Topaketa : revivez l’interview de Nicolas Bobet (Ramsay Santé) - Premium

Ce mercredi 29 mai, Placéco Pays basque organisait son onzième Topaketa. Comme chaque mois, nous recevions un invité devant nos adhérents. Ainsi, pour clore ce mois de mai, Placéco a reçu Nicolas Bobet, responsable Nouvelle-Aquitaine du groupe Ramsay Santé. Un groupe médical qui regroupe au Pays basque les cliniques Belharra (Bayonne), Aguiléra (Biarritz), ainsi que le centre de cardiologie du Pays basque (Bayonne). L’occasion de revenir avec lui sur l’actualité brûlante qui concernait les cliniques privées, à savoir, le mouvement de grève annoncé au début du mois de mai, avant d’être finalement interrompu suite à des discussions avec le gouvernement. De cette actualité, l’occasion était de décrypter le modèle économique de ces établissements de santé, et leur stratégie pour assurer leur pérennité. Extraits. Il y a quelques jours, vous annonciez la suspension d’un mouvement de grève qui devait avoir lieu début juin, mais pourquoi aviez-vous à l’époque appelé à cette mobilisation ?Je pense que la réponse à cette question est liée au business model de nos établissements de santé. Et je pense que c'est intéressant de commencer par ça. Il y a plein d'idées reçues sur comment fonctionne un établissement de santé privé. Dans le privé, à peu près 80/90% de notre chiffre d'affaires est lié à une somme de séjours multipliée par un prix de séjour. Ce qu’on appelle un séjour, c'est une pathologie, donc une prothèse de hanche, un accouchement, une séance de chimiothérapie malheureusement, un passage aux urgences, etc. Chaque type de séjour a un prix qui est fixé de façon unilatérale par le gouvernement. Donc notre secteur d'activité ne fixe pas 80 % de ses prix et sur cette partie-là, on a interdiction de faire des dépassements d'honoraires. Les 10/15 % de notre chiffre d'affaires restant sont principalement des recettes hôtelières : la chambre particulière, et ça, c'est payé principalement par nos mutuelles.Justement, la grève portait sur la rémunération de ces actes ?Oui. Le gouvernement avait décidé de façon unilatérale que les prix du secteur privé augmenteraient de 0,3 % à compter du 1ᵉʳ mars. Avec une inflation à 2,5%, ça veut dire qu'on avait une baisse des prix. Et donc si on ne changeait rien, ça entraînait une baisse de notre chiffre d'affaires, et avec une activité constante, on perdait des marges. Pour vous donner l'idée, la clinique Belharra, c'est 50 millions d'euros de chiffre d'affaires. Donc si on parle de ces 40 millions l'année dernière [ndlr, sur les 80/90% fixés par le gouvernement], ça nous fait un résultat net de 250.000 euros. Donc avec seulement 0,3% de hausse, ça fait une baisse de chiffre d'affaires et donc des pertes. Au niveau de toute la France, c'était 60% des établissements de santé privés qui allaient devenir déficitaires. Dans le même temps, dans le public, l’augmentation des actes était de 4,3% ce qui a rajouté une couche d’énervement.Finalement, le préavis de grève a été levé, pourquoi ?Après un mois de protestations, de médiatisation, de négociations, on a obtenu des garanties sur le fait qu’une partie de l'écart serait couverte. Donc à ce jour, je ne sais pas exactement à quel niveau se situe cet écart. Dans les estimations, on est sans doute autour de 2 ou 2,5%, ce qui veut dire que ça couvre l'inflation. La profession a donc décidé de suspendre son mouvement le temps d'avoir des clarifications et de voir comment ça allait tourner.Ça pose la question du modèle économique, ça veut dire qu’il y a des activités qui ne sont pas du tout rentables ?Ça dépend des actes. On a certains actes de chirurgie programmés à l'avance, qui vont très vite, par exemple la cataracte, l'orthopédie, qui sont rentables. Mais dès que nous faisons, comme c’est le cas dans nos cliniques, de l'activité de médecin, de cancer, l'activité d'urgence, et des activités non-programmées, elles génèrent de très faibles marges.