Purenat lève 2 millions d’euros pour le développement de son filtre dépolluant - Premium

Purenat continue de franchir les étapes en vue du passage à l’industrialisation. La deeptech bayonnaise développe depuis sa création en 2020 un filtre capable de dépolluer l’air. Après avoir levé 2,9 millions d’euros depuis sa création en 2020, dont 800 000 euros en equity lors d’un premier tour, la jeune société vient de boucler une nouvelle levée de 2 millions d’euros en pré-série A. « On est en discussion avec un pool bancaire et avec BPI France. […] Ça se fera d’ici la fin de l’année. », complète Manon Vaillant, codirigeante de la start-up. A lire aussi : Purenat lève 1,5 million d’euros pour son tissu dépolluantEn tête de cette levée de fonds, le capital-risque belge Industrya, soutenu par le groupe industriel John Cockerill mais indépendant du groupe. Industrya s’est spécialisé dans le financement de start-up industrielles innovantes (dans l’énergie, les nouveaux matériaux ou encore l’industrie 4.0). « Il va être précieux pour nous accompagner sur ces enjeux de scale up industriel », explique la jeune directrice générale. Car c’est tout l’enjeu de cette levée de fonds : marquer la transition entre la start-up et la scale-up. « L’enjeu du financement, c’est de passer du stade TRL (ndlr: qui évalue le niveau de maturité d'une technologie) 6-7 au stade TRL 8-9, c’est-à-dire passer à l’échelle industrielle », poursuit-elle. Outre Industrya, la levée de fonds voit aussi l’arrivée de nouveaux acteurs ainsi que des historiques qui ont remis au pot : Newfund, via ses véhicules NAEH2 / NAEH Innopy (Banque des Territoires) ; Pyrénées Gascogne Développement (filiale du Crédit Agricole, capital innovation) ; WinEquity, fonds dédié aux start-up fondées ou cofondées par des équipes mixtes ou féminines ; Adour Business Angels, Arts & Métiers Business Angels, et Synergence (nouveau véhicule collectif réunissant les BA historiques et de nouveaux investisseurs) et enfin Skalepark. « On s’est retrouvé avec une importante sursouscription, ça nous a permis de choisir nos partenaires », souligne Manon Vaillant. Une dilution qui n’empêche pas aux deux associés de rester largement majoritaires de la société (un peu moins de 70%).Procédé en trois étapes Forte de cette levée de fonds, Purenat veut désormais approcher la phase industrielle. Pour rappel, la jeune société a mis au point une technologie textile biomimétique photocatalytique brevetée capable de filtrer et détruire les polluants organiques de l’air industriel. Le procédé complexe se décline en trois étapes : la formulation et la transformation en granulé composite (sous-traité dans le département), le filage et assemblage en textile non tissé (dans le nord de la France), et enfin l’activation du textile, réalisé à Bayonne sur une machine conçue en interne. « Cette levée doit nous permettre de scaler l’activation et d’internaliser des machines pour tester des matières », assure Manon Vaillant. Et donc augmenter les cadences de production pour permettre de servir ses futurs clients. Car si actuellement, Purenat réalise de petites séries, la start-up bayonnaise a de grandes ambitions pour la suite. « On veut réaliser 70 projets pilotes dans les deux prochaines années et les faire grossir à l’échelle » anticipe la directrice générale. La solution a en effet été validée à échelle réduite chez plusieurs clients, notamment en collaboration avec Clauger et Big Dutchmann, désormais, elle entre en phase de standardisation.A lire aussi : Purenat s’allie à Clauger pour déployer son textile dépolluant À moyen terme, Purenat vise la rentabilité d’ici deux ou trois ans, et la construction de son usine pilote « nécessaire pour de la mass production » qui impliquera de « débloquer un plus gros investissement ». Sur le plus long terme, l’entreprise prévoit une croissance exponentielle à partir de 2028 avec un double modèle économique. Dans un premier temps, Purenat veut s’adresser aux fabricants d’équipement de traitement d’air, et leur vendre des filtres actifs. Ensuite remonter la chaîne de valeur et vendre des rouleaux de textile activés sous licence à des fabricants de filtres.Rendre Purenat incontournable Avec sa solution, Purenat se veut être une alternative : « 90 % des composés organiques volatils sont traités par du charbon actif », rappelle Manon Vaillant. « La réalité, c’est que le monde industriel cherche des alternatives de manière forte et majoritaire, et on n’a pas encore vu de gros mastodontes ». Mais garder l’œil ouvert. « On a analysé 150 concurrents pour vérifier notre capacité d’exploitation de nos brevets », précise-t-elle. De quoi mettre des barrières à l’entrée et rendre « Purenat incontournable ». Purenat compte aujourd’hui une dizaine de collaborateurs à Bayonne, mais doit recruter deux nouvelles personnes sur les deux prochaines années. Dans le cadre de son développement, la société a intégré le programme RISE du CNRS et l’accélérateur allemand TechFounders à Munich, afin de préparer sa montée en puissance à l’échelle européenne.

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