Industrie : Premier Tech veut mettre la gestion numérique à portée des TPE et PME - Premium

Groupe canadien créé il y a 100 ans, Premier Tech (5.200 collaborateurs dans 28 pays) œuvre dans divers secteurs d’activité, dont l’optimisation des installations manufacturières. Présent en France depuis une quinzaine d’années, elle y dispose d’une douzaine de sites industriels (450 salariés actuellement), dont un à Forges d’Aunis (Charente-Maritime), lié à sa division « Producteurs et Consommateurs » et où sont produits des substrats de culture. Au travers de sa division PT Digital, il développe des solutions d’intelligence manufacturière, pour la gestion de la production mais aussi la conception de lignes industrielles. Cette activité s’est implantée sur le territoire hexagonal, plus précisément en Gironde, via le rachat en 2020 de la société ArdTIC Consulting. A l’époque basée à Pessac, désormais installée à Martillac sur la technopole Montesquieu, cette dernière est spécialisée dans l’informatique industrielle, notamment la création et la mise en marché de solutions pour systèmes d’exécution de fabrication. Une tête de pont pour les activités de PT Digital en France, au point d’induire le changement de nom de la SAS girondine, devenue Premier Tech Digital France.La petite équipe de cette TPE a grandi depuis, pour compter actuellement une douzaine de personnes. L’entreprise n’a pas dévié de sa vocation, proposant notamment un système de gestion de la production (ou Manufacturing Execution System - MES) baptisé Rizeline, ainsi qu’un configurateur 3D de lignes de production, « conçu pour que les équipes de ventes des fabricants d’équipement d’origine montrent à leurs clients leur future ligne de production en temps réel », est-il expliqué. Elle offre également des services autour de la gestion et de l’exploitation de données. Une expertise qui l’amène à porter un projet de R&D dédié à l’IIOT, l’Internet des objets industriels.Dans le scope de la RégionComptant notamment le groupe japonais Toray - premier fabricant mondial de fibre de carbone - parmi ses clients, Premier Tech Digital a ainsi pu « apprendre sur les problématiques des gros industriels et comment y répondre », souligne Philippe Roux, le directeur général de la PME girondine. Qui poursuit : « Maintenant, tous les gros industriels sont équipés de MES, mais les moyens, petits et très petits industriels ont des besoins ». Or, les solutions existantes sont souvent très spécialisées et pas adaptées à des structures de petite taille, notamment en raison du coût élevé des licences mais aussi de la faible compatibilité et interopérabilité des systèmes avec les équipements en place. Une solution adaptée aux petits industriels séduirait à coup sûr le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine et sa démarche « Usine du Futur », à telle enseigne que la Région a voté il y a quelques semaines l’attribution d’une aide au titre du soutien aux projets innovants, débloquant une subvention de plus de 128.000 euros pour la SAS girondine.Premier problème à résoudre pour mener le projet à bien : « Comment aller chercher les informations à différents endroits de l’usine et les regrouper ? », s’interroge de façon didactique le dirigeant. « Nous allons utiliser des technologies radio, qui vont ramener de la connectivité là où il n’y en a pas », éclaire-t-il aussitôt. Ce sont donc des petits capteurs qui vont venir « suréquiper les équipements industriels » mais de manière non invasive, permettant de recueillir quantité de datas. « Ces données, il faut les valoriser », ajoute encore Philippe Roux, évoquant le développement en cours d’une box dédiée, à même de centraliser de façon sécurisée les informations collectées et de permettre leur exploitation. La cybersécurité est d’ailleurs l’un des volets de ce programme de recherche. Premier Tech Digital France compte ainsi s’appuyer sur « des partenaires locaux » et devrait trouver sur le Campus Régional de Cybersécurité et de Confiance Numérique de Nouvelle-Aquitaine une porte d’entrée tout indiquée.Une approche modulaire et beaucoup de R&DLa SAS girondine prévoit d’organiser sa solution de façon modulaire, avec des éléments centraux et d’autres optionnels en fonction des problématique de chaque structure. L’élément central sera le module de connexion et de collecte, couplé avec un tableau de bord d’affichage des données ou de téléconsultation. Le module de suivi de la performance industrielle sera également au cœur des enjeux, en lien avec les outils de gestion des ordres de fabrication et ceux liés à la traçabilité, y compris entre les ressources consommées et les lots produits. Parmi les autres fonctionnalités envisagées : la capacité à pouvoir réaliser de la maintenance prédictive ou encore un module en lien avec la consommation énergétique. « Pour l’instant, le suivi se fait au niveau du compteur électrique, de façon globalisée et mélangée. Il faut pouvoir individualiser ce suivi pour mener une démarche de performance ciblée », souligne le directeur technique Benoit Saenz de Ugarte. À ce jour, l’entreprise a développé une version beta de sa box et travaille avec son voisin EMSFactory, spécialiste du prototypage en électronique. « Nous avons encore deux ans de travail devant nous », prévient Philippe Roux. Reste que les ambitions sont là et que cette plate-forme « IIOT » devrait porter l’effectif de la PME jusqu’à une vingtaine de personnes au moment de la mise sur le marché du produit. Et faire de Premier Tech Digital France le siège européen des activités digitales du groupe canadien.Premier Tech Digital FranceCréation en mai 2011 (ArdTIC à l’époque)Siège social : MartillacEffectif : une douzaine de personnesCA 2023 : 1,9 M€

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