France 2030 : Abyssa accompagné pour cartographier les fonds marins - Premium

Un pas de plus pour la société Abyssa depuis ses locaux à Anglet. La société spécialisée dans l’exploration sous-marine à base de drones, vient d’obtenir un financement de 800.000 euros du plan d’investissement France 2030 du gouvernement pour les entreprises innovantes. Un sacré chemin pour la société, qui ne fête officiellement que ses quatre ans, même si cela faisait longtemps que les trois associés travaillent sur le sujet. Aux manettes : Jean-Marc Sornin, le président ainsi que Michel Colinet, directeur général délégué à l'établissement de la stratégie commerciale et du développement et Jean-Damien Bergeron, directeur des opérations. À l’époque collègues dans une autre entreprise, ils s’intéressent déjà à l’exploration sous-marine quand un appel à projets sur l’innovation poussé par le ministre de l’époque Arnaud Montebourg voit le jour. Parmi les sujets couverts : la connaissance des grands fonds. De quoi lancer l’idée d’une exploration sous-marine à base de drones. « Toute cette partie en dessous de 500 mètres de profondeur représente 98% de l’océan, et sa connaissance n’est vraiment que très ponctuelle », précise Michel Colinet. Alors les trois collègues ont voulu développer une méthode pour aller explorer plus profondément. « On a surtout eu l'idée de développer des outils capables de cartographier les grands fonds au travers d'une méthode qui pourrait être disruptive par rapport à ce qu'on peut faire aujourd'hui », détaille-t-il. Alors qu’aujourd’hui, ce sont des bateaux qui cartographient depuis la surface via des capteurs, eux ont imaginé des drones qui puissent plonger au plus profond pour cartographier de manière plus précise les fonds marins. Et plutôt qu’un seul drone, ils ont développé un modèle de flotte de drones autour de robots sous-marins autonomes (autonomous underwater vehicule : AUV), un principal « maitre » multicapteur et plusieurs petits « suiveurs » monocapteurs qui ne se réfèrent qu’à l’AUV maitre.Une aide de l'état... et une levée de fonds ? Le projet séduit, si bien qu’ils remportent en 2014, le prix mondial de l’innovation. Une récompense qui permet de passer à la deuxième phase du développement de leur projet. Ils s'entourent de deux sociétés, une à Toulon, l’autre à Lorient pour concevoir leur flotte de drones multi-capteurs. Après trois ans de travail collaboratif, la société Abyssa est née. Plus récemment, cette dernière a donc postulé à un financement de Bpifrance., et vient donc de recevoir la confirmation d’une subvention « pouvant aller jusqu'à 870.000 euros », dans le cadre du programme e-demo. Un financement qui va permettre de poursuivre ce développement qui prend évidemment du temps. « Ça va nous permettre d’établir notre cahier des charges concernant les AUV et réaliser les campagnes d’essais autant pour les « maîtres » que les « suiveurs » et la flotte entière », explique Michel Colinet. En parallèle de cet accompagnement, Abyssa veut boucler sa deuxième levée de fonds d’ici la fin de l’été. Objectif : atteindre les deux ou trois millions d’euros, de quoi permettre de louer le matériel afin de développer leur activité. Il faut dire que ce matériel est très cher dans ce domaine. « Un drone AUV maître coûte entre 5 et 10 millions d’euros », précise Michel Colinet. Une première levée de fonds bouclée en 2020 avait permis de récolter un million d’euros. Sept investisseurs étaient entrés lors de ce tour de table, rejoints par deux autres en 2022. « Ce sont des chefs d’entreprise en rapport avec le monde maritime » explique Jean-Marc Sornin. Reste qu’Abyssa n’a pas attendu d’avoir son propre matériel pour réaliser ses premières missions. En utilisant du matériel de location, ils ont réalisé deux expéditions, dont la dernière en Corse pour le compte du Parc Marin du Cap Corse et de