Une baisse des taux moins marquée en avril
Alban Lacondemine, président fondateur d’Emprunt Direct, livre chaque mois son analyse de l'évolution des taux de crédit immobilier dans le cadre de la rubrique Opinion, réservée aux adhérents Placéco.
Les barèmes transmis depuis le début du mois d’avril par les établissements partenaires d’Emprunt-direct font état d’une confirmation de la tendance à l’érosion des taux de crédit immobilier, après deux mois où une tendance à la stabilisation baissière avait déjà été observée.
Une grande partie des grilles sont ainsi restées inchangées, ou n’ont connu que de légers mouvements, de l’ordre de 5 à 10 points de base. Une partie des établissements bancaires accordent, après négociations, des décotes qui peuvent parfois s’avérer assez marquées suivant la qualité du dossier. On notera ainsi des repli de taux marqués sur les meilleurs profils entre 20 et 25 ans. Sur 20 ans, une part importante des ménages peuvent prétendre à des taux inférieurs à 4%, les taux s’échelonnant désormais entre 3,65% et 4,05%.
Sur les marchés de taux, l’heure est en effet, globalement, à la stabilisation. Les taux de l’OAT 10 ans se sont stabilisés entre 2,75% et 3% ces dernières semaines, incitant, de fait, les banques à ajuster les conditions de crédit aux particuliers, dont le segment du prêt à l’habitat.
La production de crédits à l'habitat recule toujours, Selon l'étude mensuel de la banque de France sur la distribution des crédits aux particuliers. Après un mois de janvier ayant déjà connu des plus bas de 10 ans à 9,9 milliards d'euros, l'érosion de la production s'est poursuivie en février, avec une production de 9,7 milliards d'euros. Hors renégociations, la production atteint également un plus bas de 7,3 milliards d’euros. Toutefois, l'institution a confirmé que, pour la première fois depuis début 2022, le taux d'intérêt moyen, hors frais et assurances, des nouveaux crédits à l'habitat hors renégociations était en repli de 6 points de base, à 4,11 % après 4,17% en janvier.
« La normalisation de l’inflation à un taux proche de l’objectif de la Banque centrale européenne devrait conduire cette dernière, comme elle l’a annoncé ces dernières semaines, à procéder à une baisse de ses taux directeurs en juin, comme elle l’avait annoncé. Une baisse qui interviendrait de facto avant même la Federal Reserve américaine. Cette compression est néanmoins déjà intégrée par les différents marchés, y compris celui du crédit immobilier. Et pour l’heure, la dégradation somme toute relative de l’activité n’incite pas la BCE à hâter le mouvement de baisse des taux directeurs », conclut Alban Lacondemine, président fondateur d’Emprunt Direct.