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La Nouvelle-Aquitaine est la quatrième région consommatrice d’énergie

Écosystème
lundi 16 septembre 2024

L'usine Smurfit Kappa de Biganos fait partie de l'industrie du bois, papier, carton consommatrice de bois. Crédit : Smurfit Kappa

L'industrie néoaquitaine est la quatrième industrie régionale consommatrice de France. Comme au niveau national, elle dépend principalement de l'électricité et du gaz. Du fait de la structure de l'économie néoaquitaine, c'est le secteur du papier et carton qui est le plus gourmand en énergie.

Les chiffres de l'Insee sont tombés en septembre. Ils permettent d'avoir une photographie de la consommation énergétique des entreprises régionales et d'en comprendre la composition. La Nouvelle-Aquitaine est la quatrième région consommatrice d'énergie, derrière les Hauts-de-France, la région Grand-Est et l'Auvergne-Rhône-Alpes. Elle consomme 2,6 millions de tonnes équivalent pétrole (tep), soit 10% de la consommation française.

Les industries néoaquitaines utilisent surtout de l'électricité et du gaz mais aussi de la « liqueur noire », un détritus de l'industrie papetière. Selon l'Insee, qui se base sur une de ses études datant de 2021, l'industrie de Nouvelle-Aquitaine utilise comme énergie l'électricité à 28% et le gaz à 21%. Ces deux principales sources d’énergie sont utilisées en Nouvelle-Aquitaine de manière moins intensive qu’au niveau national : 49% du total des énergies consommées contre 72% au niveau national. Qui consomme le plus ces énergies ? Les secteurs dépendent de la structure de l'économie régionale. En conséquence, l'industrie alimentaire est la première consommatrice d'énergie (électricité+gaz) car elle représente 87% du total régional. Viennent ensuite la métallurgie (77% de ces entreprises dépendent de l’électricité), la fabrication d’autres produits minéraux non métalliques (62%) et, dans une moindre mesure, les industries du travail du bois et de la chimie (40% et 55%).

Le bois consomme du bois

Néanmoins, si on prend pour données de base toutes les énergies confondues, c'est l'industrie du papier et du carton qui passe sur le podium de la consommation car elle consomme de la « liqueur noire », un résidu de l'industrie papetière. Cette source d'énergie au nom poétique représente 19% de l'énergie utilisée en Nouvelle-Aquitaine. La raison est structurelle à l'économie régionale et l'industrie papetière produit ce résidu et l'utilise ensuite. Le bois fait aussi partie des sources d'énergie utilisées dans la région mais ne représente que 10% de la consommation. « Le bois compose plus de la moitié des consommations à usage énergétique des industries du travail du bois et 11% pour les industries papier-carton. Il reste marginal dans les autres industries », analyse l'Insee.
Il est intéressant de noter que « 80.100 salariés travaillent dans un secteur industriel parmi les cinq les plus consommateurs ou dans la métallurgie. Ainsi, 5,9% des salariés néo-aquitains des secteurs marchands néo-aquitains travaillent dans ces six secteurs, une part un peu plus élevée qu’en France (4,7%) », poursuivent les analystes.

Un suivi par l'Etat

L'objectif régional et national est de diminuer cette consommation pour abaisser l'émission de gaz à effet de serre. À l’horizon 2030, l’objectif est de réduire de 55% les émissions industrielles nettes françaises par rapport à l’année 1990. L'Insee détaille que pour la Nouvelle-Aquitaine, « les émissions doivent baisser de 3,3 MtCO2eq dans l’industrie, ce qui en fait l’objectif de réduction le plus important après le transport, à hauteur de 18% de l’effort de réduction régional ».
Les entreprises planchent déjà sur un plan de bataille par divers procédés possibles, notamment utiliser des sources d'énergie décarbonées, voire carrément changer de procédés. Cela pose alors la question de la maturité des filières d'énergie décarbonées. Parmi les cinquante sites nationaux les plus émetteurs de gaz à effet de serre accompagnés par la DGE (Direction générale des entreprises), un site est présent en Nouvelle-Aquitaine : les cimenteries Calcia à Bussac-Forêt (Charente-Maritime), et une cinquantaine de sites régionaux font l’objet d’un suivi particulier des services de l’État en région.

Pour aller plus loinDécarbonation : comment vont être investis les 65 millions d’euros d’Heidelberg Materials à la cimenterie Calcia de Bussac-Forêt ?

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