Un plan social à Sud Ouest déclenche une grève
L'entrée du siège de GSO à Bordeaux - crédit MB
Le Groupe Sud Ouest a annoncé mardi la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi concernant 118 postes au sein de la société éditrice du journal Sud Ouest. Cette réorganisation, censée permettre au quotidien régional de retrouver la voie d’une « rentabilité pérenne », a déclenché mercredi une grève de la rédaction, qui dénonce une décision « mortifère ».
« Retrouver une rentabilité pérenne, malgré la décroissance de la vente de journaux » : telle est la raison invoquée par la direction du Groupe Sud Ouest (GSO, éditeur de Placéco), qui a annoncé mardi 5 mars lors d’un CSE extraordinaire une restructuration au sein de la SAPESO, la société éditrice du quotidien Sud Ouest. Elle prend la forme d’un plan de sauvegarde de l’emploi concernant 118 postes, qui intervient quelques semaines après le lancement d’une nouvelle formule du quotidien régional, dont les dimensions revues permettent au groupe de réduire de 12% sa consommation de papier. « Malgré les efforts menés, les économies sont insuffisantes pour compenser la baisse des revenus liés aux journaux papier, et le Groupe est aujourd’hui amené à réduire les effectifs de la Sapeso », indique la direction dans un communiqué, qui souligne par ailleurs sa volonté de « soutenir vivement ses activités de diversification, toutes en fort développement », parmi lesquelles le numérique, l’audiovisuel (domaine dans lequel GSO vient de racheter la société de production Ecrans du monde), l’événementiel ou les verticales thématiques.
Réunie dès mardi soir en assemblée générale, la rédaction du quotidien Sud Ouest a voté le principe d’une grève immédiate pour la journée du mercredi 6 mars. La section locale du SNJ (syndicat national des journalistes) souligne dans un communiqué qu’il s’agit du quatrième plan social en onze ans au sein du journal, et dénonce une « logique mortifère ». « Les ventes de journaux print et numérique représentent plus de 60% du chiffre d’affaires de Sud Ouest. L’éditorial tire toutes les autres activités. Comment espérer endiguer l’érosion des ventes papier et prétendre la compenser par la conquête d’abonnés numériques sans proposer plus et surtout mieux d’information régionale ? », interroge le SNJ Sud Ouest. D’après le syndicat, la réorganisation prévoit la suppression de 25 postes au sein de la rédaction ainsi que la fermeture des agences du quotidien à Oloron-Sainte-Marie et Orthez en Béarn ainsi qu’à Sarlat en Dordogne. De nouvelles assemblées générales ont eu lieu mercredi après-midi.
En tant que média tourné vers le monde de l’entreprise en Nouvelle-Aquitaine, nous comprenons les contraintes qui ont conduit à prendre cette décision difficile. Cependant, la rédaction de Placéco (filiale, comme la Sapeso, du Groupe Sud Ouest) tient à exprimer sa solidarité envers les personnes qui seront concernées par ce plan.