Bordeaux Métropole : « On reste une collectivité d’investissement » Christine Bost - Premium

Même si le contexte n’est pas encore totalement éclairci, après la censure du premier projet de loi de finances, le cadre budgétaire dans lequel évoluera Bordeaux Métropole en 2025 est relativement connu, avec une quarantaine de millions d’euros d’économies à trouver, dues « aux ponctions et ressources en moins ». Mais la présidente Christine Bost le rappelle, Bordeaux Métropole s’appuie sur un budget annuel de quelque deux milliards d’euros et ceci « n’est donc en proportion pas insurmontable, en optimisant on y arrivera de façon relativement indolore ». Et de souligner que 800 millions d’euros seront consacrés à l’investissement « en 2025, et les années suivantes aussi, on reste une collectivité dynamique ». Un dynamisme que l’élue veut inscrire dans un cadre aux quatre coins cardinaux : « Une Métropole stimulante, sereine, de la sobriété et de la solidarité. »L'occasion d’insister notamment sur la thématique de la sobriété, « celle de l’argent public mais aussi des ressources naturelles, d’où découlent notamment les enjeux liés au ZAN ». Dans sa réflexion sur la façon dont Bordeaux Métropole consomme les espaces, un constat s’impose : « La période des grandes zones d’aménagement est révolue. Il n’y a plus de foncier aussi spacieux que les Bassins à flot ou Mérignac Soleil », constate la présidente. « Mais il y a d’autres terrains de jeu, on a identifié des sites et des thématiques ». Ainsi, en 2024, un incubateur a été mis en place « pour identifier les secteurs qui accueilleront demain de nouveaux quartiers, d’habitat comme d’emploi ». À partir de cette première base, Bordeaux Métropole va engager dès cette année un plan d’actions autour de six programmes : Portes métropolitaines, Quartiers de gare, Corridors Tram et Bex (bus express), Centres-villes et centres bourgs, Métropole amplifiée (surélévation et nouvelles formes urbaines et d’habitat) et Territoires de nature. Et afin d’engager le débat, « on essayera d’aller plus loin », annonce la présidente, avec la création d’une Nouvelle Coopérative Métropolitaine. Un lieu de travail « pour les acteurs de la fabrique de la ville » : aménageurs, bailleurs, promoteurs… Mais aussi un « lieu de vie, d’expositions, de débats, pour permettre l’indispensable rencontre avec les citoyens ». Au-delà, la prochaine révision du PLU devra « adapter l’outil réglementaire aux nouvelles formes urbaines », anticipe-t-elle.Pas de charges supplémentaires liées au stadeLa question du stade agite le mundillo, mais Christine Bost ramène son analyse de présidente de Bordeaux Métropole à un intangible : que l’entretien et l’exploitation ne coûtent pas demain plus cher. L’actuel exploitant semble se diriger vers une liquidation. Concernant les sommes encore dues par la Métropole sur la construction du stade (85 millions d’euros de reste à payer), la probable déconfiture de SBA sera peu ou prou sans effet. « On paye actuellement cinq millions par an et on continuera de le faire jusqu’à avoir effectivement payé la création de cet équipement. Si par extraordinaire les banques nous réclamaient le solde d’un coup, on le paierait. » Devoir prendre en régie l’entretien des lieux ne l’effraie pas non plus. Reste le sujet de l’exploitation, qui n’est pas l’un des métiers d’un EPIC comme Bordeaux Métropole. Des pistes sont explorées mais il est trop tôt pour dévoiler des noms. D’autant que le sujet est partiellement lié à l’avenir du Football Club des Girondins de Bordeaux. « La situation est difficile mais on saura s’adapter pour que le stade continue de vivre, d'accueillir des grands événements qui contribuent au rayonnement de la métropole bordelaise, mais aussi les Girondins de Bordeaux. » Mais elle l’affirme avec la plus grande fermeté : « Il n’y aura pas de charges supplémentaires pour le contribuable métropolitain liées à l’infrastructure grand stade. »Le sujet des transportsSecond poste d’investissements de la Métropole, avec quelque trois milliards d’euros qui auront été engagés au cours de la mandature 2020-2026, les transports restent au cœur des préoccupations. À venir, notamment, les résultats des études concernant deux dossiers : un service de téléphérique urbain (attendus au 1er trimestre) et le métro (2d semestre), sur lequel Bordeaux veut en avoir le cœur net. Il s’agira également de s’assurer que le réseau de tram, inauguré il y a 20 ans, « soit le plus solide possible, aussi les travaux de robustification vont-ils se poursuivre ». Avec notamment de nouveaux aiguillages au niveau de la Porte de Bourgogne, qui permettront de créer « deux nouvelles lignes de tram, sans lourdes infrastructures supplémentaires » : entre Floirac et Blanquefort d’une part et entre la gare Saint-Jean et l’aéroport de Bordeaux-Mérignac d’autre part.

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