Où débroussailler : deux girondins s’allient pour informer sur les OLD
Jean-Yves Mas (Parallèle 45), Sébastien Roche et Eléonore Köng (Optim.aize) ont développé ce service dédié à la visualisation des OLD - crédit AL
Les sociétés girondines Optim.aize et Parallèle 45 ont mis en ligne à l’été 2023 un portail Web dédié à la visualisation des obligations légales de débroussaillement (OLD). Depuis son lancement, le service a déjà connu plusieurs mises à jour, avec une double ambition : enrichir le niveau d’informations offert gratuitement à l’utilisateur final, tout en posant les fondations de son modèle économique.
Entre sécheresses hivernales, prévention contre les risques d’incendie et évolutions à venir du cadre réglementaire, nombre de collectivités locales multiplient les communications relatives aux obligations légales de débroussaillement (OLD) en ce début d’année : l’hiver est en effet la période la plus propice aux opérations de nettoyage qui incombent aux propriétaires de terrains ou de constructions, particuliers comme personnes morales. Dans leurs campagnes de sensibilisation, plusieurs d’entre elles renvoient vers un portail dédié, Où Débroussailler, qui permet de visualiser sur une carte le périmètre relevant de la responsabilité de chacun.
À la manœuvre, deux acteurs girondins : le cabinet de géomètres-experts Parallèle 45, basé à Lacanau, et la startup Optim.aize, spécialiste de l’analyse de données à des fins de performance industrielle ou d’aide à la décision. « Nous consommons de l’information publique, nous l’interprétons grâce à l’expertise de Parallèle 45 et nous nous efforçons ensuite de la rendre le plus facilement consommable possible. Nous avons simplement mis en application la loi du 10 juillet 2023 », résume Sébastien Roche, cofondateur d’Optim.aize. Depuis son lancement, le 24 juillet dernier, le site totalise plus de 800.000 affichages, et plus de 10.000 visiteurs uniques. Un résultat encourageant pour les deux partenaires, qui continuent à enrichir le service avec de nouvelles couches d’informations. « Nous avons par exemple ajouté des alertes sécheresse quotidiennes, ou des statistiques géographiques liées aux incidents recensés dans la zone, l’idée est de contextualiser au maximum les OLD », complète Sébastien Roche.
Les collectivités locales en ligne de mire
La cartographie se veut également un outil d’aide à la décision, pour prioriser les opérations de débroussaillement les plus urgentes en cas de risque incendie avéré, voire un vecteur de conciliation pour éliminer certains différends entre voisins. « Visualiser les obligations permet de ne plus avoir à débattre du qui doit faire quoi, on s’organise plus efficacement », estime Jean-Yves Mas, co-gérant de Parallèle 45. Une proposition de valeur que les deux partenaires entendent bien faire valoir auprès des collectivités locales. « En croisant les bases cadastrales avec le nom des propriétaires, Où débroussailler offre aux maires la possibilité d’informer de façon automatisée, or les élus ont un devoir de contrôle et d’application quant à ces obligations », ajoute-t-il.
Parallèle 45 et Optim.aize proposent aux collectivités locales des offres de services enrichies
C’est ce service premium aux collectivités, déjà testé avec succès dans le Médoc, qui devrait constituer le principal modèle économique du projet. Optim.aize et Parallèle 45, qui fonctionnent pour l’instant en associés sous forme de pacte moral, étudient en parallèle de nouveaux prolongements, dans une logique de communs numériques qui leur a valu d’être repéré par l’IGN. « Nous proposons à l’Ademe de sponsoriser un projet qui embarque la communauté de communes du Médoc, la commune de Sainte-Hélène et le Smicotom (syndicat médocain de collecte et de traitement des ordures ménagères), et qui consisterait à enrichir notre portail d’informations dédiées à la gestion des déchets verts, pour savoir où les déposer ou quand se déroulent les collectes », révèle Sébastien Roche.
Les deux partenaires, qui financent pour l’instant le projet sur fonds propre, étudient par ailleurs les pistes de monétisation que pourrait leur offrir l’intermédiation, à destination du secteur privé cette fois. « Nous pourrions faciliter la mise en relation avec les professionnels du débroussaillement », résume Sébastien Roche.