Transmission : à Bordeaux, la maroquinerie De Grimm a su anticiper - Premium

« Ce n’est pas un hasard, les choses arrivent comme ça. » Alors que la fête des 80 ans de l’entreprise se profile, l’une de ses figures emblématiques manquera à l’appel. Le père de Fabienne Massip et ancien dirigeant de la société. Dans ce moment si difficile, Fabienne Massip accepte quand même de revenir sur la genèse de son parcours entrepreneurial démarré en 2012.La transmission est devenue un vrai sujet en 2011 alors qu’elle travaillait déjà depuis neuf ans avec son père. « Il a eu un accident cardiaque et ça a été un peu comme un révélateur. » La fratrie compte trois enfants. « Nous avons été élevés dans le sens de la reprise de l’entreprise, mais sans nous dire de la reprendre. En fait, j’avais déjà cette posture », commence la dirigeante. Un an plus tard, elle reprend l’atelier artisanal de fabrication de sacs et d’accessoires en cuir De Grimm et Massip Maroquinerie, un commerce multimarque en bagagerie maroquinerie. « Ma chérie, tu as bien fait de me foutre dehors » Une transmission prise avec certaines précautions. « Comme la famille est une valeur essentielle chez nous, très forte, on a fait appel à des personnes extérieures pour préserver ce lien familial et cet amour », relate Fabienne Massip. Cependant, elle confie avoir dû imposer ce passage. « Mon père avait beaucoup d'humour et me disait : “Ma chérie, je voulais te dire, tu as bien fait de me foutre dehors”. Et ça veut tout dire. Tout ne se fait pas dans la facilité et sans que ça grince des dents. », se remémore-t-elle. Elle ajoute : « Aujourd’hui, toute la transmission a été réglée. On n'ajoute pas de douleur à la douleur. » Fabienne Massip a alors opéré un changement de trajectoire. « J’ai imprimé ma marque en tirant les choses vers le haut. J’avais une vision dans l’excellence », livre la cheffe d’entreprises « au pluriel » comme elle aime se présenter. Même si cette nouvelle stratégie a nécessité d’abandonner une partie du chiffre d’affaires, elle affirme convaincue et rassurée : « Heureusement que ce virage a été pris sinon je pense que nous n’existerions plus. »Le respect de « l’ADN de départ » Fabienne Massip souligne l’importance de respecter l’histoire familiale, l’ADN de départ. Une entreprise familiale, « c’est un flambeau, un ancrage dans le territoire », déclare-t-elle. Avec des hommes aux manettes pour les deuxième et troisième générations, et des femmes pour la première et la quatrième. Des entreprises familiales dont elle a d’ores et déjà transmis des parts, tout en restant majoritaire, à son frère qu’elle a embauché comme maître artisan et à son mari qui travaille avec elle sur la partie financière et web. « Je n’ai pas attendu pour transmettre. Je n’aurais pas pu arriver là où j’en suis sans eux à mes côtés », chérit-elle.

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