CPME 17 : « La situation économique redevient tendue pour les entreprises locales » - Premium

Comment décririez-vous la situation économique actuelle en Charente-Maritime ? La situation est compliquée. Nous sommes revenus à des niveaux de dépôts de bilan équivalents à ceux d’avant-Covid. Cela s’explique notamment par le remboursement des PGE et l’incertitude liée aux tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis. Moins d’importations de la Chine vers les États-Unis, moins de commandes en retour, cela crée un climat d’instabilité qui, tôt ou tard, aura un impact chez nous. Là où les États-Unis ont mis une taxe, l’Europe en a mis deux. Il faut peut-être s’aligner sur les Américains, mais à proportion de notre économie. Quels sont les secteurs les plus dynamiques dans le département ? Difficile de désigner un secteur particulièrement en forme. En ce moment, le nautisme connaît un creux cyclique malgré la présence de grands groupes. L’aéronautique reste un moteur, le ferroviaire autour d'Alstom également. En revanche, la restauration souffre énormément, en raison de la baisse du pouvoir d’achat. Quelle dynamique observe-t-on en matière d’emploi et de création d’entreprises ?On est dans une période de grande tension sur l’emploi. Il y a autant de créations que de cessations d’activité. Jusqu’à récemment, ce sont surtout les TPE de moins de 10 salariés qui fermaient, aujourd’hui, ce sont aussi des PME de 50 à 200 salariés qui déposent le bilan. On assiste à un glissement, les petites entreprises tenaient encore, ce sont maintenant les PME qui souffrent. Quels sont les principaux obstacles au développement des entreprises ? Au-delà des charges, c’est surtout la baisse de la demande qui pose problème. Des entreprises se retrouvent en difficulté parce que l’État lui-même tarde à régler ses factures. Les délais de paiement s’allongent. Et face à la concurrence internationale, la France réagit toujours trop lentement. Quels sont les secteurs à fort potentiel en Charente-Maritime ? L’industrie est un pilier à renforcer. Des entreprises comme Alliance Caoutchouc, Shark Robotics ou Elixir Aircraft en sont les fleurons. Il ne faut pas se focaliser uniquement sur Airbus à Rochefort mais soutenir l’ensemble de la chaîne de sous-traitance. Même à l’Île de Ré, une entreprise fabrique des filets techniques pour le ferroviaire. Il y a des pépites partout, encore faut-il les connaître. Le programme Émergence joue ici un rôle important pour mettre en lumière ces entreprises à fort potentiel. Quel est le rôle de la CPME 17 sur le territoire ? Avec 200 adhérents et 70 mandats dans les instances locales (tribunal de commerce, CAF, etc.), la CPME 17 est un acteur de terrain. Elle accompagne, informe et défend les chefs d’entreprise. Elle peut même les soutenir dans des procédures au tribunal de commerce. Une newsletter bimensuelle est diffusée, mêlant informations nationales et départementales.« Je voulais une CPME "hors les murs" » Les difficultés de recrutement sont-elles aussi marquées qu’ailleurs ? Elles sont présentes dans tous les secteurs, comme partout en France. L’hôtellerie-restauration, le nautisme, ou encore le bâtiment via la FFB, sont particulièrement touchés. Des partenariats sont en place avec France Travail et le Club Les Entreprises s’engagent pour mieux faire correspondre offre et demande de compétences. La Charente-Maritime est-elle attractive pour les investisseurs ? Il y a une volonté politique forte d’attirer de nouveaux projets, notamment via un guichet unique pour orienter les entreprises. Il s’agit aussi de désenclaver certains territoires et de montrer que tout ne se passe pas à La Rochelle. Je voulais une CPME "hors les murs". On va partout où sont nos entreprises. Quels chantiers prioritaires la CPME 17 souhaite-t-elle soutenir ? Un dossier emblématique est l’amende forfaitaire pour vol à l’étalage. Issue d’une action initiée par l’ancien président, elle est appliquée depuis juillet 2023 et produit déjà des résultats : 44 % d’amendes en zone gendarmerie (depuis janvier 2025), 42 % en zone police. Nous voulons que cette mesure soit reprise par les maires. Elle fonctionne.

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