Bordeaux sécurise l’avenir des hangars de Darwin, en échange de leur réhabilitation complète - Premium

C’est la fin d’un bras de fer qui aura duré plusieurs années entre l’écosystème Darwin et Bordeaux Métropole Aménagement (BMA). Huit ans, précisément, durant lesquels l’avenir de deux hangars situés dans l’ancienne caserne Niel, était incertain. Ils sont désormais sauvés de tout projet de démolition pour les trois décennies à venir, grâce à la signature ce mercredi 27 août d’un bail emphytéotique administratif (BEA) entre la Ville de Bordeaux et Darwin, via sa foncière solidaire. « C’est une étape primordiale pour l’ensemble des associations présentes et plus globalement pour tout notre écosystème », souligne Philippe Barre, fondateur de Darwin. D’une surface de 6.000 m², ces deux lots abritent notamment un skatepark et les locaux d’Emmaüs. D’abord occupés par Darwin grâce à une AOT, (autorisation d’occupation temporaire du domaine public), ils étaient condamnés à la destruction depuis la rédaction du plan d’aménagement de la ZAC Bastide-Niel en 2017. « Après délibération en Conseil municipal, la Ville de Bordeaux a acquis en décembre 2024 les deux hangars, alors propriété de la SAS Bastide-Niel », rappelle le maire de Bordeaux Pierre Hurmic. Valorisés initialement à 3,6 millions d’euros, « si l’opération de logements et de parking avait vu le jour », les deux lots ont finalement été vendus par l'aménageur pour 2,1 millions. « Si à la fin de la ZAC, il y avait un déficit de 1,5 million d’euros correspondant à la différence, alors la Métropole compenserait financièrement ce manque à gagner », précise-t-on du côté de la mairie, qui souligne que le nombre de logements initialement prévus ont d’ores et déjà été compensés.A lire également : Quel est l’impact de l’écosystème Darwin sur la métropole de Bordeaux ?Un chantier estimé à 4,7 M€Après des années d’incertitude, donc, « c’est un dénouement vers le haut et un accord très honorable et équilibré » qui s’est conclu, se félicite Philippe Barre. La foncière solidaire de Darwin devient officiellement locataire des hangars pour une durée de 33 ans, et s’engage en retour à réaliser des travaux de réhabilitation des deux lots d’ici 2028. À l’issue des trois ans, Darwin s’acquittera d’une redevance annuelle de 35.000 euros. Un loyer qui sera revu « dans dix ans, soit augmenté soit diminué, selon le chiffre d’affaires de Darwin », explique Pierre Hurmic. Montant global du futur chantier : 4,7 millions d’euros, investis en propre et via de la dette bancaire. « Depuis que l’on avait perdu l’AOT, nous n’étions plus titrés ou de façon temporaire, donc nous ne pouvions pas espérer d’emprunt », souligne Philippe Barre, qui en dit un peu plus sur la nature des travaux : « Il faut végétaliser, désartificialiser, pour avoir des bâtiments qui ne soient pas des cocottes-minute. Faire mieux avec moins, et participer à la diminution de l’empreinte carbone de Bordeaux. »Des commerces pour assurer la pérennité financièreL’ensemble des activités associatives aujourd’hui présentes seront maintenues. Le bail prévoit que 65% de la surface soient dédiés à des activités associatives et culturelles, de quoi permettre à Darwin de rêver à d’autres projets : l’accueil de nouvelles structures, de compétitions sportives, un pôle articulé autour de la musique, de la solidarité, ou encore une infrastructure mutualisée pour le lycée alternatif Edgar Morin. Les 35% de surface restants seront dédiés à des activités commerciales et artisanales, « dont les revenus garantiront la pérennité financière du projet ». Pas de grandes enseignes de fastfood ou de vêtements, mais des boutiques ou entreprises à taille humaine, en lien avec les valeurs et les activités de l’écosystème. « On veut montrer qu’avec un modèle économique responsable, on arrive à soutenir les associations, insiste Philippe Barre. C’est important de ne pas être dans la culture du commerce, dans le sport commerce. » D’ici là, reste à imaginer précisément le futur de ces 6.000 m², puis à déposer le permis de construire préalable à la réhabilitation. Date visée ? « ASAP », conclut, impatient, Philippe Barre.

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