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Retour du sommet agroécologie de Bordeaux, le 14 novembre

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mardi 22 octobre 2024

Première édition en 2023. Crédit : Association agroécologique de Carbouey

Deuxième édition en vue pour le sommet agroécologie de Bordeaux. Ouvert « autant aux agriculteurs, viticulteurs, scientifiques, étudiants, enseignants qu’au grand public », il vise à diffuser les savoirs en donnant une « assise scientifique à des savoirs empiriques ». Avec l’ambition de monter en puissance.

Le sommet agroécologie, porté par l’association de Carbouey, revient à Bordeaux. Après une première édition qui avait attiré quelque 450 personnes en 2023, ce deuxième rendez-vous se déroulera le 14 novembre prochain, au cinéma Le Français. Avec toujours la même ambition : transmettre les savoirs de l’agroécologie. « Il y a beaucoup de résultats scientifiques qui ne descendent pas au niveau de l’agriculture », rappelle Xavier Planty, ancien du CIVB avec lequel il a depuis coupé les ponts. « Les agriculteurs ont l’absolu nécessité de s’approprier ces résultats, pour modifier leurs pratiques avant qu’il soit trop tard », plaide-t-il.

Agroécologie, quésaco ?

« L’agroécologie regroupe l’ensemble des techniques qui permettent de travailler en synergie avec tous les éléments de la nature, donc les végétaux, les animaux, les champignons », pose-t-il. « Si on ne le fait pas, on continue à avoir une agriculture de prélèvement, d’extraction mais on ne nourrit plus les sols. Le gros challenge de notre agriculture est justement de nourrir les sols et de partager l’énergie solaire avec toute la masse biologique du sol. Si on ne le fait pas, notre système de fertilité s’effondre. » Deuxième point, l’agroécologie « n’est pas un label et c’est heureux, car ça évite qu’elle soit figée ». Émerge ainsi un aspect central : « Ce n’est pas un modèle à dupliquer partout, mais la capacité à s’adapter site par site, pour arriver à son propre système productif », éclaire Marina Galman, directrice de l’association agroécologique de Carbouey.

Ce qui répond à une nécessité : « Nous avons en France la plus grosse diversité pédologique au monde, après le Brésil et la Chine. On dénombre chez nous huit climats ou micro-climats différents. Si on prend l’exemple de la culture du maïs, on ne peut pas avoir le même itinéraire technique des Pyrénées jusqu’à l’Alsace », développe encore Xavier Planty. Lequel n’oppose pas frontalement agroécologie et biodynamie : « Cette approche a démontré des résultats incroyables. C’est une approche à l’échelle de la ferme, de l’exploitation. Ils ont une approche paysagère forte. Plus nos pratiques agricoles sont agressives pour les sols et moins l’eau se stocke. Il faut réfléchir à la structure paysagère. On ne sait pas ou mal utiliser les arbres. Or leur évapotranspiration permet de créer de la fraîcheur, y compris en ville. »

Les ambitions du second sommet

Après le sujet de l’eau en 2023, le sommet se penchera cette année sur la question des flux. Confirmant ainsi l’approche systémique et les interdépendances à l’œuvre. « Les discours actuels nous engagent sur le stockage de carbone dans les sols et sous-sol, le stockage de l’eau pour l’irrigation, l’importance du stockage de carbone via la matière organique. Ils opposent les plantes cultivées aux mauvaises herbes, la faune auxiliaire aux parasites. Or tous ces éléments font partie d’un système dynamique ! Ainsi, les études montrent la nécessité de réaugmenter les réserves (eau et éléments nutritifs, organiques et minéraux). Elles confirment que ça n’est possible qu’en intégrant les différentes échelles temporelles et spatiales dans ce fonctionnement dynamique. Cette dynamique des flux va du microscopique au paysage, de la saison au demi-siècle », nous explique-t-on. En filigrane : comment « déconstruire la notion de concurrences » ?

Au soutien de cette ambition, un programme mêlant tables rondes et conférences, avec notamment la participation de Claire Chenu, véritable sommité française sur les questions de stockage et de flux de carbone. Le lieu retenu cette année offrira une jauge supérieure (plus de 500 places). « Les inscriptions sont en cours, on a déjà pas mal de personnes des Chambres d’agriculture et des institutionnels, mais aussi beaucoup issus du monde viticole », se félicite Marie-Pierre Lacoste Duschesne, trésorière de l’association.

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