« Ferrocampus est un levier pour la création d’emplois et un support aux entreprises ferroviaires » - Premium

Ferrocampus est un projet de création de campus à Saintes initié par la Région Nouvelle-Aquitaine pour répondre à un besoin de formations dans le secteur du ferroviaire avec des formations du Bac 2 au niveau ingénieur. Après deux ans de retard, la première pierre du bâtiment sera posée vendredi 23 mai, lançant officiellement le projet. Si une première licence professionnelle dédiée aux métiers de l’électricité et de l’énergie appliqués au ferroviaire sera dispensée au Lycée Bernard Palissy à Saintes en septembre prochain, le projet global, lui, devrait être terminé en 2027. Le président de la Région Nouvelle-Aquitaine revient sur les bases de ce projets. Que symbolise pour vous la pose de cette première pierre de Ferrocampus, quatre ans après le lancement du projet ?La pose de cette première pierre représente plusieurs choses. C’est d’abord un projet industriel d’innovation et d’attractivité. Innovation, car il s’agit d’inventer le train du futur et sa signalisation, d’apporter des solutions concrètes pour le transport du quotidien en matière de sécurité, de confort, et de lutte contre l’obsolescence. L’enjeu, c’est aussi de baisser les coûts à travers l’innovation, y compris dans des domaines comme les trains intelligents, les passages à niveau, ou encore l’entrée en gare. Attractivité, parce que Ferrocampus est un levier pour la création d’emplois et un support aux entreprises ferroviaires qui viendront s'installer ici. Il s’agit de structurer toute la filière de maintenance ferroviaire. Ce campus offrira aussi des formations allant jusqu’au niveau ingénieur.Ferrocampus est présenté comme un projet unique en France, voire en Europe. En quoi se distingue-t-il des autres initiatives liées à la mobilité ? Le projet se distingue par son approche globale : il allie innovation, maintenance, formation, et reconversion. L’un des grands défis dans la mobilité, c’est le maintien en condition opérationnelle des matériels, mais aussi l’intégration de nouvelles technologies, notamment pour un train communicant. Aujourd’hui, on a encore des systèmes de signalisation obsolètes dans des tranchées au bord des voies. Ferrocampus introduira des ruptures technologiques importantes. Ce projet part aussi d’une volonté de transformation : celle de faire renaître une friche industrielle à Saintes en un lieu totalement nouveau, attractif et porteur d’avenir. Quel est le budget du projet ? Le budget global avoisine les 50 millions d’euros, financés par des aides de l’Europe, de l’État, et des collectivités locales.À lire également : Ferrocampus, des ambitions intactes malgré deux ans de retardLa licence professionnelle qui ouvre à la rentrée 2025 est une première étape. Quel est l’objectif en matière de formation d’ici 2030 ? L’objectif est clair : proposer une offre de formation complète, de Bac 2 à l’école d’ingénieur publique. La gratuité des formations est essentielle, il ne s’agit pas de créer une école privée mais bien une école publique accessible à tous. La Nouvelle-Aquitaine est l’une des meilleures régions au bac, mais nous sommes encore en retrait sur l’accès au supérieur. Ferrocampus s’inscrit dans cette dynamique de progrès. Nous construisons autour du lycée Bernard-Palissy de Saintes, avec des BTS, des licences pro, et à terme une école d’ingénieur. Avec 900 apprenants par an et 60 emplois créés, quelles filières d’avenir visez-vous au-delà du ferroviaire ?Le ferroviaire est au cœur du projet, mais les compétences mobilisées sont transversales : matériaux composites, métallurgie, électronique, systèmes de freinage, signalisation… Ce sont autant de filières qui touchent à l’industrie et à la mobilité au sens large. Le projet mise aussi sur la formation continue et les reconversions. Comment répondez-vous aux besoins des entreprises régionales ? La formation et la recherche sont les véritables leviers. Mais aujourd’hui, nous avons aussi une difficulté réelle dans le domaine des travaux ferroviaires. Il est essentiel de régénérer le réseau. Or, cela suppose que l’État prenne ses responsabilités : on estime qu’il faudrait investir 4 milliards d’euros par an en France et environ 3 milliards sur 10 ans en Nouvelle-Aquitaine. Il faut sécuriser les budgets, répondre aux attentes des maires qui souhaitent rénover les gares, et éviter une gestion à court terme. Ferrocampus contribue directement à répondre à ces défis. La ville de Saintes sera profondément transformée. Comment Ferrocampus s’intègre-t-il dans une stratégie d’aménagement du territoire ? Ferrocampus est un projet structurant de développement territorial. Il va attirer des entreprises, des formations, des innovations. Ce sera un véritable écosystème autour de la filière ferroviaire, tout comme nous avons su le faire dans le domaine spatial. Ce n’est pas une science exacte, il ne suffit pas de décréter un projet, il faut le faire vivre. Nous sommes la deuxième région de France en termes de création d’usines et ce projet s’inscrit pleinement dans cette dynamique.À lire également : Ferrocampus, des formations pour aux besoins des entreprises dans le ferroviaire Et sur le volet logement, mobilité, commerces : comment la Région accompagne-t-elle les évolutions autour de la gare ? Même si la Région Nouvelle-Aquitaine n’a pas la compétence du logement, nous accompagnons les projets de réhabilitation, notamment pour loger les jeunes. Nous finançons de manière substantielle des solutions adaptées. Mais il y a de vraies tensions sur le marché immobilier : les avantages fiscaux attirent de nombreux investissements privés, ce qui fait exploser le prix du foncier. Cela complique la tâche des bailleurs sociaux pour proposer des logements accessibles.Vous êtes à l’initiative de ce projet. Qu’est-ce qui vous rend le plus fier aujourd’hui ? La vraie question c'est comment faire pour attirer des entreprises, des activités et des innovations en Nouvelle-Aquitaine. La région représente 36 % de l’emploi industriel net en France : ce n’est pas un hasard. C’est le résultat d’une politique d’attractivité concrète. Le site de Saintes en est l’illustration. L’aventure a déjà commencé, notamment autour du lycée Bernard-Palissy. C’est un projet structurant et une vraie fierté : quand on annonce un projet, on le fait. Si l’on se projette en 2030, à quoi ressemblera Ferrocampus ? Ferrocampus sera un lieu vivant, attractif, ouvert comprenant un showroom, un espace visitable, rempli de jeunes en formation, de demandeurs d’emploi en reconversion. Un lieu d’innovation et de dynamisme au cœur de la Nouvelle-Aquitaine.

