Agrivoltaïsme : les caisses Pyrénées Gascogne et Aquitaine du Crédit Agricole unies pour accélérer
De gauche à droite : Paul Carite et Marc Didier, directeur général et président du CAPG ; Patrice Gentié et Olivier Constantin, président et directeur général du Crédit Agricole Aquitaine. Photo : Crédit Agricole
Les deux caisses régionales ont annoncé ce mardi un rapprochement dans le domaine de l'agriphotovoltaïsme. L'objectif : « devenir un acteur majeur dans le développement et l'exploitation de projets de production d'énergies nouvelles » en s'appuyant sur l'expérience particulière en la matière du Crédit Agricole Pyrénées-Gascogne.
Le contraste est savoureux entre le cadre - un hangar sous lequel des meules de foin couvertes de nappes de pique-nique font office de mange-debout, l’odeur entêtante du foin frais et le bêlement des brebis - et les invités, un aréopage d’une quarantaine de personnes en costume, banquiers et élus locaux. C’est cet endroit, la Bergerie du Tilh à Artigueloutan, que le Crédit Agricole Pyrénées-Gascogne et le Crédit Agricole Aquitaine ont investi pour annoncer le lancement de leur coopération dans le domaine du photovoltaïsme.
Si la Bergerie du Tilh a été choisie pour accueillir l’événement, c’est qu’elle illustre à merveille les ambitions du Crédit Agricole en la matière. Tout d’abord parce que le fameux hangar est recouvert de panneaux solaires. Surtout, car un ingénieux système de ventilation récupère ici l’air chaud produit sous les panneaux, et le met à profit pour faire sécher des bottes de foin « en deux jours au lieu d’une semaine », précise Régis Junqua, le maître des lieux. Un foin plus vite obtenu, de meilleure qualité, qui a permis « de réduire l’apport en céréales dans l’alimentation des brebis de 60% cette année », avec pour objectif de s’en passer totalement pour une meilleure qualité du lait et des fromages. « C’est une idée excellente, qui marche très bien et qui a vocation à être dupliquée » se félicite Jean-Paul Mestrot, directeur général du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne Energies Nouvelles.
Car, et c'est l'autre raison de la présence des représentants du Crédit Agricole, ces panneaux solaires ont été entièrement pris en charge par le Crédit Agricole Pyrénées-Gascogne (CAPG), qui a financé les études préalables, les travaux et l’installation en elle-même. La banque loue le toit de Régis Junqua, et revend sur le réseau l’électricité produite : « que du bonus » pour le fermier.
Agir intégralement en tiers investisseur
Un schéma dont le CAPG s’est fait une spécialité depuis 14 ans. En plus de l’accompagnement classique des projets d’agriphotovoltaïsme par le financement, l’investissement et le conseil, la caisse pyrénéenne a créé en 2009 CAPGEN, une filiale spécialisée dans les énergies renouvelables, et qui propose à ses clients des projets clés en main d’installation de panneaux solaires sur leur foncier. Principale innovation de CAPGEN : elle peut, comme dans le cas de la Bergerie du Tilh, porter intégralement le projet en tiers investisseur. Le mécanisme est uniquement tourné vers les professionnels disposant d’au moins 500m² de toiture disponible ou bien d’un hectare au sol. Depuis sa fondation, CAPGEN a créé 1.528 centrales, produisant l'équivalent de la consommation électrique d’environ 420.000 personnes. Le succès est tel que le CA Aquitaine va désormais se joindre au mouvement.
CAPGEN va désormais opérer sur les six départements couverts par les deux caisses (Pyrénées-Atlantiques, Gers et Hautes-Pyrénées pour le CAPG, Gironde, Landes et Lot-et-Garonne pour le Crédit Agricole Aquitaine), avec des projets sourcés sur les deux territoires. L’exploitation des centrales sera partagée entre les deux caisses. « L’ambition est de développer entre 140 et 150 centrales par an » en tiers développement, soit l’équivalent de la consommation électrique de 17.000 habitants supplémentaires chaque année, explique Antoine Malmezat, responsable Production et Développement des Énergies au Crédit Agricole Aquitaine. Le bond quantitatif est considérable, par rapport à la soixantaine de projets par an portés jusque-là par le CAPG. « Nous allons pouvoir passer à la vitesse supérieure en terme de nombre de projets et terme de taille de ces projets » se félicite Paul Carite, directeur général du CAPG.