Santé : E-Tonus peut-il révolutionner le traitement de la douleur ? - Premium

La prise en charge de la douleur est un sujet aussi vaste que complexe, où les tentatives d’innovation abondent, les semi-réussites et échecs aussi. C’est ainsi qu’un professionnel de santé girondin, la foi chevillée au corps mais aussi avec des cautions scientifiques crédibles, avance une proposition nouvelle, travaillant depuis près de cinq ans sur le sujet, ayant fondé une structure dédiée - la SAS AF Genèse - en septembre 2022. Laquelle œuvre à la commercialisation prochaine d’un dispositif, déjà baptisé : E-Tonus. « Il permet d’améliorer le fonctionnement du système nerveux en permettant l’homéostasie neuronale ». Et ce masseur-kinésithérapeute de profession, de préciser, en langage profane : « C’est tout simplement le travail à l’équilibre des neurones. » Si les ressorts de cette innovation restent confidentiels, on peut en revanche préciser que le système repose sur « une onde, sur laquelle le paramétrage est inédit » et que le dispositif en lui-même, qui se porte au poignet, n’est pas beaucoup plus gros qu’une montre connectée moderne.« Ce vecteur permet de soulager voire traiter les douleurs neuropathiques, qui sont souvent chroniques et pour lesquelles les individus sont handicapés parce qu’il y a peu de solutions. » Le jeune entrepreneur n’est pas seul dans cette aventure : l’innovation concernée est protégée par un brevet pour lequel l’INSERM Transfert est co-déposant, élément apportant du sérieux et assurant aussi une protection de la propriété intellectuelle. « La précision du signal constitue un verrou technologique. Si d’autres veulent le reproduire, ça va être compliqué. Ça n’est pas encore de la science, confie-t-il même de façon surprenante, mais c’est aussi une sécurité pour éviter d’être trop rapidement plagiés », estime-t-il.Le bien-être proposé à l'abonnementLa jeune pousse AF Genèse est désormais en phase d’ingénierie produit, avec l’objectif de démarrer la commercialisation au dernier trimestre 2024. Dans un premier temps, au moins, l’aspect industriel sera totalement externalisé. L’ambition est de placer 500 produits, via de la vente en ligne. Un objectif qui semble atteignable, avec déjà près de 200 pré-réservations et même une trentaine de prototypes déjà utilisés au quotidien. Originalité : le produit ne sera pas vendu, mais loué, avec abonnement mensuel à 49 euros. « Notre attaque du marché, ça va être la douleur chronique », annonce le dirigeant. Lequel nous confie avoir déjà d’autres visées. « Cette onde a d’autres fonctions, puisqu’on améliore le fonctionnement du système nerveux central. Mais les autres revendications, je les garde un peu sous le coude », sourit-il. « Au niveau réglementation, on peut passer en catégorie bien-être pour commencer. De manière à générer suffisamment de trésorerie pour soutenir le projet médical plus tard. »« Dès qu’on pourra, on basculera sur le médical, avec la réglementation que ça impose. Je suis accompagné pour ça. » La première phase de vente permettra notamment de récupérer et de massifier les données observationnelles, « qu’on va pouvoir interpréter pour venir alimenter une base de données et créer de l’attraction auprès éventuellement d’investisseurs, pour des levées de fonds plus tard. Les données des études scientifiques, on va essayer de les mener mais ça coûte cher et ça prend beaucoup de temps », rappelle-t-il, soucieux selon ses dires de « faire de la science pour établir de nouveaux dogmes ».Se structurer pour attaquer le marchéPour l’heure, AF Genèse reste une structure très frugale. Un nouvel associé doit rejoindre l’aventure. Le nom est là aussi pour l’heure tenu secret. « Il a 57 ans, un profil investisseur dans les ETI, c’est une personne un peu 360°, qui a aussi une expérience de CEO dans la biotech », décrit-il en ombres chinoises. Au-delà d’un apport en capital, la société a jusque-là fonctionné sur fonds propres et investi quelque 200.000 euros, la mission du nouvel entrant sera de « structurer la boîte pour pouvoir accélérer ». Un alternant devrait rejoindre l’aventure en septembre, sur un profil ADV, « pour préparer la phase marché ». À cet égard, le chiffre de 2.000 dispositifs supplémentaires est avancé pour 2025, avec en parallèle le recrutement de doctorants, de spécialistes marketing et business developers.L’évolution vers le domaine très réglementé de la santé s’accompagnerait d’une nouvelle version du dispositif qui pourrait également gérer la douleur aigüe. Le modèle économique pourrait évoluer vers de la vente. « On aura une réglementation qui viendra sécuriser le produit et faciliter peut-être l’accès via de la prescription médicale et, pourquoi pas, un engagement de la Sécurité sociale et donc un remboursement du produit. » Des discussions sont en cours avec le CHU de Bordeaux et AF Genèse, accompagnée de façon très précoce par l’association Transtech, pourrait intégrer la partie incubation de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (AP-HP). L’IMS ainsi que le Neurocampus pourraient être approchés.Ayant fait en début d’année un premier tour de piste - en tant que simple visiteur - au CES de Las Vegas, Aurélien Fromm a pu « challenger un peu le produit et la proposition de valeur. On a été écouté par des institutions et les retours sont encourageants, ça donne de la confiance pour avancer. D’autant que même au CES, il n’y a pas beaucoup d’outils de rupture technologiques en santé », estime-t-il. L’entrepreneur pourrait à nouveau se rendre sur ce prestigieux salon, cette fois en tant qu’exposant, d’ici un an ou deux. L’entreprise pourrait alors être en phase d’internationalisation, ce qui induirait de lever des fonds note-t-il. « On va attaquer le marché France, puis ensuite les Etats-Unis et pourquoi pas ensuite l’Europe, en troisième, car il y a aura une multiplicité de contraintes réglementaires auxquelles il faudra se conformer. »E-Tonus (société AF Genèse)SASU fondée en septembre 2022Siège social : SaumosEffectif : 1 personneCA : NC

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