Nay : Un an après sa reprise, où en est Le Soulor 1925 ? - Premium

Jean-Baptiste O’Neill l’avait annoncé, lors de sa reprise en mai 2024 du bottier béarnais Le Soulor : sa première priorité, une fois installé à la tête de l’entreprise, serait « un travail sur la marque ». Un an et demi plus tard, le dirigeant le confirme : « L’un des premiers chantiers que j’ai lancés, c’est un travail de fond sur notre identité ». Accompagné par le studio parisien La Racine, spécialisé dans l’accompagnement des Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV), Le Soulor a revu son logo, son identité visuelle et le fil conducteur de sa gamme. Historiquement centrée sur le produit et le savoir-faire, la communication de l’entreprise s’ouvre désormais à une dimension plus large : « Nous voulons promouvoir un art de vivre inspiré du pyrénéisme, l’idée d’ascension, de ressenti et d’harmonie avec l’environnement », poursuit le dirigeant. Les modèles phares de randonnée restent au cœur de l’offre, mais l’entreprise a cherché à harmoniser sa gamme, notamment dans ses collections urbaines. À lire également - Jean-Baptiste O'Neill à B to Biarnes : « Produire en France, c'est un peu un sacerdoce »Non pas que l’heure soit à la diversification. « Nous avons déjà énormément à faire dans notre cœur de métier », insiste Jean-Baptiste O’Neill. Mais les partenariats se multiplient, en particulier avec d’autres EPV de la région. Le Soulor s’approvisionne désormais en cuirs auprès de maisons labellisées en Pays basque, en Alsace ou encore à Rodez. Et certains modèles intègrent des empiècements en feutre issus des bérets Laulhère. Les prix ont également été revus à la hausse.Une année commerciale au-dessus des attentes Malgré un marché « moribond », Le Soulor a enregistré en 2024 une croissance à deux chiffres par rapport à 2023, légèrement au-dessus de ses prévisions. « La période de Noël a été fantastique », se félicite Jean-Baptiste O’Neill, une réussite en partie due à une inflexion dans le modèle économique de l’entreprise. À la confection sur-mesure et sur commande, Le Soulor ajoute désormais « une offre stockée sur certains modèles ». Façon de convertir des clients potentiels désireux d’acheter immédiatement, sans attendre les trois mois nécessaires à l’entreprise pour réaliser une paire sur mesure.« Les clients qui viennent à l’atelier à Nay, sont sensibles à l’expérience d’achat, à la visite, aux odeurs… c’est très sensoriel et émotionnel, détaille le dirigeant. Ces clients veulent passer commande et ne s’attendent pas nécessairement à repartir avec des chaussures aux pieds. Dans cette boutique-là, il n’est pas nécessaire d’avoir du stock. Là où il est essentiel d’en avoir, poursuit-il, c’est dans la boutique et Paris et pour internet, pour que l’on puisse avoir une proposition de valeur pour nos clients plus pressés, sans la même possibilité de personnalisation ».Améliorer le maillage et la fabrication Après une année d’investissements sur la marque, le dirigeant veut désormais stabiliser et amplifier cette dynamique. « Il faut créer un choc de notoriété, tout en gardant notre âme, pour que la fusée décolle », résume Jean-Baptiste O'Neill. Concrètement, l’accent sera mis sur un meilleur maillage du territoire français, avec en ligne de mire Bordeaux et d’autres métropoles. Le Soulor emploie aujourd’hui 14 salariés, soit une embauche de plus sur l’année, notamment pour structurer la communication et le marketing. Côté distribution, la PME s’appuie sur ses trois points de vente physiques à Nay, Pau et Paris, auxquels s’ajoute le e-commerce.À lire également - Chaussures : Le Soulor 1925, les montagnes béarnaises en étendard En parallèle, Le Soulor veut améliorer son efficacité industrielle. Le délai actuel de trois mois pour la fabrication d’une paire doit être ramené à deux mois grâce à un travail d’optimisation soutenu, précise Jean-Baptiste O’Neill, par le dispositif « Usine du Futur » de la Région Nouvelle-Aquitaine.

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