Biodéchets : BicyCompost va créer une micro-usine

Après deux ans d’existence, BicyCompost est en pleine accélération. Spécialisée dans la collecte de biodéchets, la jeune entreprise vient de lever 815.000 euros auprès de deux investisseurs qui sont loin d’être des inconnus. Cette ouverture de capital a été réalisée auprès de son partenaire Pena qui se charge de la transformation de la matière collectée en compost, et du bailleur de ses locaux installés sur la zone Achard, M. et Mme Bret Gaubaste. « C’est la première fois que l’on entre au capital d’un de nos locataires. Ils se sont lancés chez nous, et il se trouve qu’aujourd’hui ils sont en train de se développer fortement. Pour nous, il était essentiel de pouvoir les accompagner par un soutien financier et partenarial, pas juste business angel » commente Christine Bret Gaubaste qui ajoute : « comme ils ont un objectif de développement au niveau national, on pense pouvoir être aussi un opérateur qui les aide à trouver d’autres ensembles immobiliers sur lesquels s’installer ».

Dupliquer le modèle dans les grandes villes

Avec son équipe de 15 collaborateurs, BicyCompost collecte à vélo ou en camion électrique les biodéchets des restaurateurs, des entreprises ou encore des établissements publics. Désormais 200 clients situés sur la région Bordeaux font appel à ses services via un système d’abonnement mensuel permettant ainsi de revaloriser près de 30 tonnes de biodéchets par mois. « Il y a une concurrence importante dans le cadre de la loi AGEC », explique la responsable marketing Lily Ponthieux, qui fixe le seuil d’obligation de valorisation des biodéchets à 5 tonnes/an depuis le 1er janvier 2023. BicyCompost prévoit donc d’accélérer et va créer une micro-usine en vue de « tester et d’éprouver le modèle ». Pour équiper sa plate-forme de nettoyage de seaux qui a suscité des mois de recherche en R&D, elle va se doter d’une nouvelle machine en juillet prochain. L’ambition est de rapidement ouvrir dans les grandes villes en 2024. Et « on arrive avec toute une méthodologie et toute une R&D », souligne Lily Ponthieux, l’entreprise à impact agréée ESUS (entreprise solidaire d’utilité sociale) planchant sur son plan et son système de déploiement. BicyCompost, qui compte bien rapidement atteindre son seuil de rentabilité, prévoit d’agrandir l’équipe commerciale et marketing, de créer 30 emplois à Bordeaux et « ainsi offrir une solution à plus de 1.800 établissements sur la Gironde ».

Concernant la production de fruits tropicaux, « c’est un projet qui continue d’être en réflexion ». Rappelons que les deux cofondateurs Terence Burcelin et Pacome Becerro souhaitaient faire émerger notamment « la banane bordelaise » produite à partir de la chaleur dégagée par le compost sous serre. En revanche, si ce projet voit le jour ce serait sous une autre entité.