Biotech : Aelis Farma reçoit 6M€ d'aides pour la Trisomie 21 - Premium

Après avoir initié des recherches pour lutter contre les pathologies liées au cannabis, comme les psychoses, la biotech bordelaise Aelis Farma travaille depuis 2018 sur le développement d’un nouveau candidat-médicament. L’AEF0217 cible les déficits cognitifs générés par le syndrome de Down : autrement dit, la Trisomie 21. Pour poursuivre ses recherches, elle a récemment bénéficié d’une subvention européenne de 6 millions d’euros. Ancien directeur du neurocentre Magendie, à Bordeaux, Pier Vincenzo Piazza est le fondateur d’Aelis Farma. « Durant mes années de recherche j’ai développé une nouvelle classe de médicaments ayant un mécanisme innovant, raconte-t-il. Pour présenter simplement les choses, les maladies sont dues à deux facteurs : d’abord, à un système biologique qui ne fonctionne pas assez c’est-à-dire hypoactif, sujet sur lequel la recherche est assez douée. Ensuite, à l’inverse, certains systèmes fonctionnent trop, et sont hyperactifs. Les molécules utilisées alors, dites antagonistes, n’existent pas dans la nature et sont donc artificielles. On arrive à bloquer un système qui fonctionne trop mais cela crée d’autres pathologies, avec de nombreux effets indésirables. » Aelis Farma base sa recherche sur un mécanisme, une molécule que le cerveau utilise lui-même pour réguler un système hyperactif. « A la place de bloquer complètement le système, les médicaments inhibiteurs que nous développons permettent de ne bloquer que l’activité pathologique. »« C’est une reconnaissance pour nous » Aujourd’hui la biotech compte deux candidats-médicaments en développement. Le premier évoqué précédemment, baptisé AEF0117 et qui lutte contre les effets liés au cannabis, est en phase d’essais cliniques aux Etats-Unis. Le second qui concerne les déficits cognitifs, entrera en phase clinique avant l’été 2021. « A terme, nous espérons que le médicament augmentera significativement les capacités d’apprentissage de personnes atteintes de Trisomie 21, se réjouit Pier Vincenzo Piazza. Cela leur permettrait de trouver un emploi plus qualifié par exemple, de développer une plus grande indépendance. » Après avoir répondu à un appel d’offres de la Commission Européenne, dans le cadre du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020, Aelis Farma a décroché il y a peu 6 millions d’euros pour son projet Icod (Improving Cognition in Down Syndrom). Cette somme lui permettra de financer le une partie du développement clinique de son candidat-médicament. « C’est une reconnaissance pour nous. Mais le coût de développement d’un médicament est très variable, au minimum entre 50 et 100 millions d’euros, je pense. »Des essais cliniques à Barcelone Le projet Icod est codéveloppé et coordonné par le professeur Rafael de la Torre Fornell, à l’Institut de recherche médicale de l’hôpital del Mar, à Barcelone. « C’est l’un des experts mondiaux de la Trisomie 21, précise Pier Vincenzo Piazza. C’est à Barcelone que nous réaliserons dès les prochains mois les quatre phases I, sur une centaine de participants. Cela prendra entre un an et demi et deux ans. » La phase II sera ensuite enclenchée durant près de 24 mois, dans cinq centres cliniques en Espagne, en Italie et en France, et 130 personnes atteintes de Trisomie 21 y participeront. Dans l’Hexagone ce sont l’Institut Jérôme Lejeune de Paris, et le CHU de Saint-Etienne qui accueilleront les essais. « Puis ce sera la phase III, avant une éventuelle commercialisation si les essais se déroulent comme prévus », énumère le fondateur de la biotech. Aelis Farma espère pouvoir commercialiser son médicament d'ici à 2027. Aelis FarmaBasée à Bordeaux12 salariésCA : n. c. www.aelisfarma.com

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