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Canopia : un projet « haute-couture » pour le quartier Saint-Jean

Stratégie
mercredi 14 septembre 2022

Orienté du nord au sud, l'axe central de Canopia prend la forme d'une large avenue piétonne arborée - crédit ArtefactoryLab pour Apsys

Articulé autour d’une large rue piétonne de 600 mètres de long reliant la gare aux berges de la Garonne, le projet Canopia doit redessiner et redynamiser le quartier Saint-Jean. Au programme : 67.000 m² de surfaces largement dévolues à l’activité économique, avec la promesse d’une conception faisant la part belle aux considérations environnementales. Un investissement de plus de 450 millions d’euros porté par le promoteur privé Apsys, qui sera réalisé en une phase, avec un objectif de livraison fixé à 2026.

En gestation depuis 2015, le grand projet de réaménagement urbain du quartier de la gare Bordeaux Saint-Jean se prépare à entrer dans sa phase opérationnelle, avec le lancement programmé des premiers travaux en 2023. Mardi, le promoteur Apsys et l’établissement public d’aménagement (EPA) Bordeaux-Euratlantique ont présenté les contours et les dernières avancées de cette opération longtemps surnommée « rue Bordelaise » ou « rue Saget », avec un discours qui met l’accent sur sa conception responsable et sa programmation foisonnante. D’où l’identité finalement retenue pour le projet : Canopia, en référence à la canopée.

Canopia : du vert à tous les étages

Ce grand programme, qui concerne 3,6 hectares de foncier et 67.000 m² de surfaces bâties, implique la création d’une nouvelle artère reliant le parvis de la gare Saint-Jean aux berges de la Garonne et au futur parc Descas, réalisé par l’EPA en lieu et place de l’actuel échangeur routier. Elle prendra la forme d’une avenue piétonne de 20 mètres de large et 600 mètres de long, plantée d’arbres et dotée de voiries perméables. La conception prévoit par ailleurs 4.300 m² de toitures végétalisées, et 9.100 m² de façades également végétalisées, plantées en pleine terre, au pied de chaque immeuble.

Mené par le cabinet d’architectes Maison Edouard Francois, le projet se veut également respectueux du patrimoine bordelais, avec la pierre comme matériau phare, des hauteurs limitées à 4 ou 5 étages, près de 30% des façades existantes conservées, et un réemploi ou un recyclage à 95% des matériaux de déconstruction. « Canopia, c’est aussi un nouvel îlot de fraicheur pour la ville, avec sa "rue-parc" qui est bien plus qu’une artère arborée : une rue en pleine terre, totalement perméable aux ruissèlements de l’eau pour une évapotranspiration à l’échelle de la problématique du réchauffement climatique. Le végétal, la pierre, la mixité, tels sont les fondamentaux de Canopia », estime l’architecte Edouard François. Censé prendre en compte les prescriptions du label bâtiment frugal bordelais, le projet brigue enfin plusieurs certifications environnementales ((Breeam Communities, HQE, E+C-, Biodivercity, Ecojardin).

Plus de 45.000 m² de commerces et de services

Porté par 13.000 m² d’espaces publics extérieurs, Canopia a également vocation à devenir l’une des destinations commerciales phare de Bordeaux, avec 45.500 m² de surfaces dédiées aux enseignes, restaurants, services et loisirs. La programmation s’y accompagne de 9.000 m² dédiés à deux hôtels, 3 immeubles de bureaux représentant 6.500 m², et 6.000 m² de logements, dont 35% de logements sociaux, et de 500 à 750 places de stationnement. Des curseurs ajustés début 2021, suite à des tractations avec la mairie de Bordeaux, qui souhaitait à la fois renforcer le nombre de logements, réduire le nombre de places de parking dédiées aux automobiles, mais aussi réduire le risque de concurrence avec les commerces du centre-ville, et concilier le projet avec la politique municipale de soutien à l’économie sociale et solidaire.

Un pôle de 1.000 à 2.000 m² sera ainsi réservé à des projets relevant de l’ESS, le reste des surfaces ayant vocation à accueillir une offre mêlant commerces de proximité, grandes marques et concept-stores citadins portés par des acteurs de l’équipement (bricolage, jardinage…) qui délaissent traditionnellement les centres-villes. « Le projet a été sérieusement amendé, a estimé mercredi Pierre Hurmic, maire de Bordeaux, qui se félicite notamment de la création d’un comité d’enseignes chargé de travailler avec le promoteur l’offre commerciale de Canopia. Nous nous sommes également assurés que le quartier soit compatible avec les objectifs post-carbone de la Ville ».

Un projet réalisé en une phase

L’investissement porté par Apsys représente une enveloppe de 450 millions d’euros, auxquels s’ajoutent une cinquantaine de millions d’euros pour les aménagements portés par l’EPA Bordeaux-Euratlantique. Le promoteur vise une livraison courant 2026, avec un chantier réalisé en une seule phase.

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