CBRE IPC : « Malgré les crises successives, les Landes restent un territoire très attractif » - Premium

En trois décennies d'existence, CBRE IPC s'est peu à peu fait un nom. Implantée à l'origine sur la côte basque en 1994, l’agence immobilière spécialisée en transaction de locaux professionnels et commerciaux accompagne les professionnels libéraux, les PME, les commerces et les grands groupes dans leurs projets. Aujourd'hui également implantée dans le Béarn, mais aussi les Landes, l'enseigne a ouvert un bureau à Saint-Paul-lès-Dax. C'est depuis ce site que Yannick Agrech, consultant pour CBRE IPC, pilote son réseau. Ancien joueur de rugby professionnel, puis chargé d'affaires au sein d'un groupe bancaire régional, il s'est basé sur ses connaissances locales pour trouver ses premiers clients. Il a vu le territoire évoluer et estime que les Landes demeurent attractives, peut-être plus aujourd'hui que les départements voisins. Explications. Qu'est-ce qui a impulsé la création de l'agence, il y a 30 ans ? C'est ma directrice, Pascale Ertauran-Mortalena qui a initié les premières transactions d'immobilier d'entreprise et qui a été, à mon sens, pionnière en ne faisant que de la transaction de location ou d'acquisition-vente de locaux d'entreprise. À l'époque, ce n'était pas si fréquent, ici, dans la région. Concrètement, aujourd'hui, nos produits, ce qu'on achète ou qu'on vend, ce sont des bureaux, des locaux commerciaux, des locaux d'activités, des entrepôts ou des terrains à bâtir en foncier économique.Qui sont vos clients ? Pour nous, les donneurs d'ordre sont soit des utilisateurs, donc des professionnels qui pourraient avoir besoin d'un bureau, ou de grands groupes qui cherchent un dépôt, comme le centre Leclerc qui pourrait avoir besoin de 3.000 m² de stockage par exemple. De ce fait, notre métier, c'est d'être des spécialistes de la recherche de biens, mais on assure aussi l'accompagnement derrière et notamment l'installation. Nous avons deux types de clients : certains sont des demandeurs, mais on a aussi des clients qui ont des produits, des particuliers qui ont par exemple un local commercial et qui cherchent des agences comme la nôtre pour essayer de placer des locataires sur leur site. Mais si je devais faire le bilan, je dirais que la majeure partie de notre activité est quand même plutôt du B2B que du B2C. On va avoir également à la marge des investisseurs qui ont un petit peu de liquidités et qui, plutôt que d'acheter des appartements ou des maisons, vont préférer acheter des actifs immobiliers d'entreprise parce qu'il y a une autre façon de les gérer, d'autres contraintes qui peuvent être différentes par rapport à l'exploitation purement mercantile de la location.Sur quel secteur géographique évoluez-vous ? Avant d'exercer ce métier, j'ai eu une carrière dans le rugby. Ce réseau, je l'ai gardé et il m'a permis de développer mon portefeuille clients. Un portefeuille qui est certes important, mais qui ne signifie pas que je vais couvrir l'ensemble du département, parce que ce n'est tout simplement pas possible et pas tenable. Mon secteur débute à Saint-Geours-de-Maremne, il monte jusqu'à Castets, inclut également le Grand Dax et va jusqu'à Mont-de-Marsan. Après, je couvre des secteurs un petit peu satellites où il y a des demandes un peu spécifiques par rapport à ce que les prescripteurs peuvent me donner comme informations, ou entre guillemets, humblement, ce que les recommandations peuvent m'amener.Comment se porte le marché de l'immobilier dans votre secteur ? Les Landes ne sont pas un monde à part. Comme la plupart des autres départements, nous avons été touchés par le covid et par les crises successives. L'effet covid, qui a d'abord fait venir des clients, s'est peu à peu distendu puisqu'il a fait grimper les prix ici comme ailleurs. Ce qui nous sauve dans les Landes, si je puis dire, c'est le fait que nous sommes moins en tension en ce qui concerne le foncier. Tout au moins, il y a deux marchés. Il y a un marché littoral, qui, à l'instar du Pays basque est très actif, mais qui offre moins de possibilités parce que le foncier est plus rare. Et puis un marché plus intérieur. Et c'est sur celui-ci que je me concentre. Je m'occupe notamment du marché de Dax et de celui de Mont-de-Marsan, qui sont des marchés qui restent actifs. Après, il faut bien l'admettre, ce sont des secteurs qui, comme tous les autres, subissent une régulation des prix. De ce fait, les prix ont tendance à se tasser.Qu'est-ce qui explique cette tendance selon vous ? Les ventes sont moins nombreuses en 2024 parce qu'il y a aussi moins d'acceptation de financement de la part des banques et ce depuis fin 2023. En revanche, la location a de nouveau pris le pas, justement parce que les banques préfèrent que les entreprises présentent un ou deux bilans avant de pouvoir se positionner à l'acquisition. Donc je dirais que marché est un peu plus tendu qu'il y a deux ans, même si les Landes restent quand même un territoire très attractif. Et pour plusieurs raisons. Déjà parce qu'il y a des grandes zones qui arrivent à maturité. C'est le cas de Saint-Geours-de-Maremne, avec ce qu'on voit à Domolandes. On a également l'agglomération de Dax, qui n'est pas si loin que ça de la côte, qui possède des zones économiques, une gare TGV qui permet de rejoindre la capitale en quelques heures et un quartier autour de cette gare, qui est en fort développement avec des gros projets structurants comme la future ZAE de Narrosse.Quels sont les grands projets que l'agence devrait porter en 2025 ? Nous allons continuer de travailler sur le projet Rivadour, qui est un projet très structurant, dans les environs du quartier de la gare à Dax. (Situé dans le quartier du Sablar, sur une ancienne friche industrielle, le projet Rivadour devrait être achevé courant 2025. Le site intégrera des espaces verts, ainsi que des panneaux solaires sur le toit et une architecture qui a été pensée pour le réemploi, NDLR). Il y a des discussions qui sont toujours plus ou moins longues, mais le but est de faire monter en gamme ce quartier et de lui permettre d'avoir une meilleure attractivité. Ensuite, nous avons des projets en cours sur Mont-de-Marsan, avec des revitalisations de friches industrielles notamment. Ce sont des projets longs, où il y a des instructions d'autorisations administratives, où les collectivités sont parties prenantes. Et puis, toujours des projets sur Saint-Geours-de-Maremne. En moyenne, je traite entre une vingtaine et une trentaine de projets, certains plus ou moins longs, ce qui constitue un bon volume d'affaires et pour l'heure, je ne suis pas inquiet pour l'avenir.

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