Industrie : l'UIMM détaille les enjeux de la filière - Premium

« Les comptes 2024 sont équilibrés, ce qui nous permet d’aborder les années à venir avec confiance », affirme d'abord Didier Lacassagne, président de l’UIMM Adour-Atlantique, en marge de l’assemblée générale de l’organisation. Cette stabilité financière permettra à la structure de continuer à déployer ses missions de soutien aux entreprises, dans un contexte industriel en rapide mutation.Parmi les grands défis qui se dessinent, l’évolution des besoins liés à la relance des budgets de la défense occupe une place centrale. « On parle d’une hausse de 40 % du budget de la défense sur les six à sept prochaines années », rappelle Didier Lacassagne. Pour le territoire de l’Adour, cet enjeu touche directement la filière aéronautique, qui représente environ 70 % des adhérents de l’UIMM. « Entre 10 et 20 % de l’industrie locale est déjà positionnée sur les activités défense », ajoute-t-il. Des rencontres sont prévues prochainement entre industriels et représentants militaires afin d’anticiper au mieux les transformations à venir.Un contexte international toujours plus tendu Autre point de vigilance, les droits de douane et leur impact sur les chaînes d’approvisionnement. « Ce sont des processus complexes, analysés par les maisons mères au sein des grands groupes, qui peuvent entraîner des remaniements logistiques importants », explique le président. Le secteur aéronautique régional étant fortement tourné vers l’export, notamment vers les États-Unis, toute remise en cause du libre-échange y serait lourde de conséquences. « Renoncer au marché américain n’est pas envisageable, c'est une vue de l'esprit. Mais il faut trouver des solutions, répercuter certains coûts sur les clients ou envisager des stratégies correctives. »À lire également - Industrie de défense : le 64 sur le pied de guerreFace à ces bouleversements, « il s’agit d’être beaucoup plus présents auprès des entreprises pour les aider à s’adapter rapidement aux évolutions sociétales et économiques », résume Didier Lacassagne. Cela passe notamment par un appui accru sur les questions de financement, dans un contexte où certaines PME du territoire – dans l’agroéquipement ou le nautisme notamment – peinent à investir pour suivre les évolutions du marché. « Nous travaillons en lien avec les instances territoriales pour construire des fonds d’investissement adaptés », précise-t-il, évoquant notamment un projet de fonds interrégional mené par les Régions Nouvelle-Aquitaine et Bretagne.Soutenir le déploiement de l'intelligence artificielleL’intégration de l’intelligence artificielle au sein des industries locales constitue un autre axe stratégique. « Nous sommes au début de cette histoire », indique Gaëlle Girardi, déléguée générale de l’UIMM Adour-Atlantique. Une commission IA verra le jour en 2025, afin d’accompagner les adhérents dans l’adoption de ces technologies, en mobilisant les experts du territoire et en veillant aux enjeux de cybersécurité, en partenariat avec le centre de ressources cyber régional.Le degré de maturité reste cependant très hétérogène : « Certaines TPE/PME sont très avancées, avec des équipes déjà formées, tandis que d’autres découvrent à peine le sujet », observe-t-elle. L’objectif est donc de favoriser le partage de connaissances et de bonnes pratiques, tout en intégrant l’IA dans l’accompagnement juridique et stratégique proposé par l’UIMM.

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