Comment Bergeret s'est diversifié - Premium

C’était en 2009. Bergeret, entreprise de BTP spécialisée dans le second œuvre, décidait de se lancer, avec deux partenaires, dans l’installation de panneaux solaires. « Le départ a été très bon, on a fait de beaux chantiers », se souvient Marylin Bordes, responsable administrative et financière. Mais la baisse brutale des tarifs de rachat de l’électricité, décidée par l’État en 2011, stoppe net l’élan. « Il y avait forcément moins de demande, car il fallait beaucoup plus de temps pour amortir les installations », poursuit-elle. L’activité est mise en sommeil jusqu’en 2021.Entretemps, une nouvelle génération est arrivée aux manettes de l’entreprise, et décide de relancer le photovoltaïque en autoconsommation. « Mon expérience dans le domaine de l'électricité, nous a permis de relancer l'activité de manière autonome », relate Quentin Bergeret, codirigeant. Depuis, l’entreprise a enchaîné les installations, tirant parti de la baisse du prix des équipements et du développement du stockage. « Avec la baisse du prix de rachat, les solutions batteries sont devenus plus rentables qu'en 2009 », souligne Marylin Bordes.À lire également - Les ombrières photovoltaïques, « c'était une très mauvaise idée ! »La mutation technologique du secteur, notamment avec l’essor des pompes à chaleur, conduit l’entreprise à structurer une offre plus large : géothermie, panneaux solaires thermiques et photovoltaïques, chaufferies biomasse et poêles à bois. Des compétences renforcées par des recrutements ciblés et des certifications telles que QualiENR.« Les évolutions technologiques, je pense aux systèmes photovoltaïque, pompe à chaleur, batterie... connectés entre eux, nous offrent la possibilité de proposer des solutions complètes et économiques, » explique Quentin Bergeret. L’entreprise propose également, depuis 2024, l'installation de bornes de recharge pour véhicules électriques.Internalisation du bureau d’étudesJusqu’en 2015, l’activité reposait principalement sur des interventions en gré à gré auprès de particuliers et de petits clients. Un virage stratégique s’opère avec la création d’un bureau d’études interne. « On répondait déjà à des appels d’offres, en externalisant la partie études et dessin. La demande étant croissante, nous avons décidé d'internaliser ces missions », précise Marylin Bordes.Cinq recrutements permettent d’installer cette cellule, désormais composée d’un chargé d’études et d’un dessinateur-projeteur. Pas question, ici, de pari : « On savait que ça allait être rentable », estime Quentin Bergeret. L’organisation, renforcée par l’arrivée d’un professionnel expérimenté et de deux apprentis ingénieurs, a permis de doubler les effectifs et de gagner en technicité. La diversification s’est poursuivie par la mise en avant d’activités existantes, comme la conception de salles de bains et de cuisines clés en main. Un showroom a été ouvert en 2017, relocalisé en 2024 à Lons.À lire également - Bergeret : la transmission comme une évidenceLe pôle zinguerie a, lui, été relancé en 2021-2022, avec trois salariés spécialisés. « Ça nous aide aussi beaucoup pour la partie chauffage, insert, chaudières », souligne le codirigeant. Cette activité s’articule aussi avec le photovoltaïque, puisque les couvreurs-zingueurs assurent la pose des panneaux en toiture. Enfin, un nouveau service de recherche de fuites et de détection de réseaux voit le jour en mars 2025, afin de répondre aux besoins des syndics et gestionnaires de logements.Rayonner vers Landes et Pays basqueParallèlement, l’entreprise élargit aussi peu à peu son périmètre géographique. Deux agences ont vu le jour : à Villefranque, en Pays basque, en 2021, puis à Aire-sur-l’Adour, dans les Landes, en 2022.Le choix du Pays basque répondait à une logique opérationnelle. « On avait beaucoup de boulot sur la côte avec nos clients de Pau, et on commençait à travailler pas mal des donneurs d'ordres publics comme la mairie d’Anglet », explique Quentin Bergeret. Mais les allers-retours quotidiens n’étaient plus tenables. « Ce n’était pas idéal, on n’aimait pas trop avoir nos techniciens en permanence sur la route », ajoute Marylin Bordes. L’implantation à Villefranque s’est faite sans garantie. « Là, c’était un pari. On n’avait pas les clients, pas la main-d’œuvre », reconnaît le codirigeant. Deux salariés palois se portent volontaires pour démarrer l’agence, avant de nouveaux recrutements locaux. « Ça a été assez compliqué, mais aujourd’hui on reste une dizaine dans l’agence, on commence à se faire connaître et à avoir de plus en plus de clients », poursuit-il.L’ouverture d’Aire-sur-l’Adour, en 2022, s’est faite dans un contexte particulier. « On avait un jeune salarié landais qui rentrait chaque week-end dans les Landes. Au bout d’un moment, il ne pouvait plus rester en Béarn », raconte Marylin Bordes. L’entreprise choisit alors de tenter l’aventure locale, et ouvre un bureau dans les Landes... avant que le salarié en question ne décide de se lancer à son tour dans l'entrepreneuriat et ne quitte Bergeret, laissant ses employeurs fort dépourvus. Plutôt que d'abandonner tout le travail déjà fait, l'entreprise décide de rester, et se livre à sa première croissance externe en rachetant une entreprise landaise.À lire également - Reprise : pourquoi l’entreprise Ségassie a changé de mains La reprise s’avère complexe. « La société était en pleine descente, ils étaient 15 après avoir été 40. L’état des troupes n’était pas au beau fixe », souligne le dirigeant. Mais le pari finit par payer : l’agence compte aujourd’hui près de 25 collaborateurs. « Économiquement, le pari a tenu ses promesses », assure Marylin Bordes. Sur le plan social, la greffe s’est faite au prix de nombreux départs. « Nous avons pratiquement 25 collaborateurs aujourd’hui, mais seulement 2 anciens », note Quentin Bergeret.

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