Alltroc surfe la vague de l’économie circulaire - Premium

Chez Audrey Queruau Lamerie, l’économie circulaire n’est pas vraiment une nouveauté. Dès son plus jeune âge, elle l’adopte sans vraiment en prendre conscience. « Avec ma mère, nous allions régulièrement à Emmaüs et pour le matériel de sport, j'étais une adepte du Trocathlon », se souvient la Landaise. Une habitude qu’elle mettra quelques années plus tard au service de son aventure entrepreneuriale, basée à Soorts-Hossegor et baptisée Alltroc. Après une dizaine d’années chez un géant du monde de la glisse, la jeune femme souhaite réorienter sa vie vers un business chargé de sens. « Je ne suis pas à l'aise avec cette logique de toujours fabriquer plus et demeure convaincue que l’on peut consommer plus intelligemment ». Dans cette optique, elle fonde Alltroc en 2013. Installé dans une surface de 75m², le magasin vend tout type de matériel de sport, tel que « des vélos, des combinaisons de surf ou des sacs de frappe ». Deux années en tant que généraliste précédant une logique spécialisation. Multiplier les sources d’approvisionnement « Très vite, je me suis aperçue qu’il avait de la demande, en particulier pour le matériel de surf ». Déménagement, doublement de surface et embauche du premier collaborateur, l’aventure se poursuit et se conjugue désormais avec glisse. Aujourd’hui, c’est dans la zone Pédebert à Soorts-Hossegor que la boutique Alltroc est installée. Sur près de 500m², on trouve environ 800 planches ainsi que des combinaisons et divers accessoires nécessaires à la pratique comme des dérives ou des leash. Toute l’année, six personnes travaillent dans le magasin (dix en haute saison). « Depuis le début, je prône la proximité et la présence d’un vendeur technique pour conseiller le bon matos à la bonne personne », explique Audrey Queruau Lamerie. Une recette qui fonctionne et dont le business model repose sur le dépôt vente ou l’achat cash. « Les commissions sont faibles, il faut faire beaucoup de volume et toujours aller chercher de l’approvisionnement pour être rentable », précise la cheffe d’entreprise. Pour cela, Alltroc source son matériel auprès des particuliers, mais aussi avec des professionnels. « Nous travaillons avec diverses structures comme l’UCPA et des écoles de surf qui consomment beaucoup de planches et nous les laissent en fin de saison ». « Je n’ai rien inventé » Malgré le marasme économique environnant, Alltroc enregistre actuellement de bons résultats. « Nous avons une progression de 10% depuis le début de l’année », se réjouit la dirigeante. Une dynamique qu’elle explique par plusieurs facteurs. D’un côté, il y a la stratégie propre à l’entreprise avec « le contact client, une rigueur de travail, et des estimations des tarifs au plus juste ». De l’autre, il y a aussi le contexte global, combinant deux phénomènes. Avec la baisse du pouvoir d’achat, « la conjoncture fait que les gens viennent plus facilement vendre le matériel dormant dans leur garage ». Par ailleurs, Alltroc est également porté par l’engouement global autour de la pratique du surf qui compte de plus en plus d’adeptes. Fidèle à son état d’esprit, l’entrepreneure ne compte pas dupliquer le modèle en créant plusieurs magasins. L’idée n’est pas de faire plus, mais de faire mieux. « Nous sommes là pour rendre service, tant au vendeur qu’à l’acheteur, c’est ça la réelle économie circulaire pour tous ». Un concept remis en avant par la nécessité de préserver les ressources de notre planète. « Mais je n’ai rien inventé », précise Audrey Queruau Lamerie. Comme quoi, entreprendre ne consiste pas uniquement à innover, mais parfois à appliquer de bonnes vieilles recettes avec sincérité et professionnalisme. AlltrocZ.A Pédebert à Soorts-HossegorFondé en 2013C.A : 1.8 M€Effectif : 6 ( 4 en saison)

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