Jean-François Fountaine démissionne de la mairie de La Rochelle mais garde ses fonctions à l'Agglomération

Décision hâtive ou mûrement réfléchie ? Jean-François Fountaine, maire de La Rochelle depuis 2014 vient de l'annoncer lors d'une conférence de presse : il démissionne de son mandat mais garde ses fonctions de président de l'agglomération de La Rochelle. 

Il a remis sa démission il y a quelques jours au préfet, « peut-être hier » exprime-t-il du bout des lèvres. Quelques jours de voyage en bateau avec sa femme lui ont fait prendre conscience qu'il fallait « passer à autre chose ». Ce voyageur à l'esprit libre, ancien coureur nautique sélectionné pour les Jeux olympiques dans la catégorie 470 en 1976, ancien ancien champion du monde de Half Tonner en 1980 et deuxième à la Solitaire du Figaro en 1981, également fondateur de l'entreprise nautique Fountaine-Pajot (1.800 salariés, chiffre d'affaires : 351 millions d'euros) l'assure « quand je tourne une page, je le fais vraiment ». Vraiment ? Pas si facile pourtant de quitter le navire pour celui qui a exercé pendant plus de 10 ans dans cette ville qu'il chéri tant. S'il quitte sa mandature, il garde néanmoins la présidence de l'Agglomération et reste tout de même conseiller municipal de La Rochelle. 

C'est avec beaucoup d'émotions qu'il fait part de sa décision aussi surprenante que soudaine. Il évoque ses débuts en politique : « Je suis arrivé là un peu par hasard, pour donner un coup de main lors des législatives de 1995 à Michel Crépeau ». Rapidement séduit par cette vie publique, il s’implique dans le conseil municipal. L’aventure commence puis s'accélère à la suite du décès brutal de Michel Crépeau, victime d’un malaise cardiaque à l’Assemblée nationale.

Une page se tourne, et après ?  

De sa mandature Jean-François Fountaine retient de « la fierté collective » d'avoir participé à transformer la ville : « La Rochelle était une ville sinistrée dans les années 1970-80, avec des fermetures d’usines, du chômage, une ville qu’on disait morte. » Désormais, il souligne un développement maîtrisé, avec des projets structurants, un nouveau réseau de bus, la piétonnisation, une lutte contre le gaspillage, une transition écologique assumée et un soutien au tissu économique et associatif affirmé. Parmi ses réussites, il cite la transformation du Vieux-Port, la création du centre social Christiane Faure, les investissements dans les écoles (environ 2,5 millions d’euros par an vs 500.000 euros à son arrivée), la place donnée aux mobilités douces, et la protection des habitants face aux risques notamment depuis Xynthia.

Au lieu de regrets, il préfère parler « d'impatience politique » et cite le projet de l'hôpital dont il espère que la dynamique se poursuivra avec la prochaine équipe. 

Mardi 10 juin, la démission de Jean-François Fountaine sera effective. En attendant la réunion du conseil municipal du lundi 16 juin au cours de laquelle un nouveau maire sera élu, c'est sa première adjointe Catherine Léonidas qui assurera l'intérim. Ceindra-t-elle l'écharpe de premier édile à l'issue du scrutin du 16 juin ? Elle deviendrait ainsi la première femme maire de La Rochelle. Interrogé sur sa succession, Jean-François Fountaine se refuse à désigner un « dauphin » : « J’ai une méthode simple, ça s’appelle le vote ». Il écarte également l’idée d’un courant « fountainiste » et assure vouloir « garder son cap sur des valeurs environnementales et sociales fortes ».

Catherine Léonidas prévoit-elle d'ores et déjà de se présenter lors des prochaines élections municipales, dans un peu moins d'un an ? Présente lors de la conférence de presse, elle n'a pas souhaité répondre. Un autre nom émergera-t-il d'ici le printemps 2026 ? Premiers éléments de réponse ce lundi 16 juin.