La filière cosmétique se donne rendez-vous dans les Landes - Premium

« Ce n’est pas le berceau de la cosmétique en France », admet Michèle Simonneau en parlant de la Nouvelle-Aquitaine. Pourtant, aujourd’hui, la filière y occupe un important poids économique. Dans cette région, on compte 498 entreprises employant 13.000 personnes et générant plus de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Une importance qui s’explique par la présence de la forêt, de la nature et de l’agriculture sur le territoire. « Nous avons des producteurs de matières premières », résume la vice-présidente du Cosmed, l'association des PME de la cosmétique. À la découverte de Biolandes « Nous avons des matières premières issues du bois, extraites des algues dans l’océan, provenant des plantes poussant sur le littoral, ou encore des matières de synthèse issues de la chimie », détaille la pilote du cosmetopôle Nouvelle-Aquitaine, la délégation régionale du Cosmed. Créée en 2000, cette organisation endosse un rôle de facilitateur de croissance et d'innovation en créant « des synergies entre les acteurs privés et publics de la filière ». Dans ce cadre, la structure organise chaque année un rendez pour ses membres sur le territoire. Chaque fois, la journée s’articule autour d’une visite d’entreprise puis de débats et conférences autour d’une thématique. « L’an dernier, le rendez-vous avait lieu chez Léa Nature du côté de La Rochelle, cette année nous allons visiter Biolandes à Le Sen », précise Michèle Simonneau, par ailleurs directrice R&D et innovation de Léa Nature. Après la visite de l’entreprise landaise dans la matinée, la journée se poursuivra dans les locaux d’Agrolandes à Haut-Mauco. Les participants y aborderont les enjeux cruciaux autour de l’eau. « C’est une denrée de plus en rare », constate la représente du Cosmed. « Certes notre région bénéficie de l’océan et de cours d’eau mais on observe de plus en plus de restrictions liées à l’épuisement des nappes phréatiques ». Vers la sobriété hydrique Dans la préservation de la ressource, la filière a son rôle à jouer d’autant plus que l'élément lui est essentiel. « Nous sommes consommateurs, tant pour la fabrication de nos produits car l’eau représente 70 à 80% de nos formules, que pour le nettoyage des cuves ». Pour une sobriété hydrique, des entreprises vont présenter leur solutions pour réduire la consommation mais aussi pour mieux traiter l’eau utilisée. « Plus l’eau rejetée est propre, plus on peut l'utiliser pour faire autre chose », souligne Michèle Simonneau. Utiliser moins, gaspiller moins, tel semble être le mot d’ordre de la journée et d’une filière consciente de son impact environnemental. À titre d’exemple, la responsable cite des actions mises en œuvre chez Léa Nature. « Nous avons notre propre station d’épuration et nous faisons la chasse aux fuites avec un système de surveillance du circuit de l’eau très précis partout dans l’entreprise », cite-t-elle notamment. Une autre piste consisterait à développer l’usage des savons et shampoings solides, composés à plus de 80% d’eau. Mais le pari est loin d’être gagné. Les habitudes de consommation ont la peau dure et Michèle Simonneau doit l’avouer, « les shampoings solides ont du mal à prendre ». Un fait d’autant plus dommage que le bénéfice ne se limite pas à l'eau contenue dans la composition du gel. « Conditionner en solide, c’est moins d’encombrement, moins de transport, moins d’émission de CO2, moins d’emballages…». À Le Sen, les actions mises en œuvre chez Biolandes seront mises en lumière auprès des acteurs de la filière. « C’est une journée d’information mais c’est surtout une journée réseau ». Car au travers de ces animations, le Cosmed a pour objectif d’impulser des synergies pour « trouver des partenariats, créer des pôles de compétitivité ou encore mutualiser des actions », rappelle l’animatrice du pôle régionale.

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