Info Placéco : Pourquoi Less Common Metals a choisi Lacq - Premium

L’annonce avait pris tout le monde par surprise en Béarn. Less Common Metals, une entreprise britannique spécialisée dans le raffinage d’oxydes de terres rares, annonçait son intention d’implanter, sur le bassin de Lacq, une usine. 110 millions d’euros d’investissement, entre 100 et 140 emplois créés… et pas mal de surprises et de circonspections du côté du territoire industriel. « On a été très surpris d'entendre ça », déclarait le 20 mai dernier Audrey Le Bars, présidente de Chemparc, quelques jours après la diffusion des premières informations. Les contacts avec LCM, estimait-on du côté du GIP, en étaient encore à un stade relativement préliminaire, et le choix du site n’était pas arrêté… ni même, d’ailleurs, celui du pays, la France étant toujours en balance avec les Etats-Unis. Une synergie étroite avec Carester En réalité, explique à Placéco Béarn Grant Smith, dirigeant de LCM, le projet d’usine porté par l’entreprise britannique a toujours été étroitement associé à un autre projet industriel phare en Béarn : l’usine de recyclage de terres rares Caremag, « Frédéric Carencotte et moi avons commencé à parler d’un projet commun il y a six ans. Nous nous connaissons depuis 2010. Mon parcours dans cette industrie remonte à 1987 », raconte Grant Smith. Ce dernier souligne la complémentarité des deux approches : « Ils se concentrent sur le recyclage des aimants en fin de vie pour en tirer des oxydes – ce qui correspond à l’étape trois du processus. Nous, de notre côté, couvrons les étapes suivantes : la production de métaux et d’alliages. » Cette répartition des tâches s’inscrit dans une logique circulaire : « Ils peuvent prendre un aimant usagé, le casser, en extraire l’oxyde, puis nous le fournissons pour produire les alliages. Cela permet à leurs clients de faire tout le processus sur un même site. »L’effet Choose France Autre facteur déclencheur : la participation de LCM au sommet Choose France, en mai dernier à Versailles. Invité à rencontrer des responsables de l’État, dont le président Emmanuel Macron, Grant Smith a été séduit par l’accueil réservé au projet. Pour l'entrepreneur britannique, la France bénéficie d’un avantage historique dans ce secteur : « J’ai fourni l’usine de Solvay à La Rochelle dès 1987. La France dispose de la plupart des éléments nécessaires pour bâtir une chaîne complète de production d’aimants à terres rares. » « Le soutien offert par le gouvernement français est exceptionnel. La France est en tête de l’Europe dans ce domaine, affirme-t-il. Le gouvernement a organisé une rencontre avec le président Macron, ce qui a accéléré notre processus de décision. » LCM attendait néanmoins que le projet de Carester soit définitivement financé et que les accords de production soient sécurisés. « Cela a pris plus de temps que prévu, mais maintenant que tout est bouclé, nous pouvons avancer. »À lire également - Lacq : l'usine Caremag commence officiellement à sortir de terre Une usine opérationnelle début 2027 ? L’entreprise vise un démarrage de la production début 2027. « C’est ambitieux, mais faisable », estime Grant Smith. La rapidité dépendra principalement de la commande des équipements. « Pour les terres rares légères comme le néodyme ou le praséodyme, nous pouvons avancer vite. Pour les terres rares lourdes comme le terbium ou le dysprosium, les fours doivent être fabriqués sur mesure, ce qui peut prendre plus de temps. » LCM se montre néanmoins confiant. « Nous savons exactement ce dont nous avons besoin. Nous travaillons déjà avec nos fournisseurs habituels, ce qui nous permet d’aller plus vite que quiconque. »La réglementation environnementale et les contraintes administratives françaises n'inquiètent pas non plus le dirigeant britannique. « Nous opérons déjà selon les normes européennes, assure-t-il. Nous maîtrisons les exigences ESG, et notre processus génère très peu d’émissions. Nous envisageons même la récupération de chaleur et la capture du carbone. » Enfin, la capacité de production sera évolutive. « Le site est conçu pour s’adapter à la demande des clients. Nous pouvons démarrer avec 50% de la capacité et doubler très rapidement. Grâce à notre expérience – cela fait 33 ans que nous faisons cela –, nous pouvons monter en puissance sans difficulté. » Un atout stratégique à l’heure où les tensions géopolitiques autour des terres rares se multiplient : « Avec les événements récents entre les États-Unis et la Chine, la demande pour des chaînes d’approvisionnement alternatives n’a jamais été aussi forte. » Less Common MetalsFondation en 1992Siège social : Ellesmere Port (Royaume-Uni)40 salariésChiffre d'affaires non communiqué

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