Plan Volailles de Maïsadour : « Il y a urgence sur tous les segments » - Premium

Alors que le poulet est devenu la viande préférée des français, la moitié des volailles consommées dans le pays est désormais importée, principalement en provenance de Pologne, du Brésil, des Pays-Bas, de la Belgique et de l’Allemagne. Dans ce contexte, Maïsadour souhaite inverser la tendance. Pour cela, la coopérative landaise propose un accompagnement inédit pour les agriculteurs, avec des aides financières pouvant atteindre 250.000 euros, un suivi personnalisé et des débouchés commerciaux garantis. Objectif : répondre à une demande croissante ( 10% en 2024). Quel est l’objectif du plan Ambition 2030 pour la filière volailles de Maïsadour ? Peut-il vraiment inverser la tendance des importations ? Michaël Dolet-Fayet : Non, inverser totalement la tendance des importations, ce n’est pas notre ambition, il faut rester réaliste. Mais il y a clairement de la place pour la volaille française. Aujourd’hui, nos abattoirs ne sont pas remplis, et il y a des marchés auxquels nous ne pouvons pas répondre par manque de matière première. Ce plan est donc là pour augmenter la production, car il nous faut des poulets pour répondre à la demande croissante. Pourquoi la filière manque-t-elle de production aujourd’hui ? Dans le sud-ouest, nous avons connu plusieurs années sans développement et sans renouvellement de générations, notamment à cause de crises sanitaires. Beaucoup de personnes sont parties à la retraite sans être remplacées. Il y a donc une diminution du nombre d’éleveurs, alors que la demande, elle, continue d’augmenter en grande distribution, en boucherie, en restauration… sur tous les canaux de commercialisation. Quelles sont les conditions pour bénéficier des aides financières du plan volailles ?Pour bénéficier des aides, il faut d’abord être adhérent à la coopérative. Ensuite, il faut disposer d’un site adapté, avec la possibilité d’implanter des bâtiments (donc avoir un permis de construire), assurer le financement, et signer un contrat de volume avec la coopérative pour garantir la production sur plusieurs années. « Se lancer dans l’élevage de volailles est très simple » Quels types de production recherchez-vous et sont-ils tous aussi attractifs pour les éleveurs ?Nous recherchons les trois types de production en même temps : le poulet standard, le Label Rouge et l’IGP. Il y a urgence sur les trois segments, aucun n’est prioritaire sur l’autre. En termes de rémunération horaire, il y a très peu d’écart entre les modèles. Ce sont surtout des systèmes différents, adaptés à différents profils d’exploitations et d’éleveurs, mais ils sont tous compatibles et attractifs.Ce plan vise-t-il à attirer de nouveaux éleveurs ou à développer la production existante ?Le plus rapide pour développer la filière, c’est d’augmenter la production chez les éleveurs existants, mais nous souhaitons aussi installer quelques nouveaux, notamment des jeunes. Nous avons déjà une trentaine de bâtiments en projet et de nombreux agriculteurs, parfois issus de la grande culture ou de l’élevage bovin, souhaitent également se diversifier. Se lancer dans l’élevage de volailles est très simple : il y a un accompagnement technique personnalisé, et souvent, ceux qui débutent réussissent très bien car ils sont à l’écoute des conseils. La coopérative Euralis a également fait un appel aux éleveurs pour développer sa production de volaille. Dans le cadre du rapprochement des deux coopératives, ces plans sont-ils concertés entre Euralis et Maïsadour?Ce qu’il faut savoir, c’est qu’Euralis nous livre déjà, à Fermier du Sud Ouest, un peu plus de la moitié de leur production de poulets Leur plan de développement porte sur des zones où nous où nous ne sommes pas trop présents et ce sont des poulets qui viendront chez FSO. Nous avons depuis longtemps une relation client fournisseur qui se maintient aujourd’hui. Donc c’est fait en accord mais pas vraiment en concertation. Nous sommes encore concurrents et on ne sait pas si demain cette fusion va se faire, ou pas . C’est en bonne voie mais l'avenir personne ne le connaît. Donc, pour l’instant, chacun fait sa vie de son côté et prépare l'avenir.

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