« Je considère que nous sommes des établissements de santé pour rendre un service public de santé » C’est très cynique, mais en tant que chef d’entreprise, est-ce que vous n’auriez pas intérêt à arrêter ces activités non-rentables ?Ca aurait été l'une des conséquences possibles, si les 0,3% d'augmentation avaient été maintenus. Moi, je considère que nous sommes des établissements de santé pour rendre un service public de santé. Et donc on ne doit pas trier les patients, on doit apporter un vrai service médical, on doit investir, on veut avoir la meilleure qualité possible. Je n’ai jamais fait le choix d'arrêter des activités et j'espère ne jamais le faire.Vous avez des activités en commun avec l’hôpital public, comment se différencier ?On se différencie parfois sur le matériel. Par exemple en neurologie, aujourd'hui, l'hôpital de Bayonne a un robot chirurgical. À Belharra, il n'y en avait pas, on en aura un cet été. En orthopédie, à Aguiléra, il y a un robot chirurgical qui est arrivé il y a un mois et qui sera mis en service dans les prochaines semaines. Il n'y en a nulle part ailleurs dans le Sud-ouest. On essaie aussi de se différencier sur des labellisations, en attirant des médecins, on essaie de recruter les meilleurs.Comment justement être attractif pour attirer des médecins ? Comment s’engage le groupe Ramsay en matière de RSE ici ? Il y a plusieurs aspects. En environnement, on est assez précurseur. C'est assez technique, mais quand on fait de la chirurgie, on utilise des gaz d'anesthésie et certains gaz sont parmi les plus importants pollueurs en gaz à effet de serre. Et donc on s'est engagé fortement à la réduction de ces gaz à effet de serre par exemple. Ensuite, nous avons des panneaux solaires qui permettent de chauffer l’eau jusqu’à 15 degrés, ensuite le reste est chauffé de façon classique. On a également un énorme plan vélo. Sur le plan social, malheureusement le salaire, on n’a pas une énorme marge de manœuvre. Mais on essaie de travailler sur d’autres sujets comme l’organisation et le planning. C'est-à-dire que dans nos blocs aujourd'hui, on va avoir des salariés qui ne travaillent que trois jours par semaine. Alors, ça fait des plus grosses journées, mais ça répond à une vraie demande de la part de nos salariés de moins venir sur site. Car forcément, l'immobilier étant très cher, une partie de nos salariés n'habite pas juste à côté. Donc on réfléchit en permanence pour que nos organisations s'ajustent aux besoins de nos salariés. Par ailleurs, on a la maternité qui est labellisée THE, très haute qualité environnementale, etc.

Topaketa : revivez l’interview de Nicolas Bobet (Ramsay Santé) - Premium

Assises de l'Économie de la Mer : « Une grande première pour ...

Semaine de l'industrie : la 13e édition se tiendra en novemb ...

Découvrez les membres du comité de pilotage de Résolution en ...

RSE: pourquoi le Village des Métiers et Résolution font salo ...

Résolution Béarn : découvrez le programme de la plénière d’o ...

Venez échanger avec Christelle Bonnemason-Carrère ce mercred ...

La CCLO consacre une table ronde à la conformité

La French Tech Pau Béarn consacre une conférence au manageme ...

VIDEO - Le premier salon Résolution Béarn dévoile son programme !

Le Medef Béarn et Soule élit sa première présidente

Edtech : Kidaïa accélère et invente un nouveau modèle économique

Digiteco #13 : Les technologies immersives au service de la formation, promesses et freins

En images : Placéco fait sa rentrée, 600 personnes au Palais des Congrès de Bordeaux

Pourquoi Laruns a racheté le Petit Train d’Artouste

DigitÉco #12 : souveraineté des données, comment accélérer ?