totalement différentes de la nôtre ». En effet, bien que détenue à 85% par le groupe espagnol LKS Next, une des plus grandes entreprises de services numériques de l’autre côté de la frontière, SEI compte seulement 70 salariés. La filiale française travaille entre autres avec le groupe Eram, La Redoute ou Kiabi. Les secteurs du retail, de la mode et du textile sont les plus représentés parmi les clients, mais la solution a vocation à répondre aux besoins d’acteurs d’autres secteurs. Ainsi, Médecins Sans Frontières, Adeo, ou l’industriel local Sokoa figurent aussi parmi les clients de SEI utilisateurs d’Akolade. L’autre nouveauté de 2024, qui accompagne les développements du logiciel, est l’intégration de l’intelligence artificielle (IA). « Dans un premier temps, il s’agit d’un service à côté du produit, mais courant 2025 l’IA sera intégrée dans le logiciel », explique Régis Castillon à propos d’« Akolade Faas ». L’IA permet de rendre « des prévisions plus fiables et plus fines » en particulier sur les produits nouveaux dans les collections, les algorithmes classiques basés sur des statistiques liées à l’historique des ventes étant moins précis. « L’IA est un vrai supplément », pose le chef d’entreprise. SEI a commencé à s’intéresser à l’IA, il y a quelques années en travaillant avec HUPI, une autre entreprise de la zone d’Izarbel, pour explorer les potentialités de cette nouvelle technologie. « On s’est rendu compte que c’était une solution importante par rapport à nos problématiques métiers », partage le chef d’entreprise, qui a embauché il y a deux ou trois ans une doctorante spécialisée en IA et forme aujourd’hui un autre salarié en interne. Diversifier l’activité Cette activité d’édition et d’intégration de logiciels représente 85 % du chiffre d’affaires de SEI. Les 15% restants sont en lien avec son autre activité d’édition de services numériques (ESN) « plus généraliste » (développement sur mesure, tierce maintenance applicative (TMA), hébergement de solutions…). Sur ce deuxième pan de l’activité en particulier, SEI cherche à se développer au niveau local dans le privé comme dans le public. Si l’entreprise, créé sous cette forme en 1995, a doublé son chiffre d’affaires sur les 15 dernières années en passant de 3 millions à 5,7 millions prévus sur 2024, les années ayant suivi le COVID ont connu une croissance en dents de scie, du fait des difficultés de nombreux clients positionnés dans le secteur du retail. « C’est pour cela que la diversification de notre portefeuille clients est un des enjeux importants de l’entreprise, souligne Régis Castillon. C’est ce que l’on cherche à faire avec notre produit (Akolade). La démarche de diversification est déjà bien entamée par exemple avec Adeo (groupe Leroy Merlin) ou Anett (blanchisseur industriel), mais il faut que l’on continue sur cette voie. » L’objectif pour l’entreprise est ainsi de continuer sa croissance de manière linéaire et d’atteindre d’ici 5 ans, 6,3 ou 6,5 millions d’euros de chiffre d’affaires. « Cette croissance passera par la diversification, sur les deux activités », conclut le dirigeant.SEI Groupe LKSCréée en 1995374 All. Antoine d'Abbadie, 64210 Bidart70 salariésCA : 5,7 millions prévus pour 2024

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