Art en ligne : KazoArt cède ses actifs à son concurrent Rise Art - Premium

C’est une page qui se tourne, bientôt définitivement, pour KazoArt. L’entreprise bordelaise créée il y a huit ans, est spécialisée dans la vente d'œuvres d’art en ligne. Après une année 2020 rentable, boostée par la pandémie et les épisodes de confinement, la société avait continué à développer son volume d’affaires… Sans pour autant trouver son équilibre économique, malgré un pivot vers le marché BtoB, enclenché post-Covid. « L’année dernière, notre volume d’affaires était de 2 millions d’euros, contre 1,3 million d’euros en 2020, précise Mathilde Le Roy, fondatrice de KazoArt. Et le BtoB a représenté 25% de notre activité en 2022. » Un relais de croissance non-négligeable, car le panier moyen des entreprises clientes, qui commandaient des œuvres en leasing, était de 5.000 euros, contre 1.000 pour le BtoC. « Les marges étaient également plus intéressantes, et la concurrence n’était pas très marquée, reprend Mathilde Le Roy. Alors que sur le marché des particuliers, il faut le dire, la concurrence était extrêmement forte à l’international. De très gros acteurs ont levé beaucoup d’argent en 2020 et 2021, et ont donc engrangé des budgets d’acquisition faramineux. » KazoArt aura, de son côté, levé à deux reprises des fonds pour un montant total de 1,5 million d’euros (dernière levée en 2018), et compte 1.200 artistes et 60.000 œuvres à son catalogue. Elle s'était même, un temps, tournée vers les NFT. Les efforts de la startup n’auront finalement pas payé. En 2022, l’entrepreneuse a cherché des partenaires financiers « plutôt dans une optique de rachat », mais la situation financière de KazoArt et son niveau d’endettement, notamment lié au PGE (prêt garanti par l’Etat) à rembourser, ont freiné les potentiels repreneurs. En début d’année 2023, l’entreprise est entrée en procédure de pré pack cession. Une disposition confidentielle, non-publiée au Tribunal de commerce, qui consiste à confier la recherche d’un repreneur à un administrateur judiciaire. « L’avantage de cette procédure, c’est que la phase de redressement judiciaire - un passage obligé - est relativement courte, commente notre interlocutrice. On enchaîne très vite vers la cession des actifs. Une entreprise en redressement a quand même un certain nombre de freins dans son activité - toutes les dépenses doivent passer par un administrateur, et ça a des conséquences en termes d’image. » Il y a peu, la liquidation judicaire a été prononcée.Six des huit salariés maintenus en poste Cette procédure a permis à KazoArt d’avoir deux offres de reprise sérieuses. Dont celle de Rise Art, finalement retenue. Cette entreprise londonienne fondée en 2011, « alter ego anglais » de KazoArt, déploie son activité au Royaume-Uni et en Amérique du nord. « Il y a une complémentarité géographique, car ils n’ont pas du tout d’opérateurs en France et en Europe. D’où l’intégration de KazoArt - ils avaient besoin de notre activité et de nos équipes, élément qui n’était pas forcément le cas avec le second repreneur potentiel, français. » Six des huit salariés de l'entreprise girondine restent donc au sein de la structure. La marque, elle, perdurera pendant quelques mois avant de migrer entièrement vers Rise Art. De son côté, Mathilde Le Roy accompagnera sur une courte période les équipes de Rise Art, comme « advisor », pour faciliter la passation. Puis l’entrepreneuse, récemment élue au board de French Tech Bordeaux évoluera « vers de nouveaux horizons ». « Dans un secteur qui n’a rien à voir, la lutte contre le changement climatique - toujours dans la tech -, esquisse l’intéressée. Je mène des discussions pour cofonder une structure, mais c’est encore très embryonnaire. »KazoArtFondée en 2015Basée à Bordeaux8 salariésCA : n. c.

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