« Ferrocampus est un levier pour la création d’emplois et un support aux entreprises ferroviaires » - Premium

Sur le même sujet

VIDÉO : Ateliers Gonnel, de la mer à la route

Le port de Rochefort investit dans la réduction des émissions ...

Trambus : les travaux se poursuivent pour étendre la ligne T2 ...

Les Francofolies et La Rochelle Université célèbrent l’esprit ...

Le soin, sous toutes ses formes, au programme de l'Université ...

En juillet, Placéco propose 3 rendez-vous à ses adhérents

Placéco IA : le 26 juin, focus sur la découvrabilité des sites ...

Placéco IA : le 19 juin, focus sur la rédaction et la reformulation ...

En juin, Placéco propose 4 événements dans ses éditions

Grande Exposition du Fabriqué en France : inscription jusqu’au ...

Placéco IA : le 12 juin, apprenez à utiliser l’IA pour trier ...

Placéco IA : le 5 juin, apprenez à écrire de bons prompts avec ...

Forexpo 2025 : les défis du SSSO face à une forêt en mutation

Enregistrer, transcrire et exploiter facilement de l’audio

Plastoo transforme les déchets plastiques en nouveaux produits du quotidien

VIDÉO : Ateliers Gonnel, de la mer à la route

Forexpo 2025 : la WoodTech connecte la forêt au futur

IA : comment créer simplement des bases de connaissances

Joël Dupuch : « Je signe la vente des Parcs de l'Impératrice dans huit jours »