Hausse de l’imposition des entreprises : « on ne veut pas être la variable d’ajustement » - Premium

Ce mardi matin, la Chambre de commerce et de l’industrie Bayonne Pays basque organisait son traditionnel point économique semestriel. Ainsi, après une première recontextualisation macroéconomique nationale orientée sur « une baisse générale de l’inflation » et une croissance du troisième trimestre « en baisse de 0,1% » le président de la CCI, André Garetta, a déroulé les résultats de l’enquête réalisée entre le 9 et le 12 janvier auprès des entrepreneurs de la région. A cette occasion, 4.240 entreprises de Nouvelle-Aquitaine ont répondu, dont 211 en provenance du Pays basque. Le Pays basque se démarque par un nombre de recrutements hors intérim en hausse de 0,5%, contre -1,5% au niveau régional. Ainsi les effectifs salariés et la masse salariale ont augmenté entre les derniers trimestres de 2022 et de 2023. Quant au taux de chômage, il se stabilise à 6% au Pays basque. En ce qui concerne le climat des affaires, de manière globale, près d’un quart des dirigeants n'est pas satisfait de la situation globale de son entreprise. Si on rentre dans le détail, « le secteur industriel a dégagé de meilleurs résultats en chiffre d’affaires en 2023, malgré des carnets de commandes moins fournis, désormais avec une visibilité réduite », explique André Garetta. « Ce contexte inflationniste amène les industriels à rogner leurs marges, avec des paiements de clients tardifs ce qui entraîne une inquiétude pour la suite ». Reste que 36% d’entre eux envisagent d’investir au premier semestre 2024. Autre secteur qui suscite l’inquiétude, celui du BTP. « De vraies incertitudes se dessinent, le secteur va continuer de fonctionner au ralenti avec de faibles projets d’investissements » souligne le président de la CCI Bayonne Pays basque. « La réduction des marges et l’allongement du délai moyen de paiement perturbent le niveau de trésorerie. » Ainsi, seuls 18% envisagent d’investir lors de ce premier semestre. Enfin, le commerce a subi de lourdes difficultés. « C’est le secteur où le chiffre d’affaires régresse le plus » analyse André Garreta. « Il y a moins de demande et les commerçants se sentent très impactés par l’inflation ».Enfin, si le nombre d’entreprises en procédure collective augmente de 60% entre 2022 et 2023, celui des défaillances ralentit. Le nombre de radiations diminue de 10%, de même que le nombre d'immatriculations, de 9%. Le solde net reste donc positif avec 429 entreprises sur le territoire Pays basque.Dernier critère surveillé, celui de la confiance en l’avenir. Ce semestre encore, seules 36% des entreprises ont un avis favorable. Prêts à se mobiliserMais en marge des chiffres, le président de la CCI Bayonne Pays basque a également réagi aux orientations budgétaires dévoilées ce samedi par l’Agglomération Pays basque. « Je serai particulièrement attentif sur les décisions locales sur la fiscalité des entreprises », a-t-il lancé. « Ceux qui créent de la richesse et des emplois ne peuvent pas être systématiquement la variable d’ajustement des budgets des collectivités, sans contrepartie de service » Il a ainsi encouragé la CAPB à ne pas augmenter les taxes et impôts des sociétés, comme elle le prévoit dans ses orientations budgétaires, mais plutôt de trouver des alternatives. « Dans toute collectivité, comme la nôtre d’ailleurs, vous pouvez créer de la ressource en faisant des économies », a-t-il suggéré, avant d’ironiser plus tard : « on peut aussi leur indiquer gratuitement où faire des économies ». Il a également appelé à la « contractualisation avec l’ensemble des chambres consulaires pour éviter les doublons » car « il y a des institutions qui ont des compétences aussi en matière d’économie ». Il ajoute que certains chefs d’entreprises seraient « prêts à se mobiliser » si le budget qui sera voté le 23 mars prochain confirme la hausse de la fiscalité. « On va d’abord se concerter avec les organisations syndicales puis décider ce qu'on fera », s’est-il projeté.

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