Avec Cardinal, 432 Technologies veut faciliter les transmissions de position d’urgence - Premium

Une nouvelle technologie pour mieux gérer les urgences. 432 Technologies n’en est plus à son coup d’essai. Il y a quelques mois, la société basée à Saint-Jean-de-Luz mais incubée chez Estia Entreprendre à Bidart, annonçait son projet dédié à l’augmentation des cas d’usages des hélicoptères. Il faut dire que le fondateur de la société, Jean-Baptiste Ado-Solaberrieta, n’est autre qu’un ancien militaire de profession, confronté à des problématiques auxquelles il essaie d’apporter aujourd’hui des réponses, de retour à la vie civile. S’il a été développé en même temps que les autres, son dernier projet, Cardinal est en train d’accélérer. Il s’agit cette fois d’une solution destinée à la transmission d’urgence de localisation. Une problématique qu’il a connue à deux reprises dans sa carrière. « Un jour, un bateau était en perdition, on avait été appelé à la radio pour intervenir, et la communication avait été très très difficile » se souvient l’ancien militaire. L’autre cas de figure, s’était produit pendant une mission aux Antilles. « On s’est rendu compte qu’on n'utilisait pas les mêmes données latitudes, longitudes, etc. », poursuit l’entrepreneur. De quoi susciter chez lui, l’envie de trouver un moyen de communication plus simple, d’autant plus dans ces situations stressantes. « Notre système permet de remplacer ces données chiffrées par des mots simples », décrypte-t-il. Une solution innovante qui permet à des services de secours de partager leurs localisations équipées en prononçant deux ou trois mots, comme « feu » « bâton » « bleu ». De quoi faire gagner de précieuses secondes voire minutes et faciliter une intervention des secours. Une solution qui fonctionne hors ligne, ou avec très peu de réseau, un atout plus qu’essentiel quand on sait qu’en mer, la connexion est très faible ou inexistante. « On veut pas que ce soit plus dur qu’envoyer un sms », insiste le fondateur. 432 Technologies a pu faire ses preuves lors d’un événement exceptionnel. « On a l’a fait tester par le sémaphore de Socoa, avec la vedette de la gendarmerie maritime pour l’arrivée de la flamme olympique », se souvient le chef d’entreprise. Une manière de mettre à l’essai leur solution. Désormais, l’ancien militaire veut aller plus loin et poursuivre le développement côté secours maritime, mais aussi en 3D. Ce qui leur a permis de décrocher une subvention de l’agglomération Pays basque, via l’atelier de l’innovation. La solution devrait prochainement être déployée dans un CROSS français, un premier pas vers un déploiement dans les services de secours. Pour la 3D, l’objectif est d'arriver à donner des informations de localisation sur des bâtiments, préciser par exemple à quel étage, ou dans quel immeuble se situe l’urgence.Objectif : entre 800.000 et 1 million de chiffre d'affaires L’entreprise veut adresser cette solution vers deux marchés : celui du sauvetage et celui de la surveillance. « Au début, on pensait à la mer, mais on réfléchit et on regarde aussi pour les zones forestières », explique le chef d’entreprise. Il y a aussi celui de la sûreté et sécurité dans une foule dense. Fin 2025, 432 Technologies voudra aussi aborder le marché de la logistique et permettre par exemple « d’assurer un suivi discret sur des oeuvres d’arts, bijoux, etc », poursuit-il. « Mais on ne court pas tous les lièvres en même temps », souligne l’entrepreneur. « On a phasé les marchés qu’on voulait voir, ça nous permet de monter en compétences ». En parallèle, la société 432 Technologies lance aussi la commercialisation de son autre solution, à destination des pilotes d’hélicoptères, Margo. La société travaille d’ailleurs à mêler les deux technologies pour par exemple améliorer les départs et arrivées de drones aériens vers leur port d’attache. Après deux ans de développement, l’entreprise luzienne veut commencer à capitaliser sur son travail, et mise sur un contrat pour l’une et l’autre de ses solutions. Elle vise entre 300.000 et 500.000 euros de chiffres d’affaires en 2025. Jean-Baptiste Ado-Solaberrieta compte sur une généralisation ensuite, et table donc sur un chiffre d’affaires de 800.000 à 1 million d’euros d’ici deux ans. À ce jour, l’entreprise est composée d’une équipe de cinq personnes et aimerait doubler d’ici deux ans. « Ça va dépendre des marchés qu’on arrive à sécuriser », conclut Jean-Baptiste Ado-Solaberrieta.

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