Biltoki ouvre ses neuvièmes halles à Angers et veut partir à la conquête du monde - Premium

Comme un symbole, le rendez-vous est donné au café Biltoki des halles d'Anglet avec l'un des cofondateurs. C'est ici qu'est né le projet, il y a dix ans. A l'époque, l'ambition était de vendre des logements, et de créer du lien entre les habitants. "On avait développé une tablette avec une application pour que les voisins puissent discuter" se souvient Romain Alaman, l'un de ses cofondateurs. Si trois frères et le cousin originaires de Cambo-les-Bains derrière Biltoki ont arrêté de vendre des logements, la volonté de créer du lien n'a pas bougé d'un iota. Au pied de cette résidence dont ils avaient vendu les logements, ils cherchent comment exploiter l'espace en rez-de-chaussée. "À l'époque, Anglet était la seule grande ville du Pays basque à ne pas avoir ses halles" reprend Romain Alaman. Les jeunes entrepreneurs se rapprochent des commerçants locaux et leur proposent l'idée. C'est ainsi que les premières halles sont nées. Depuis, elles ont été cédées en crowdequity en ligne, en partie à des commerçants des halles, mais aussi à des voisins et des Angloyes, l'entreprise Biltoki y est minoritaire. Après les halles d'Anglet, les quatre cofondateurs ont été sollicités un peu partout pour développer leur concept. Ils s'installent à Bordeaux, Talence, Villeneuve d'Ascq, Toulon, Saint-Etienne, Rouen, Issy-les-Moulineaux.Stratégie du collectif Une société en pleine expansion avec une croissance de 103 % entre 2018 et 2021, et un chiffre d'affaires de 12,5 millions d'euros en 2022. Le résultat d'une stratégie non pas articulée autour de la location d'espace, mais bien autour de la collaboration. Et au centre de cette collaboration, le café. Dans chaque halle investie par Biltoki, un café, qui appartient à l'entreprise, et dont elle tire environ 55 % de son chiffre d'affaires (et 75 % de la rentabilité), contre seulement 30 % pour la location. Si la location ne rapporte que peu, c'est d'abord parce que Biltoki n'est jamais propriétaire des halles qu'elle investit. Elle loue le lieu à une commune ou un privé, dont elle sous-loue les espaces. "Je ne marche qu'avec mon café, mais mon café ne marche pas si je n'ai pas de halles", explique le président de Biltoki. Et pour faire fonctionner ses halles, la valeur ajoutée de Biltoki, c'est l'importance donnée au collectif. Dans chaque commune, débarque toute une équipe : capitaine de halles, commerciaux, comptables, managers, responsables d'exploitation, serveurs, et chargés de communication. Ils fixent des règles communes à tous, le cahier des charges et la déco, et font fonctionner le collectif. "Avec toute la dimension positive, des événements en commun, des animations, mais aussi une communication papier dans les halles la Gazette, sur les réseaux sociaux, etc.", précise le cofondateur. Mais l'autre promesse du collectif pour les commerçants et traiteurs qui s'installent, c'est le flux. Celui apporté par le lieu "comme pour les centres commerciaux", autrement dit, la clientèle de l'un va bénéficier à tous les autres. De quoi assurer du passage. "Entre 1500 et 5 000 personnes par jour et par halle en fonction de la commune et du jour" compte Romain Alaman. "On crée un lieu d'échanges dans lequel on a des marchands et des traiteurs, un lieu où on peut venir acheter et manger, partager ". Sur le casting des stands, une équipe est chargée de trouver les commerçants et traiteurs qui prendront place à l'intérieur des halles, en fonction de la culture locale. "Chez nous, les Hommes sont locaux, pas forcément les produits" précise Romain Alaman. De 20 salariés en 2018, ils sont désormais 150 collaborateurs à travailler au sein de Biltoki, dont 45 au siège d'Anglet. En 2023, ils ouvrent leurs neuvièmes halles à Angers, avec pour objectif d'en ouvrir entre 10 et 15 d'ici trois ans, et parmi les nouvelles, Biltoki aimerait dépasser les frontières nationales. "En interne l'objectif, c'est d'être le premier réseau de halles au monde", ambitionne Romain Alaman. ******* Biltoki (2014) 150 salariés CA: 12,5 millions d'euros (2022) 9B rue Paul Courbin, Anglet

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