Bordeaux Technowest décolle vers une « année charnière » - Premium

« Quand je suis arrivé en 2003, nous étions 5, dans 100 m², avec 350.000 euros de budget. Aujourd’hui, nous gérons 11.000 m² d’espaces dédiés aux entreprises et nous sommes 27, pour un budget de près de 3 millions d’euros », attaque François Baffou, directeur général de Bordeaux Technowest. La technopole dressait mercredi les grandes lignes d’une année 2023 considérée comme « charnière » dans son histoire. Avec, en guise de hors d’œuvre, la formalisation d’une convention de partenariat avec l’association Defense Angels, dont les 60 business angels cherchent à prendre des participations dans des startups développant des technologies souveraines, aux applications duales (à la fois militaires et civiles). « Vous êtes au bon endroit », a salué Stéphane Delpeyrat, président de Bordeaux Technowest. Ce nouveau partenariat rappelle et souligne en effet les racines de Bordeaux Technowest, historiquement centrée sur le soutien aux entreprises de la filière aéronautique spatial défense (ASD), avant un mouvement de diversification qui l’a amenée à essaimer sur toute la Métropole, et jusqu’à Libourne. Un développement qui n’a pas été sans susciter quelques interrogations, voire quelques « jalousies », auxquelles la technopole se fait un plaisir de répondre en soulignant une forme de retour aux sources. « Nous avons une très forte reprise sur le secteur ASD, avec cinq projets d’implantation industrielle de très bon niveau dans la zone Aéroparc. Et nous sommes vraiment en train de passer un cap sur le spatial », se félicite François Baffou. Technowest organisera par ailleurs en octobre une nouvelle édition de son événement annuel dédié à la filière drone, l’UAV Show, et vient de renforcer les capacités de son centre d’essai dédié, le CESA, avec un couloir de vol « grande élongation » (longue distance) au départ d’Hourtin.Deux ouvertures en 2023Attendu pour le mois de septembre, le nouveau siège de Bordeaux Technowest devrait contribuer à renforcer cet ancrage. Baptisé le Cockpit, et développé par Quartus au sein d’un programme immobilier de 11.000 m² financé par Groupama, il réserve 6.500 m² à la Technopole, qui y transférera son siège et l’ensemble de ses activités d’accompagnement dédiées aux jeunes pousses de la filière ASD. Au programme : une volière pour drones, un amphithéâtre rétractable de 200 places, des terrasses végétalisées donnant sur l’aéroport et des surfaces partagées entre bureaux et ateliers. « À moins de six mois de l’ouverture, nous sommes à 80% de remplissage sur les 3.300 m² de l’hôtel d’entreprise. La pépinière et l’incubateur ont déjà fait le plein », indique François Baffou. En tant que locataire du site, la technopole a en effet un enjeu de remplissage, au-delà des 1.500 m² qu’elle occupera directement : « nous n’avons pas de financement public sur le fonctionnement du Cockpit », précise le directeur général. Bordeaux Technowest poursuit par ailleurs son maillage territorial. Après l’ouverture d’un site au sein du Grand port maritime de Bordeaux, la technopole se prépare à investir d’ici le mois de septembre les 7.000 m² laissés vacants par le départ des activités de Lafon (groupe Madic) de Bassens vers Saint-André-de-Cubzac, pour y héberger des entreprises à dimension productive de l’économie circulaire ou de la chimie verte. « On ne va pas le remplir tout de suite, mais Circouleur va déjà prendre 1.000m² », révèle François Baffou. De quoi soutenir la reprise déjà amorcée en 2022, année pendant laquelle Bordeaux Technowest indique avoir hébergé 120 entreprises tout en prodiguant ses services d’accompagnement à 84 startups, dont 28 nouvelles entrantes. Renforcer l’open innovationAu-delà des m² ou de son fonds d’amorçage Techno’Start, doté de 1,7 million d’euros, la technopole souligne aussi la qualité des relations qu’elle entretient avec les grands groupes présents en Gironde, et sa capacité à accompagner ses derniers dans leurs démarches d’open innovation. Entre 2021 et 2022, la technopole estime ainsi avoir intermédié 1,7 million d’euros de contrats pour les startups qu’elle accompagne, en ayant par exemple permis à Delfox (IA) ou Touch Sensity de faire leur entrée chez ArianeGroup. De quoi motiver un renversement des rôles entre le donneur d’ordre et le sourceur de startups : plutôt que de simplement présenter son catalogue de jeunes pousses à ses partenaires, la technopole propose désormais une intervention plus intégrée. « On va aller plus loin, présenter notre feuille de route à Technowest pour qu’ils nous aident à identifier des startups en région », explique Philippe Briant, directeur de la division recherche et technologie d’ArianeGroup. Même son de cloche du côté de Keolis, qui compte sur les équipes de la technopole pour mener à bien les engagements en matière d’innovation conclus dans le cadre de la nouvelle délégation de service public métropolitaine, avec une enveloppe de 10 millions d’euros sur 8 ans. « Nous sommes intégrés dans la stratégie et dans l’équipe pilote, c’est une logique qu’on souhaiterait développer avec d’autres industriels », confie François Baffou.

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