l’Agriate avec l’Office Français de la Biodiversité. Une mission réalisée avec un seul drone AUV maitre qu’ils ont envoyé jusqu’à 3.000 mètres de profondeur sur deux monts sous-marins. Abyssa poursuit sa stratégie d’emmener plus profondément ces appareils pour obtenir davantage de données cartographiques. « Notre deuxième rupture, c’est la multiplication avec la flotte. » Ainsi, sur cette mission de Corse, « on a pu cartographier environ un tiers ou un quart du mont, si on avait eu toute notre flotte, on aurait tout couvert », explique Jean-Marc Sornin.Passer de sept à 40 salariés Sur l’exemple de cette mission, le marché de l’exploration sous-marine est relativement public, avec des parcs naturels marins, et d’autres acteurs intéressés « dans la connaissance de richesses potentielles qui porte sur les fonds des océans ». Des missions à des fins environnementales d’une part. « On voit des écosystèmes, des poissons, des baleines, mais on voit aussi ce qu’on ne veut pas voir, des machines à laver, des bouteilles », détaille Michel Colinet. Mais les missions ont aussi des intérêts économiques pour certains acteurs. En effet, si la France a fait le choix de ne pas exploiter les ressources sous-marines, d’autres pays comme la Norvège se sont positionnés pour. Pour se développer à l’étranger, Abyssa a d’ailleurs créé deux sociétés, une dans le Pacifique, l’autre en Calédonie. Sur ce marché de l’exploration sous-marine, Abyssa n’est pas seule. « On a un concurrent établi en Norvège, un Américain, et en tout, ils sont entre sept et huit », détaille Jean-Marc Sornin. Une manière selon lui de crédibiliser le marché. Des concurrents dont la société se différencie notamment par la logistique. « Nos concurrents potentiels sont aujourd'hui des sociétés qui ont leurs propres bateaux et qui ont leur propre AUV de type master et donc cet AUV ne bouge qu'avec le bateau », détaille Michel Colinet. « Donc si le bateau est en mer du Nord et qu'ils veulent travailler au Brésil, là-bas, c'est le bateau et l’AUV qui doivent transiter. » Abyssa revendique une solution avec l’AUV transporté par container. Une différenciation accrue par l’offre de valeur qu’ils veulent apporter avec la flotte d’AUV qui permet une meilleure cartographie, plus rapide des fonds marins. Sur le long terme, la société basée à Olatu Leku à Anglet aimerait posséder au moins une flotte basée ici au Pays basque, et deux autres dans les entreprises ouvertes à l’étranger. Actuellement, sept personnes travaillent pour le compte d’Abyssa. La société aimerait atteindre les quarante à cinquante salariés d’ici deux ans. D’ici la fin de l’année, Abyssa aimerait avoir embauché entre quatre et cinq personnes. AbyssaCréée en 2019OLATU Business Innovation Center, 100 Av. de l'Adour, 64600 Anglet, France7 salariésCA : 1 million d'euros depuis 2019

France 2030 : Abyssa accompagné pour cartographier les fonds marins - Premium

Assises de l'Économie de la Mer : « Une grande première pour ...

Semaine de l'industrie : la 13e édition se tiendra en novemb ...

Découvrez les membres du comité de pilotage de Résolution en ...

La French Tech Pau Béarn consacre une conférence au manageme ...

Découvrez le programme des Rencontres de l'e-tourisme 2024

Pau : le Festival des Transitions mettra l’urbanisme et la d ...

Le Congrès international du tourisme sportif revient à Pau

Cette année, le symposium NextSpace ira « to the Moon and ba ...

En images : Placéco fait sa rentrée, 600 personnes au Palais des Congrès de Bordeaux

Pourquoi Laruns a racheté le Petit Train d’Artouste

DigitÉco #12 : souveraineté des données, comment accélérer ?

ESS : Comment Util'Eco valorise le matériel informatique usagé

Comment Marboré a gagné son indépendance

Lacq : m2i veut faire passer ses phéromones de synthèse « à une autre échelle »

DigitÉco #11 : votre IA, open source ou propriétaire ?