Optikan veut inspecter le cœur de la matière à cadence industrielle - Premium

Aspect capital de l’industrie, le contrôle qualité est au cœur des préoccupations d’Optikan. Fondée en 2021 à Blanquefort où elle est hébergée au sein de l’écosystème de Bordeaux Technowest, cette startup développe un scanner s’appuyant sur les ondes térahertz. « Cela permet de réaliser une inspection au cœur même de la matière. On peut le faire sans contact. Et ce n’est pas ionisant, donc c’est sans danger pour le corps humain », résume Yoann Cudonnec, l’un des quatre fondateurs, et directeur du marketing d’Optikan. La solution miracle ? Pas tout à fait… « Ça fonctionne avec tout ce qui est matériau non conducteur », précise-t-il. Elastomères, composites, textiles, bois ou encore céramiques, constituent ainsi un terrain de jeu propice, « où l’on peut voir, mesurer les épaisseurs, détecter des fissures, tester l’intégrité physique ». À l’inverse, « ça ne va pas marcher avec le métal », admet-il.Les quatre fondateurs d'Optikan : Matthieu Maures, Quentin Cassar, Jean-Baptiste Perraud et Yoann Cudonnec. Crédit : OptikanS’appuyant sur sept années de recherche au sein du laboratoire IMS (Intégration du Matériau au Système), l’innovation d’Optikan prend, pour l’heure, la forme d’un prototype qui a permis de réaliser de premiers tests « sur des matériaux de potentiels clients ». Des essais qui ont apporté la preuve du concept, mais qui sont encore loin de se plier à toutes les exigences du monde industriel. « Ce que les clients veulent, c’est une inspection en continu, directement sur la chaîne de production. Pour le moment, c’est beaucoup trop lent », indique Yoann Cudonnec.Un tour de table à 830.000 eurosDévelopper ce scanner, c’est lui donner la capacité d’analyser des objets défilant à trois mètres par seconde. « Avec ça, on couvre la grande majorité des lignes industrielles », précise-t-il. Ce qui suppose de muscler « la partie hardware », mais aussi de doter l’engin des capacités logicielles adéquates, pour éviter les faux positifs. « C’est ce qu'on appelle sensibilité et spécificité. C’est-à-dire qu'on a une bonne sensibilité, donc on détecte les défauts. Mais on a une mauvaise spécificité, dans le sens où on détecte aussi autre chose. Donc il faut qu'on muscle le software, pour avoir aussi une bonne spécificité. Ça va passer par le développement de nouveaux modèles d’intelligence artificielle. » L’objectif est de boucler ces évolutions d’ici fin 2025.Au soutien de cette étape, Optikan vient de lever 830.000 euros, une opération réalisée auprès de Techno’Start (le fonds adossé à Bordeaux Technowest), du réseau Arts & Métiers Business Angels et du fonds Synergence Invest, aux côtés de la Région Nouvelle-Aquitaine mais aussi de Bpifrance, pour le compte de l’Etat. « On avait pris un risque en anticipant que la levée de fonds allait marcher et, du coup, on avait avancé sur les recrutements », sourit le responsable marketing. L’équipe, forte de huit personnes, ne devrait pas beaucoup évoluer d’ici la fin de l’année prochaine. Mais le lancement commercial, espéré dans 18 mois, pourrait relancer les recrutements. « On va réfléchir à la façon de structurer tout ça, quels profils on embauche si on refait une levée de fonds. On n’a pas encore vraiment décidé », commente le cofondateur.Deux schémas de venteDans un premier temps, Optikan ciblera notamment les acteurs du recyclage. « Dont un domaine précis, que je ne peux pas préciser pour des raisons de concurrence. » Seul indice, il s’agira de détecter des « perturbateurs du recyclage » et de s’inscrire « en complément de la technologie du proche infrarouge, très largement utilisée ». Egalement dans le viseur, les industriels de la transformation du bois. Concernant les ventes, deux cas de figure sont envisagés, « en fonction des segments de marché ». Soit de la vente directe auprès de l’utilisateur final, soit des partenariats avec des équipementiers. Disposant actuellement de 100m² de locaux, la jeune pousse sait qu’elle devra trouver plus grand quand elle passera elle-même en phase industrielle.OptikanSAS fondée en avril 2021Basée à Blanquefort8 personnes

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