Vers une coopération économique renforcée entre le Pays basque nord et sud - Premium

Visite protocolaire ce lundi matin à Bayonne. La première depuis la nomination d’Imanol Pradales à la tête du gouvernement basque cet été. Le nouveau lehendakari, président du gouvernement basque d’Euskadi, a pu rencontrer son homologue, Jean-René Etchegaray, président de l’agglomération Pays basque. Une première réunion dans les locaux de la CAPB à Bayonne, suivie d’une conférence de presse. Les deux responsables politiques ont réaffirmé leur volonté de renforcer les liens économiques et sociaux entre le nord et le sud du Pays basque. Une coopération transfrontalière aux enjeux économiques majeurs. Des projets concrets suite au Mémorandum de 2019Cette visite s’inscrit dans la continuité d’une collaboration sanctuarisée en 2019 par la signature du mémorandum de Gasteiz avec le prédécesseur de Imanol Pradales, Iñigo Urkullu. Ce document a structuré les relations entre les deux territoires et permis la réalisation de plusieurs initiatives concrètes, telles que le pôle d’échange multimodal d’Hendaye. « Cette infrastructure est une réponse directe aux besoins de mobilité quotidienne des habitants des deux côtés de la frontière » , a salué Jean-René Etchegaray. Justement, la question de la mobilité est un enjeu central de la coopération. Les discussions ont porté sur l’amélioration des liaisons transfrontalières, avec dès janvier 2025 le renforcement de l’offre. Mais forcément quand il s’agit d’aborder la question des mobilités, le sujet de la LGV fait office d’épine dans le pied. Il faut dire que les deux présidents ne partagent pas la même vision concernant la ligne grande vitesse. Le représentant de la région Euskadi est un fervent partisan de la LGV, essentiellement concernant son territoire pour lesquels il a appelé à « une accélération des travaux » afin de faire non seulement se rejoindre les trois capitales de provinces basques espagnoles, mais aussi en direction de la péninsule. Il est en ce sens aligné avec la position du président de la Région Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset, qui accompagne la mise en place de la LGV dans le grand sud-ouest. À l’inverse, le président de l’agglomération Pays basque y est opposé. « Depuis la création de la CAPB, notre position a été majoritairement hostile », a souligné Jean-René Etchegaray et d’ajouter : « Il va falloir tenir compte de l'impact environnemental que représente aujourd'hui, à cette heure, le projet tel qu'il nous a été présenté ». Il a d’ailleurs plaidé pour une amélioration des voies existantes à l’image des opposants au projet, et de préciser « aucune proposition n'a été faite sur des travaux qui devraient être réalisés sur les lignes existantes ou la ligne existante ». Reste que sur ce sujet où sur le papier les deux dirigeants s’opposent, les deux présidents ont expliqué vouloir continuer à discuter, et ont convenu d’avoir un positionnement clair et uni, dans le sens « de promouvoir l’axe Atlantique ». Poursuivre la collaboration économiqueParmi les réussites de cette coopération transfrontalière, Jean-René Etchegaray a salué le lancement de la première Appellation d’Origine Protégée (AOP) sur le cidre basque, issue d’un travail commun avec le gouvernement d’Euskadi. En ce qui concerne l’économie, les deux deux dirigeants ont également discuté du développement industriel. Jean-René Etchegaray a rappelé l'initiative « Territoire d’Industries » en Iparralde, qui vise à structurer le tissu industriel. « Nous devons nous inspirer de ce qui se fait au sud, notamment en matière d'ingénierie, a-t-il ajouté. Nous avons un réseau d'industries qui s’est constitué et il faut se développer. » L’économie qui pourrait faire partie du prochain mémorandum. En effet, les deux représentants ont expliqué travailler sur un nouveau document « mémorandum de Collaboration Institutionnelle » et dont l’économie devrait faire partie. La signature de ce document est prévue pour décembre prochain.De l’autre côté de la Bidassoa, le nouveau président de la communauté autonome basque a identifié les priorités sur le champ économique. « Nous devons aussi planifier une transition énergétique et économique, car le pourcentage des énergies renouvelables est encore faible au Sud. » Enfin, les deux présidents ont insisté sur l’importance d’une collaboration accrue au sein de l’Eurorégion, perçue comme un levier de développement pour leurs territoires respectifs. Les rencontres transfrontalières prévues le 12 février prochain à Bayonne, en présence du président de la communauté autonome basque, seront l'occasion de poursuivre les discussions autour des enjeux économiques et culturels.Suite à leur réunion, les deux présidents ont répondu aux questions des journalistes. Crédits : Anthony Michel

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