La Région lance son programme « Usine du futur » pour les coopératives agricoles
Cette année, la Région va soutenir les coopératives néoaquitaines via un appel à manifestation d'intérêt. Crédits : MB
Depuis Paris, Alain Rousset a présenté plusieurs actions pour soutenir l’agriculture néoaquitaine – notamment sur le renouvellement des générations et sur le soutien aux coopératives agricoles. Mais le président de Région ne veut pas opposer transition agroenvironnementale, revenus et compétitivité.
« Faire de la Nouvelle-Aquitaine la première région écoresponsable de France ». Lors de sa visite au salon de l’agriculture de Paris, le président de région Alain Rousset a présenté ses ambitions agricoles et environnementales. Des ambitions qui seront concrétisées par plusieurs actions issues de la feuille de route Néo Terra, dont la deuxième version sera déployée cette année. « La stratégie ne peut passer que par une mobilisation au plus près de chaque agriculteur », a martelé Alain Rousset. Y compris en mobilisant les nouvelles générations et les lycées agricoles. Car pour le président de Région, ces derniers doivent arriver à un diplôme « bac+3 » ou « bac+4 ». « Il faut faire de ces établissements des universités de proximité. Aujourd’hui nous sommes déjà à bac+2, il faut pousser un ou deux ans supplémentaires. » Pour que l’agriculture de demain ait ainsi les compétences scientifiques pour s’adapter au climat et aux exigences sociétales. Dans le bien-être animal, l’agronomie ou encore l’assolement.
Car dans un an, avec le renouvellement de la politique agricole commune (PAC), la Région obtiendra la responsabilité « pleine et entière » des sujets de renouvellement des générations, et de l’accompagnement aux agriculteurs et aux entreprises du secteur. « Nous le regrettons mais toute la partie transition, notamment l’accompagnement sur l’agriculture biologique ou les MAE [NDLR, mesures agro-environnementales], sera gérée par l’Etat. Nous verrons donc de quelle manière nous pourrons travailler ensemble pour être malgré tout des acteurs dans ce domaine », a détaillé Jean-Pierre Raynaud, vice-président de région en charge de l'agriculture.
Doublier le budget pout l'accompagnement
Concernant le renouvellement des générations, « défi très important », la Nouvelle-Aquitaine doublera l’année prochaine son intervention. Passant de 17 à 30 millions d’euros, le budget permettra ainsi d’accélérer sur les dispositifs d’accompagnement. « À destination des personnes issues du milieu agricole, mais aussi pour être attractif et attirer des profils hors cadre familial ou en reconversion professionnelle », a poursuivit Jean-Pierre Raynaud. Un levier pour aider notamment les personnes âgées de 40 ans et plus, qui n’entrent pas, aujourd’hui, dans les dispositifs d’accompagnement.
Un AMI ouvert aux coopératives
Autre démarche, déployée, elle, dès cette année : Néocoop. Une déclinaison de la démarche « Usine du futur » pour les coopératives agricoles de Nouvelle-Aquitaine. Avec un budget de 700.000 euros, l’objectif sera « d’allier demande sociétale de relocalisation et enjeu de souveraineté de nos entreprises », précise la Région. Pour aider ces coopératives à « repenser leur activité, leur politique, leurs choix […], leur adaptation aux circuits courts ou leur transition agroenvironnementale ». 25 structures bénéficieront de ce soutien financé par la Région, via un appel à manifestation d’intérêt ouvert jusqu’au 10 mai prochain. Deux critères sont établis pour pouvoir candidater : compter moins de 249 salariés, et réaliser un chiffre d’affaires inférieur ou égal à 50 millions d’euros. En quatre étapes, l’accompagnement abordera des domaines tels que la sortie des pesticides de synthèse, l’adaptation au changement climatique ou l’alimentation durable. Car, a conclu Alain Rousset, « la transition agroécologique ne doit pas être opposée aux revenus ou à la compétitivité de l’agriculture ».