Municipales 2026 : à Bordeaux, Pierre Hurmic prépare le terrain d'une candidature pas encore officialisée
Pierre Hurmic et son équipe municipale à l'heure du bilan. Crédit : DM
Fêtant « jour pour jour » les cinq ans de son élection en tant que maire de Bordeaux, Pierre Hurmic livrait ce matin le bilan de son action et de son équipe. Pas encore candidat déclaré à sa succession, il balise le terrain.
Ceux qui attendaient le top départ effectif de la campagne pour les municipales 2026 à Bordeaux, que d’aucuns espéraient à l’occasion de cette présentation par Hurmic du bilan de ses cinq années en tant que maire de Bordeaux, en auront été pour leur frais. « Je ne vais pas vous annoncer ma candidature à un nouveau mandat », douche-t-il d’emblée, expliquant ne pas vouloir « participer à la course de petits chevaux » à laquelle il estime que l’opposition municipale se livre actuellement. Il sera maire « jusqu’au dernier jour », indique-t-il. Mais il doit à tout le monde « un bilan de notre action, reprend-il, à l’heure d’une “trumpisation de la vie politique qu’il voit monter, redoute et combat ». À l’heure des « fake news », il veut opposer « des faits vérifiables, des chiffres sourcés, des résultats étayés. Dire la vérité devient un acte qui n’a rien d’anodin ». Si, selon un baromètre Cevipof, « seulement 26% des Français ont confiance en la politique, 61% font en revanche confiance en leur maire. Cela nous oblige ».
« Bordeaux respire, accueille, protège et rayonne »
Et le maire sortant de dresser « un tableau en quatre axes, qui illustre la vision et les résultats ». Ayant décrété « l’urgence écologique et climatique dès le premier jour de son mandat », il indique que la pollution aux oxydes d’azote « a baissé de 35% depuis 2019 ». Et d’égrainer les chiffres : plantation de 57.000 arbres depuis 2020, soit 16.000 par an, quand le rythme annuel plafonnait à 600 lors de la précédente mandature. Le secteur piétonnier a progressé de 42%, passant de 172 à 245 hectares, avec 46km de rues piétonnes en 2025. Mesure totem de son mandat, le label « Bâtiment Frugal » devrait voir ses premières réalisations sortir de terre « cette année », avec une quinzaine de projets au stade de la pré-validation, la validation définitive intervenant à la livraison. « Ce label s’exporte », énonce-t-il fièrement.
Aux « esprits chagrins et nostalgiques qui n’admettent pas que Bordeaux puisse rayonner différemment et sans eux », il oppose les 16.000 créations d’entreprise en 2024, chiffre en hausse de 11%. L’an passé, les nuitées marchandes se sont inscrites en progression de 13,4% par rapport à 2019, le tourisme d’affaires s’envole de 40,4% (nombre de journées de congrès), avec des retombées économiques pour le territoire estimées à 231 millions d’euros. L’équipe municipale a par ailleurs réaffecté une partie d’un « patrimoine immobilier sous-utilisé », fléchant notamment 15.000m² « pour accueillir davantage d’associations, du logement d’urgence, des services municipaux. Ça aurait représenté 50 millions d’euros s’il avait fallu créer tout cela en neuf ».
À lire également - Municipales 2026 : « Cinq ans de perdus avec Hurmic » tacle Bordeaux Ensemble
Au cours de la mandature, le taux de logement social sur Bordeaux est passé de 18,5 à 20,5%, soit « plus de 5.500 logements sociaux engagés » dans ce laps de temps, dont 1.700 en 2024 « soit 170% de notre cible du PLH ». Et de souligner le développement du BRS - bail réel solidaire - avec 270 logements déjà livrés et 530 en cours de montage, la mise à l’œuvre du permis de louer « qui nous permet d’accompagner environ 15% des demandeurs à une amélioration du parc de logements », ainsi que l’expérimentation depuis la mi-juillet 2022 de l’encadrement des loyers.
Pour autant, Bordeaux « n’est pas une ville auto-centrée, c’est une ville qui rayonne, mais sans intention magnétique », tacle-t-il avec malice. Et de se féliciter que « ce qui est fait à Bordeaux en matière d’adaptation au défi climatique » est scruté jusqu’à Los Angeles où il était en visite en avril dernier. La ville dont il est le maire sera l’organisatrice du forum mondial du GSEF du 29 au 31 octobre prochain : « dans ce domaine d’avant-garde, Bordeaux va se placer au centre du monde ».
S’il cite « Les Contemplations » en conclusion*, donnant des accents hugoliens à sa vision de la politique, Pierre Hurmic ne se (re)présente pas comme un romantique ou un rêveur : « Je ne suis pas un maire à mi-temps ni le maire des demi-mesures. La réalité, c’est quand ça cogne. » Visiblement prêt à relever le gant des prochaines joutes électorales.
* Quand le chemin est droit, jamais il n’est mauvais.
J’ai devant moi le jour et j’ai la nuit derrière ;
Et cela me suffit ; je brise la barrière.