Biotech : bYoRNA sur la voie des premières validations industrielles - Premium

À ce rythme, l’ARN messager (ARNm) va finir par avoir bonne réputation. Ces molécules avaient beaucoup fait parler d’elles au moment de la pandémie de covid-19, car c’est sur leur base qu’ont été développés les vaccins. Leur utilisation ouvre un vaste champ d’application dans le domaine de la santé et la jeune pousse bYoRNA entend jouer son rôle, avec une technologie centrée sur la conception et la production de ces ARNm. Et avec une promesse : démocratiser l’accès à de nouvelles stratégies thérapeutiques et vaccinales, notamment en oncologie, en maladie infectieuse et en thérapie génique. Pascal Viguié, cofondateur et président de la startup, illustre : « Les CAR-T, qui sont des thérapies anti-cancer, ne se développent pas comme elles pourraient le faire car certaines coûtent plusieurs millions. Concernant les thérapies géniques, il faut des molécules très longues et, avec les méthodes conventionnelles, c’est 100 fois plus cher que des ARN normaux. Avec notre méthode de production, l’ordre de grandeur de prix sera le même. Et si un jour on veut faire des choses dans le domaine agricole, comme les biopesticides, le prix sera un facteur très fort. »À lire également - Biotech : Comment ByoRNA veut révolutionner la santé grâce à l’ARN… et des levuresPour ce faire, bYoRNA développe une technologie de synthèse in vivo - dans des cellules de levure ! - qui progresse vitesse grand V : en moins d’un an, la productivité a été multipliée par deux et le niveau de pureté (entre 60 et 70%) permet d’envisager le lancement de tests sur des modèles animaux dans le courant de cet automne. Des contrats ont été signés avec deux partenaires, l’un pour une séquence vaccinale et l’autre pour une thérapie génique. Une étape capitale, qui devrait occuper une bonne partie de l’année 2026 : « Pour discuter avec des big pharma, il faut avoir ces résultats de test », explique le dirigeant.Passer à l’échelle pilotePour mener cette phase, la société a récemment levé 1,5 million d’euros en pré-amorçage, une opération menée auprès de Polytechnique Ventures, d’IRDI Capital Investissement et de business angels. Une manne « qui permettra de présenter des résultats de preuve de concept animal, nous comptons faire trois POC [ndlr : preuves de concept] sur trois maladies différentes l’an prochain et chaque nouveau résultat viendra renforcer notre crédibilité et facilitera les discussions », se projette Pascal Viguié. L’un des premiers contrats de co-développement a été signé avec TRON, institut de recherche allemand sur l’ARNm créé par les fondateurs de BioNTech, leader du secteur, pour tester leur technologie sur les ARNm thérapeutiques. « Des acteurs de la santé animale, comme Ceva ou Virbac, font partie de ceux avec qui nous discuterons à un moment », nous indique-t-il.bYoRNA a déjà dans un coin de la tête le prochain tour de financement - entre sept et dix millions d’euros - qui serait mené en fin d’année prochaine. Polytechnique Ventures et IRDI Capital Investissement devraient réinvestir à cette occasion : « On a déjà trois à quatre millions d’euros sécurisés », estime le dirigeant. Il s’agira, sur les deux années à venir, de passer la capacité de production à une échelle « pilote », quelques centaines de litres.CRO, CMDO, upfront, milestones et royaltiesL’équipe, actuellement une douzaine de personnes, pourrait compter 15 collaborateurs courant 2026, puis « à peu près doubler sur les trois ans qui viennent, une fois que nous aurons fait la levée de fonds complémentaire ». Commercialement, bYoRNA veut commencer à vendre de l’ARNm à des laboratoires, donc en qualité pré-clinique, dès la fin de cette année, « même si ce n’est pas ce qui fera notre modèle économique à terme, recadre Pascal Viguié, mais ça va nous apprendre à vendre et ça nous fera un retour clients pour être à même de comprendre les défauts subsistants des produits que nous pourrons faire à ce moment-là ». Le gros du chiffre d’affaires viendra des essais cliniques et des produits approuvés. « Concernant la partie pré-clinique, c’est un peu de CDMO et de CRO », résume-t-il : bYoRNA proposera ses services de R&D (CRO, Contract Research Organization) mais aussi de fabrication et de développement (CDMO, Contract Development and Manufacturing Organization). Mais cela devrait rester marginal. « À terme nous produirons l’ARNm pour nos partenaires. Ce sera un modèle biotech avec upfront, milestones et royalties. » Traduction, un paiement forfaitaire à la signature du contrat de licence, des versements supplémentaires déclenchés par l’atteinte de jalons prédéfinis dans le développement du produit (entrée dans une phase clinique, obtention d’une approbation réglementaire, seuil de ventes…) et enfin un pourcentage sur les ventes nettes du produit. Sur ce chemin, il reste encore - notamment - beaucoup de sciences à développer. Avec potentiellement l’appui de partenaires locaux tels qu’Inside Therapeutics, spécialiste des encapsuleurs d’ARN. Ou encore la prometteuse startup Hekat Fluidics, à peine distante d’un étage sur le site Amperis à Pessac.bYoRNASAS fondée en septembre 2022Siège social : PessacEffectif : 12 personnesCA : n. c.

Biotech : bYoRNA sur la voie des premières validations industrielles - Premium

Sur le même sujet

Nouvelle-Aquitaine : une filière cosmétique mature face à plusieurs ...

Comment le Centre hospitalier de la Côte Basque planifie son ...

Landes: un appel à projets pour une résidence médico-sociale ...

Grippe aviaire : la filière volaille en vigilance accrue

L’Hydromeeting 2025 réunira les acteurs de l’hydroélectricité ...

Les Rencontres Coapi 2025 : régénérer l’économie, repenser le ...

Les Green Aero Days reviennent à Pau... sous un nouveau nom

Une matinée pour « réinventer le management » en Béarn

Forum UPPA Étudiants/Entreprises 2025 : deux rendez-vous pour ...

Fanny Sarrion : une success story locale au micro de Placéco

Masterclass : comment prendre les (bonnes) décisions en situation ...

ESSentiels & engagés : l’Agglo de La Rochelle fait le point ...

Management. Audrey Martin 5/5 : « Libérer la créativité pour trouver des solutions nouvelles »

Pourquoi Elyse Energy et Eco-transformation s'associent

« Dans la crise, l'enjeu premier est de conserver les clients »

« Sans visibilité, on allie court et long terme pour sécuriser l'activité »

À la REF17, les entreprises locales entre adaptation et recherche de souffle

IA plus qu'à. Comment utiliser QuillBot, une IA pour, notamment, humaniser un texte...

Management. Audrey Martin 4/5 : petits conseils pour faire une critique constructive